
Après une cavale de presque 10 mois, Mohamed Amra a été incarcéré à la prison de Condé-sur-Sarthe, un établissement ultra-sécurisé qui accueille des profils considérés comme sensibles. David Rameau,...
Réduire son impact environnemental, y compris au moment de mourir. Depuis 2014, les cimetières dits "naturels" fleurissent un petit peu partout dans l'Hexagone. Qu'est-ce qu'un cimetière naturel ? Quelles sont les règles nécessaires pour y avoir recours ? On vous dit tout.
Un cimetière naturel est "un espace de sépulture qui privilégie la conservation de l'environnement naturel" évoque le Centre national de crémation. En clair, contrairement aux cimetières "traditionnels" en marbre ou des caveaux en béton, les cimetières naturels exigent des pratiques écologiques lors des inhumations avec un objectif principal : réduire l'impact environnemental et de "permettre une réintégration complète des restes dans la nature". Une solution écologique qui passe par une réglementation assez stricte, qui peut dépendre d'une commune à l'autre. À Niort par exemple, ou le premier cimetière naturel a été installé il y a 11 ans, la ville "veille à ce que le matériau choisi ne perturbe ni l'aspect naturel recherché ni sa qualité environnementale" selon France Bleu (ICI), qui s'est rendu sur place.
Tout d'abord, le corps du défunt ne doit pas être passé chez le thanatopracteur. La thanatopraxie correspond à l'ensemble des soins de conservation apportés aux défunts pour préserver leur apparence et ainsi retenir la décomposition du corps. Certains ingrédients, comme le formol, sont des produits chimiques considérés comme cancérigènes et le déversent ensuite dans nos nappes phréatiques : "Il reste dans la terre et est cancérigène. Il y a des effets délétères pour la santé pour les praticiens et notre santé en général" confie Edileuza Gallet, membre d'une coopérative funéraire également auprès de France Bleu (devenu ICI). Selon le cimetière naturel, la thanatopraxie peut être malgré tout tolérée. Les familles doivent néanmoins affirmer que le défunt n'est pas passé chez un thanatopracteur pour les villes les plus exigeantes. Quant aux fleurs artificielles, celles-ci sont également vivement déconseillées.
Les vêtements du défunt, choisis par la famille, doivent également être en fibre naturelle, généralement du lin, du coton ou du chanvre pour espérer obtenir une place dans une concession. Quant aux cercueils, solutions écologiques oblige, le concept est simple : ceux-ci doivent être biodégradables, non traité et non verni (les cercueils en bois traité ne sont pas autorisés). Le carton ou le bois local doit être privilégié. Progressivement, ces cimetières se développent, lentement mais sûrement. En 2019 par exemple, c'est la commune d'Ivry-sur-Seine qui ouvrait le premier espace funéraire écologique de l'Ile-de-France, comme le rapporte Le Parisien. Quels sont les prix de ces cimetières naturels en concession ? Sont-ils réellement moins polluants ? Voici ce qu'il faut savoir.
Oui, les cimetières naturels sont, en toute logique, moins polluants. Lors d'un enterrement "traditionnel", on estime que 833 kg de C02 sont dégagés selon une étude réalisée par France Inter. En partant du principe qu'un arbre absorbe environ 25 kg de C02 par an, il faudrait ainsi 33 arbres pour compenser les 833 kg de C02, en un an. Ces émissions sont bien sûr considérablement réduites lorsque l'on fait le choix d'être inhumé dans un cimetière naturel. Une autre question, tout aussi importante, mérite par ailleurs d'être traitée. Quel est le prix des cimetières naturels ? Éléments de réponses.
Selon vert.eco, l'inhumation écologique rime avec argument économique, puisqu'il représente une économie d'environ 22 %. Le prix moyen d'une concession sur 10 ans revient à 294 euros pour un cimetière naturel, contre 376 euros pour un cimetière "traditionnel". Quant à l'ensemble du coût (avec le prix du cercueil inclus), l'économie est de l'ordre d'un millier d'euros. En moyenne 3 000 euros pour des obsèques "naturelles" contre 4 000 euros pour des prestations traditionnelles selon Caroline Geneuvre, conseillère funéraire jointe par ICI. Néanmoins, le développement de ces cimetières reste limité. On vous explique pourquoi.
Le développement des cimetières naturels reste faible, malgré un déploiement progressif. Seules quelques dizaines de communes ont franchi le pas : Aix-en-Provence, La Rochelle, Brest, à Laon ou encore à Ivry-sur-Seine comme évoqué précédemment. La raison de ce déploiement timide ? Il est demandé aux communes de réaliser des études de leurs sols et cela peut coûter cher. Pour les villes ayant un faible espace à accorder à leur cimetière, un emplacement écologique nécessite la consommation de 10m2, contre 2m2 pour un emplacement classique rapporte Le Parisien.
Une solution écologique qui devrait malgré tout continuer à se développer. L'initiative permet en effet des cimetières paysagers, une empreinte écologique mesurée pour un lieu de mémoire plus respectueux de l'environnement. Dans le Nord de l'Europe, aux Royaume-Unis, les cimetières naturels se sont implantés bien avant nous.
Au Royaume-Unis, les cimetières naturels sont davantage présents selon l’Essentiel. Les premiers sont apparus dès 1994, soit 20 ans avant la France. Une pratique plus démocratisée de l'autre côté de la Manche et plus assumée dans l'imaginaire collectif. Découvrez dans notre article dédié ce que permet la loi aujourd'hui concernant la dispersion des cendres.