Généalogie : les dix principales étapes d'une enquête quasi-policièreAdobe Stock
Que vous recherchiez des ancêtres ou des cousins, vous devrez mener une véritable enquête qui exigera de vous un flair et des qualités de Sherlock-Holmes.
Sommaire

La généalogie est une véritable enquête vers l'histoire de son passé. Schématiquement, vous suivrez, du moins au début, les mêmes étapes traditionnelles :

1. L'enquête familiale

Inventaire et réunion des éléments restés dans la famille : à la fois les papiers de famille (dont les livrets de famille, qui n'existent que depuis 1880, les faire-part, les photos de famille, etc) e t la mémoire familiale, que vous explorerez par de nombreuses et exhaustives interviews, en commençant par les doyens, étape que vous terminerez par une visite éventuelle au cimetière, pour y relever des inscriptions (notamment des dates).

2. La demande du premier acte

Les premières recherches : seront souvent menées par correspondance, du fait que la législation française actuelle qui interdit l'accès direct aux document d'état civil datant de moins de cent ans. Vous vous procurerez un acte d'état civil concernant le plus lointain ancêtre sur lequel vous aurez des informations (généralement votre grand-père ou votre arrière-grand-père). 

Cet acte sera le plus souvent celui de son décès. Vous le demanderez à la mairie du lieu de décès, en n'oubliant pas de joindre une enveloppe timbrée à vos noms et adresses.

Vidéo du jour

3. L'exploitation de ce document

Cet acte de décès vous apprendra où était né cet ancêtre et à quelle date, ainsi que sa filiation (nom et prénom de ses père et mère). Du fait qu'il sera né en principe avant 1922, il sera inutile d'aller voir son acte de naissance : avant cette date, en effet, les actes de naissance ne comportaient pas les date et lieu de naissance des parents, mais seulement leurs âges et professions. 

C'est là que tout se complique dans la recherche généalogique. Il vous faudra vous déplacer et aller consulter vous-même l'état civil de plus de cent ans de la commune de naissance pour y commencer votre recherche.

4. Commencer la recherche sur le terrain

Amorcer la recherche sur archives : dans l'état civil de la commune de naissance de votre ancêtre, vous rechercherez en priorité l'acte de mariage de ses parents (une fois sur deux, c'est là qu'il aura été célébré). Aidez-vous pour cela des tables décennales alphabétiques, regroupant les mariages par périodes de dix ans. 

Sinon, recherchez, dans l'ordre, l'acte de décès du père, celui de la mère, ou tout autre indice permettant de savoir d'où pouvaient venir les parents. Évitez en revanche de vous précipiter à la recherche de l'acte de naissance. Jean Brincourt, résidant à Chauny en 1882 et âgé de 32 ans, n'y est pas forcément né. Et quand bien même un Jean Brincourt y serait né, rien ne dira qu'il s'agit bien de lui (il peut être un homonyme ou un cousin).

5. Continuer par le jeu du ricochet

Il en va ainsi tout au long de la recherche : à chaque génération, vous devrez rebondir à partir des éléments retrouvés dans les actes pour en trouver un (mariage ou décès) vous livrant la génération précédente. C'est là que vous devrez faire preuve de patience, de logique et de rigueur. 

Attention : bien savoir que les âges sont souvent approximatifs ( à 2 ou 3 ans près) et que l'orthographe des noms de famille n'a cessé de changé jusqu'au début du XXè siècle. Ne vous laissez pas dérouter par des ancêtres Dupont devenant Dupond, par des Delaplace devenus Laplace ou des Lobgeois mués en Lobligeois...

6. De l'état civil aux registres paroissiaux

L'état civil, créé en 1793, une fois épuisé, vous travaillerez sur les registres paroissiaux, rassemblant les actes de baptêmes, mariages et sépultures, de moins en moins riches en information au fur et à mesure que vous remonterez le fil des temps.

7. Remonter au XVIIème siècle

Vous devriez pouvoir remonter, en moyenne, jusqu'à la seconde moitié du XVIIè siècle. En fait, tout dépend de la richesse et de l'ancienneté des collections d'archives, qui peuvent varier d'une commune à l'autre.

8. Les situations particulières

Les exceptions : certaines situations peuvent vous conduire à des sources particulières et à des méthodes différentes :

  • les villes ou régions sinistrées, principalement à la suite des guerres, notamment dans l'Est,
  • Paris, qui a vu l'ensemble de ses archives antérieures à 1860 détruites lors des incendies de la Commune, en 1870,
  • certaines régions tardivement rattachées à la France (Nice, la Savoie, la Corse...),
  • les recherches à l'étranger, plus ou moins complexes selon le pays, sachant que la Belgique et la Suisse offrent des possibilités très voisines de celles rencontrées en France,
  • les recherches dans les archives d'anciennes colonies,
  • les familles protestantes, avant 1789, et juives, avant 1808,
  • les enfants naturels et surtout les enfants abandonnés,
  • les familles nobles et les familles notables.

9. Remonter au-delà

Si vous voulez remonter plus loin, différentes pistes peuvent vous être offertes. Les archives notariales regroupent de très anciens contrats de mariage (jadis de règle dans tous les milieux). 

Les archives fiscales, les anciens recensements et les terriers peuvent enfin vous permettre de plonger jusqu'au XVè et XIVè siècle, mais le plus souvent sans filiation continue.

10. "Habiller" vos ancêtres

Connaître vos ancêtres et avoir leurs dates de naissance, c'est bien : les voir revivre, c'est mieux ! Les archives notariales et fiscales vous aideront justement à mieux les connaître au plan social et économique...