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Découvrir ses racines pour mieux se retrouver. Selon une étude réalisée par Opinonway en 2016, 70% des Français s’intéressent à leurs origines et nombreux sont ceux à sauter le pas en se lançant dans la généalogie. Grands-parents, arrière-grands-parents, cousins éloignés, grand-oncle célèbre… Lorsque les souvenirs ne se relaient plus entre les différentes générations, la généalogie permet de remonter le fil de l’histoire familiale, au-delà des anecdotes que l’on raconte inlassablement à chaque retrouvaille. Comment débuter, lorsqu'on part de rien ? Murièle Ochoa Gadaut est généalogiste professionnelle près de Paris depuis 8 ans et vice-présidente de la Chambre des Généalogistes professionnelles. Elle donne toutes les clefs pour se lancer.
On a déjà des documents chez soi
La généalogie se cantonne-t-elle à l’arbre généalogique ?
Murièle Ochoa Gadaut. Je préfère parler d’histoire familiale, car un arbre généalogique reste restreint : il y a seulement les noms, les lieux et les dates. C’est bien sûr une bonne base, mais qui n’est pas suffisante pour connaître l’histoire familiale. Il est indispensable de dresser un arbre généalogique et, dans un second temps, les personnes les plus intéressées par leur histoire familiale peuvent nous demander de faire des recherches plus spécifiques sur certains personnages : leur parcours militaire, judiciaire etc. C’est vrai qu’on aime bien aller plus loin que le "simple" arbre généalogique, qui ne va pas donner la couleur de l’histoire familiale.
Peut-on commencer seul, sans aide ?
Murièle Ochoa Gadaut. Bien sûr, on peut commencer seul, sans aide au départ. On part de soi-même, puis on remonte les générations. La première chose que je conseille aux personnes qui veulent se lancer c’est de faire l’inventaire des archives familiales conservées par différents membres de sa famille, car on a déjà des choses chez soi, comme les livrets militaires, les actes de décès, des coupures de journaux etc. Il faut donc, dans un premier temps, faire le tour de sa famille, évoquer ce projet et demander s’il n’y a pas d’autres documents conservés qui pourraient servir de guide.
Pour les actes, on peut commencer par les mairies
Quels sont les documents à consulter en premier ?
Murièle Ochoa Gadaut. Pour les demandes d’acte d’état civil de moins de 75 ans, il faut écrire aux mairies car ils ne sont pas publics, il faut pouvoir prouver sa filiation avec la personne recherchées pour les obtenir. Les actes de décès, eux, sont publics. Pour les actes de plus de 75 ans, on peut commencer aussi par les mairies et au-delà de 100 ans ils sont souvent conservés par les archives départementales, qui ont mis en ligne les registres. Se rapprocher d’un cercle généalogique peut aussi être une démarche intéressante, on paie une petite cotisation mais on n’est pas seul et on peut bénéficier d’aide dans ses recherches.
Pourquoi demander de l’aide à un professionnel, à un moment ?
Murièle Ochoa Gadaut. Les personnes qui nous contactent pour qu’on les aide ont différents profils. Soit elles vivent à l’étranger et elles n’ont pas les moyens de se déplacer en France, soit ce sont des Français férus de généalogie, mais qui se trouvent dans des régions trop éloignées. Il peut aussi s’agir d’un manque de temps lorsque les recherches nécessitent un déplacement dans une salle de lecture par exemple.
Il faut avoir beaucoup de bienveillance par rapport à ses ancêtres
Quelles sont les qualités nécessaires lorsqu’on veut se lancer ?
Murièle Ochoa Gadaut. Il faut avoir du temps parce que c’est très chronophage, avoir beaucoup de patience et aussi beaucoup de bienveillance par rapport à ses ancêtres. Avoir l’esprit ouvert est vraiment essentiel car, quand on commence, on ne sait pas du tout ce qu’on va trouver, puis en remontant on va confirmer certaines choses ou en découvrir d’autres qui ne sont pas forcément glorieuses.
Jusqu’à quel siècle peut-on espérer remonter ?
Murièle Ochoa Gadaut. En moyenne, pour une famille qui n’est pas noble, on va remonter jusqu’à la fin du XVIIe siècle, à-peu-près, mais ça dépend bien sûr des archives disponibles. À un moment il n’y a plus d’archives donc on est contraint d’arrêter. Pour les familles plus illustres, plus établies, il y a généralement beaucoup plus d’archives, mais les personnes qui en descendent ne sont souvent pas celles qui nous contactent, car elles connaissent déjà leur lignée.
La généalogie génétique est-elle indispensable aujourd’hui ?
Murièle Ochoa Gadaut. Non, elle ne l’est pas du tout. Les tests ADN sont interdits en France, même s'ils restent tolérés, et il est vrai qu’un grand nombre de personnes se testent, ce qui peut nous donner des orientations. On peut par exemple retrouver un parent ou un grand-parent biologique, mais les vrais férus de généalogie vont aller plus loin que les tests ADN.
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