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Les premiers le prédisaient déjà en décembre 2019. Nos cousins anglais ont souhaité alerter le président de la République : 2020 devait être son annus horribilis, rapporte Le Courrier international. A l'évidence, l'annonce était des plus pertinentes.
Au moment où The Spectator publie son article, la mobilisation contre la réforme des retraites fait rage : sur les piquets de grèves, les Françaises et les Français se mobilisent depuis vingt-trois jours déjà, paralysant le pays. Le tout, rappelle le journal, avec le soutien - jusqu'à lors - indéfectible de l'opinion.
Déjà à l'époque, c'était loin d'être le seul problème du chef de l'Etat. Et le titre de presse britannique de souligner combien la grève coûtait cher, pesant sur l'activité économique, en plus de miner la popularité de l'exécutif. Avant d'insister : les finances de l'Hexagone étaient, estiment nos confrères d'Outre-Manche, déplorable. Et pourtant, rien de tout cela n'aurait pu présager des pires troubles qu'aura dû affronter Emmanuel Macron, en seulement quelques mois.
Coronavirus et crise sanitaire : le premier fléau d'Emmanuel Macron ?
Comment ne pas parler de la crise sanitaire qui bouleverse tout le pays depuis de longue semaine ? L'épidémie de coronavirus Covid-19, qui frappe la France de plein fouet depuis le mois de mars a contraint le président a des mesures drastiques : il a d'abord dû faire fermer les écoles, avant de confiner toute la population. Puis, pour épauler tous les travailleurs condamnés au chômage partiel, il a choisi d'engager l'Etat providence, au risque de plomber plus encore les finances de la nation, dirait sans doute le journal conservateur. Le tout sur un fond de scandale politique…
En effet, n'en déplaise au New-York Times qui salue la performance d'Emmanuel Macron, en France la gestion de l'épidémie est très critiquée. Le président est soupçonné d'avoir menti sur l'utilité des masques pour couvrir la pénurie de produits sanitaires de première nécessité, par exemple. Le parquet de Paris a donc décidé d'ouvrir une enquête sur le sujet, rappelle La Dépêche.
Benjamin Griveaux et le scandale des municipales
C'est loin d'être le seul élément susceptible de plomber Emmanuel Macron. Plusieurs sources, gouvernementales ou non, affirment que le président de la République savait le risque que le coronavirus Covid-19 représentait : Agnès Buzyn dit l'avoir prévenu, de même que l'ambassadeur de France en Chine. Et pourtant, le chef de l'Etat a tout de même tenu à ce que soient organisées les élections municipales.
Si Emmanuel Macron a depuis déclaré "assumer" le maintien du premier tour, en dépit du risques sanitaire qu'il a mécaniquement fait courir à la population, il a néanmoins dû essuyer les tirs nourris de l'opposition. Il a reconnu avoir hésité à reporter le scrutin, mais ses aveux n'ont pas suffit à enrayer sa chute dans l'opinion.
Sans oublier, bien sûr l'autre scandale des municipales. Fidèle parmi les fidèles, Benjamin Griveaux a été accusé d'adultère après la publication d'images intimes envoyées à une autre femme que son épouse. Ces dernières l'ont poussé à se rétracter de l'élection… et ont contraint Agnès Buzyn, ministre de la Santé d'alors, a abandonner son poste. Aux prémices de l'épidémie, laquelle engendrera ensuite la pire récession de l'histoire récente du pays.
Quid des violences policières ?
Et c'est loin d'être terminé. La crise sanitaire n'est pas derrière lui qu'Emmanuel Macron doit déjà remettre le couvert : après le meurtre raciste de l'afro-américain George Floyd, tué par la police de Minneapolis, les Françaises et les Français qui se mobilisent depuis des années sur la question des violences policières sont devenus plus audibles.
Le débat s'est donc imposé à l'Elysée sans laisser à l'occasion à la présidence d'en négocier les termes. De nombreuses manifestations contre les violences policières et le racisme d'Etat ont réuni plus de 20 000 personnes à Paris, le 2 juin, par exemple. Les militants étaient réunis derrière Assa Traoré, la soeur d'Adama Traoré, mort à la gendarmerie de Persan après son interpellation à Beaumont-sur-Oise, le 19 juillet 2016.
Pour la première fois depuis bien des mandatures, la question de la "déontologie des forces de l'ordre" a finalement été abordée. Et semble effrayer le président assez pour le pousser à faire pression sur son équipe ministérielle, affirme Le Monde.