De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Faut-il craindre le retour de l’inflation ? Les épargnants, semblent-il, ont toutes les raisons de s’inquiéter. C’est même particulièrement vrai pour celles et ceux qui ont choisi de placer leur argent sur ce que l’on appelle des "produits à taux". Ils font, en effet, partie des placements qui résistent le moins à ce type de contexte économique. Dans son édition du 7 juin 2021, le quotidien Les Echos pointait justement les risques qui pèsent désormais sur tous les amoureux du Livret A. Ils sont, en Hexagone, particulièrement nombreux.
Et pour cause ! L’inflation, insistent nos confrères, explose dans tout ou presque de la zone euro. Pour la première fois depuis le début de l’année 2018, l’Union européenne a su remplir les objectifs annuels fixés par la BCE et atteindre un taux de 2%. En France, sa remontée s’est montrée moins rapide, jusqu’à présent : elle culmine pour l’heure à 1,4%. Pourtant, affirment un certain nombre d’économistes, tout porte à croire que cela va s’accélérer. Et donc que les épargnants seront assez mécaniquement lésés.
Mais pourquoi l’inflation représente-t-elle un danger aussi évident pour votre épargne ?
Inflation et épargne : quel est le problème, au juste ?
L’inflation, rappelle le site officiel du gouvernement Vie-Publique se caractérise par une perte du pouvoir d’achat de la monnaie. Concrètement, cette dernière "se traduit par une augmentation générale et durable des prix". "On ne peut donc pas qualifier d’inflation une hausse ponctuelle des prix", note encore la plateforme. Elle n’est pas, par essence, néfaste pour l’économie et s’observe très régulièrement dans les économies en développement où la demande de bien progresse plus vite que ne le fait l’offre. Pour autant, elle engendre assez mécaniquement une baisse du pouvoir d’achat des ménages et du taux de rendement de certains produits d’épargne.
Dès lors, devriez-vous vous inquiéter ? Faut-il craindre que le Livret A, non content de ne plus être aussi rentable, sombre dans le négatif ? Explications.
Retour de l’inflation : le Livret A va-t-il passer dans le négatif ?
"Il est logique de s’inquiéter. Après tout, dans les années 1970-1980, la rentabilité du Livret A avait plongé dans le négatif du fait de l’inflation", rappelle d’entrée de jeu l’économiste Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’Epargne et fondateur de la société Lorello eco data. "A l’époque le taux de rendement du Livret A était d’environ 8%. L’inflation, elle, grimpait jusqu’à 13%. Concrètement, les Françaises et les Français perdaient donc 5 points", souligne-t-il. Aujourd’hui, le Livret A ne rémunère plus qu’à 0,50 %, souligne le site du service public. "Autant dire qu’il ne protège pas contre le taux d’inflation actuel", précise encore le chercheur, qui rappelle que c’est vrai "pour tous les produits à taux, comme les livrets bancaires ou l’Assurance vie". "Le rendement réel du Livret A est en baisse depuis plusieurs mois déjà. Il est même négatif aujourd’hui", détaille-t-il.
Cependant, plusieurs points de détails essentiels différencient la situation d’hier de celles d’aujourd’hui. La liste.
Les pouvoirs publics vont-ils sauver le Livret A ?
"Dorénavant, et ce n’était pas le cas par le passé, les pouvoirs publics peuvent décider de revoir le taux de rendement du Livret A pour protéger les épargnants ou, au contraire, pour encourager à la consommation", note Philippe Crevel pour Planet. "On parle d’ailleurs de fixation discrétionnaire, puisque le gouvernement n’est pas contraint de suivre la formule qu’il a lui-même établie pour calculer la rentabilité de ce produit", précise-t-il.
Concrètement, donc, Emmanuel Macron pourrait être tenté de revoir à la hausse le rendement du Livret A. S’il décidait, en tout cas, de ne pas se mettre les épargnants à dos. "Ce serait probablement dans son intérêt à l’approche de l’élection présidentielle de 2022. Cependant, je pense qu’il repoussera la revalorisation à février 2022. Pour l’heure, il faut relancer la consommation, ce qui implique de ne pas protéger le Livret A", juge l’économiste.