De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
"En aucun cas, le président de la République, qui est le garant de l'indépendance de la justice, n'intervient dans le cours d'une procédure judiciaire engagée", assénait Sibeth Ndiaye, le 24 juin 2020. La porte-parole du gouvernement est dans son rôle : elle protège le chef de l'Etat, aujourd'hui accusé d'immixtion dans une grave affaire judiciaire par tout ou partie de l'opposition. Ce n'est pas la première fois que cette dernière se saisit d'un pareil scandale. L'affaire Alexandre Benalla est encore dans toutes les têtes.
Cette fois, c'est un autre proche d'Emmanuel Macron qui est directement concerné par l'affaire, rappelle Le Parisien. Il ne s'agit pas de son homme à tout faire, tantôt "porteur de valise", tantôt responsable sécurité mais du secrétaire général de l'Elysée lui-même, Alexis Kohler. En cause ? Les liens qu'il entretient avec l'entreprise italo-suisse Mediterranean Shipping Company (MSC) depuis des années, déjà. Dès juin 2018, le haut-fonctionnaire est donc accusé de "prise illégale d'intérêt", "trafic d'influence" et enfin "corruption passive". C'est Anticor, l'association de lutte contre la corruption, qui soupçonne le proche du président d'avoir "discrètement joué des coudes au sein de l'Etat en faveur d'une entreprise qu'il connait bien", note le quotidien régional.
Une lettre d'Emmanuel Macron relance l'affaire
"Je vous confirme que lors de ma prise de fonction de ministre de l'économie, de l'industrie et du numérique, j'étais déjà informé de vos liens familiaux avec les actionnaires de contrôle de MSC", écrit Emmanuel Macron, dans une lettre transmise l'été dernier au parquet national financier. Il poursuit : "Vous m'aviez d'ailleurs formellement remis, au moment de votre entrée aux fonctions de directeur de mon cabinet, un courrier demandant à ne jamais avoir à traiter des dossiers et questions concernant cette société". C'est après ce courrier que l'enquête est classée sans suite. D'aucuns tracent évidemment des connexions.
Quel est le vrai rôle de la lettre d'Emmanuel Macron ?
"C'est normal qu'Alexis Kohler organise sa défense. Mais ce qui interroge, c'est que ce courrier est arrivé à la fin de l'enquête préliminaire, après un an d'enquête, alors que dans cette enquête préliminaire, il y avait déjà des attestation", s'étonne Elise Van Beneden, la présidente de l'association Anticor, sur les ondes d'Europe 1. Et elle d'interroger : "La question est : est-ce que cette lettre d'Emmanuel Macron a changé la donne, les conclusions de l'enquête ?"
Ce n'est pas tout, poursuit-elle : si le pli du président de la République a effectivement pesé dans la décision du PNF, l'a-t-il fait pour les bonnes raisons ? A-t-il "apporté un nouvel éclairage ou est-ce que les faits qui sont attestés par cette lettre étaient déjà présents au dossier, et du coup est-ce que cette intervention était d'une autre nature, susceptible de remettre en cause la séparation des pouvoirs ?", questionne-t-elle encore.
Quels sont les liens que Alexis Kohler entretient avec MSC ?
Mediterranean Shipping Company (MSC) est le deuxième plus grand armateur de porte-conteneur du monde et un croisiériste parmi les plus connus, rappelle d'entrée de jeu Le Parisien, qui détaille les relations entre l'entreprise et le secrétaire général de l'Elysée.
En effet, le propriétaire de MSC, le riche Gianluigi Aponte, n'est autre que le cousin d'Alexis Kohler. Par ailleurs, les rapports ne se limitent pas à une "simple" relation familiale. Ils sont aussi professionnels : le haut-fonctionnaire a travaillé pour le groupe et a toujours souhaité le rejoindre à nouveau après avoir exercé des fonctions au sein de cabinets ministériels. Tant et si bien que la commission de déontologie le lui avait refusé en avril 2014. Pour autant, il obtiendra l'accord qu'il lui fallait en août 2016...