De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
La genèse du film autour d’un vol de caméra et un gendarme nonchalant
C’est l’histoire d’une comédie culte du septième art en France. En 1964, le public découvrait au cinéma Le Gendarme de Saint-Tropez réalisé par Jean Girault. À l’époque, les spectateurs ont la joie de retrouver des visages phares comme Louis de Funès, et son ami comédien Michel Galabru. L’un dans la peau du maréchal des logis-chef Cruchot, l’autre dans le costume de l’adjudant Gerber.
Le premier, muté sous le soleil de la Côte d’Azur, doit faire équipe avec le second officier avec sa brigade de gendarmes (Jean Lefebvre, Christian Marin, Guy Grosso et Michel Modo). Chargés de faire régner l’ordre et la tranquillité sur la station balnéaire, ces hommes en uniforme se retrouvent malgré eux dans des situations insolites et rocambolesques. Pourtant, Le Gendarme de Saint-Tropez est né d’une idée de l’écrivain et attaché de presse Richard Balducci après une étrange mésaventure.
Comme le relate Bertrand Dicale dans son livre Louis de Funès de A à Z, paru aux éditions Gründ, le scénariste Richard Balducci est en repérage sur la Côte d’Azur. Un jour, "il se fait voler sa caméra dans sa décapotable". Alors qu’il décidait de se rendre à la gendarmerie pour signaler l’incident, "un pandore en bras de chemise s’étonne qu’il veuille porter plainte à l’heure du déjeuner, et lui déclare qu’il sait très bien qui est le voleur de la caméra, mais qu’on ne peut rien faire dans l’immédiat".
Face à cet officier de la gendarmerie totalement nonchalant, Richard Balducci repart mécontent en lui assurant qu’il rendra célèbre une brigade aussi peu compétente. "À l’origine, le film devait être une petite comédie française sans prétention", confie l'auteur Henry-Jean Servat à Planet. La suite, vous la connaissez : de ce simple film dont il soumet l’idée à Louis de Funès, sollicitant Jean Girault et Jean Vilfried pour l’écriture du scénario, Le Gendarme de Saint-Tropez va connaître un succès fulgurant et inattendu. "Personne ne s’imaginait à l’époque qu’il y aurait six films de la série", nous assure le journaliste cinéma et télé.
Avec plus de 7,8 millions de spectateurs, le premier volet de la saga tropézienne signe le succès de l’année 1964 et le troisième plus grand film de la carrière de Louis de Funès. "Il a changé de statut en devenant une star grâce au film alors que les producteurs Gérard Beytout et René Pignères ne le voulaient pas au départ", précise Henry-Jean Servant, lui préférant Daryl Cowl ou Francis Blanche. Bientôt 60 ans après sa sortie, cette comédie est devenue l’une des références de la culture à Saint-Tropez.
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Les coulisses du tournage à Saint-Tropez (et à Nice)
Avant d’être une ville du cinéma et de la jet-set,Saint-Tropez reste une station balnéaire de la Côte d’Azur où les touristes et badauds se promènent le long de la plage. Dans cette carte postale où le soleil brille au zénith, le sable chaud caresse la peau des vacanciers et les vagues chatouillent le visage des baigneurs, l’été 1964 voit débarquer une foule de caméras, camions et équipes techniques pour le tournage du film de Jean Girault.
"À l’époque, c’était facile de tourner à Saint-Tropez. Il y avait du monde et la musique était lancée", confie l’écrivain Henry-Jean Servat pour Planet. "Aujourd’hui c’est noir de monde, on ne peut pas rien faire. C’est plus compliqué matériellement pour y tourner. Il y a presque 60 ans, c’était plus facile d’y vivre".
"Le tournage commence le 5 juin 1964 en extérieur à Saint-Tropez. Plus de la moitié des plans sont tournés à l’air libre, les autres étant réalisés aux studios de la Victorine à Nice", indique l’écrivain Bertrand Dicale dans son livre, révélant au passage. "Pour tenir les trois cinq minutes de film utile par jour, Jean Girault laisse volontiers ses acteurs improviser".
Sur le tournage en 1964, on pouvait croiser des acteurs confirmés comme Michel Galabru et Louis de Funès, mais aussi de jeunes talents comme Patrice Laffont. "L’ambiance sur le tournage était très amusante. Il y avait que les gendarmes qui râlaient parce qu’ils avaient apporté leur uniforme. Alors que Patrice Laffont et son groupe étaient habillés en tee-shirt, jean et pantalon léger", rapporte l’écrivain septuagénaire. Mais, l’ambiance était-elle vraiment au beau fixe entre les comédiens ?
La rivalité entre Louis de Funès et Jean Lefebvre
À l’écran comme à la ville, la complicité entre Louis de Funès et Michel Galabru était évidente. "Ça marchait bien entre eux", se rappelle Henry-Jean Servant, avant de se confier sur l’interprète de l’adjudant Gerber. "Il était fou de bonheur d’avoir tourné ce film, ça l’amusait beaucoup. Il était estomaqué de voir le succès que cela a eu".
Pour l’ex-chroniqueur et ami de Michel Galabru, "il s’était divinement entendu avec De Funès. Alors que les journalistes ont tenté de nous dresser les uns contre les autres", lui avait confié ce dernier de son vivant .Pourtant, une dissension a éclaté entre Louis de Funès et Jean Lefebvre. "Ils ne s’entendaient pas du tout. Du fait qu’il était carrément jaloux de la gloire de De Funès", relate le journaliste par téléphone.
Au coeur du conflit, Jean Lefebvre se plaignait d’avoir été coupé au montage dans le film Le Gendarme se marie. C’était sans compter sur le réalisateur Jean Girault qui est monté au créneau dans Paris-Jour, affirmant que ce dernier était "médiocre" et qu'il était le "figurant le mieux payé du monde".