Les concentrations moyennes de résidus de chloridazone, un pesticide retiré du marché depuis 2020 dépassent la valeur maximale établie au niveau européen dans de nombreux départements, d’après un rapport de...
Coupable ou innocente ? Le sort de Claudine C. sera connu à l'été 2025. Cette femme aujourd'hui âgée de 79 ans aurait tenté en 2011 d'empoisonner sa locataire, une mère de famille, pour empocher ses assurances décès. Les deux protagonistes, accusée et victime, se sont exprimées dans l'émission de TF1 "Sept à Huit" du dimanche 1 er décembre.
A l'époque, Agnès Lou, serveuse, vivait en colocation à Bordeaux dans un appartement dont Claudine C. était la propriétaire. Cette dernière avait pris l'habitude de rendre visite à la jeune mère de famille pour déjeuner. C'est lors d'un de ces repas qu'une première tentative d'assassinat par empoisonnement aurait eu lieu, le samedi 3 septembre 2011.
Un premier empoisonnement qui n'alerte pas Agnès Lou
Agnès Lou raconte, à la caméra de TF1 : "Claudine propose de me préparer un dessert [...] Et une fois terminé, je suis prise de crampes énormes à l'estomac. Je sens que je vais avoir envie de vomir, d'aller aux toilettes, je suis prise vraiment comme de sensation d'étouffement".
Elle perd connaissance. Hospitalisée en urgence, elle passe quatre jours dans le coma. Sans que les médecins ne puissent donner de diagnostic. Mais la "proie" de Claudine C. commet malgré elle l'erreur de lui faire confiance. Agnès Lou lui demande de venir la chercher et se voit proposer de venir se reposer dans la maison de campagne de l'empoisonneuse supposée, à Cézac. C'est là que la deuxième tentative survient.
Toujours au micro de TF1, elle raconte : "On arrive à Cézac [...] un mal de tête arrive, mais normal, une migraine comme tout le monde pourrait avoir. Elle me dit 'je vais te chercher un Efferalgan', elle me l'amène et pareil, les mêmes symptômes reviennent, des crampes, les douleurs atroces, envie de vomir et je me réveille encore intubée à l'hôpital."
Cette fois-ci, un diagnostic tombe : "Mon médecin me dit que c'est une toxine mortelle, que j'ai été empoisonnée, pour moi, c'est inimaginable, je n'ai pas d'ennemi, je dois d'argent à personne, pourquoi m'empoisonner ?" Le produit utilisé est identifié, c'est un pesticide, mortel : l'Aldicarbe. La fille et la mère d'Agnès questionnent Claudine C. qui brouille les pistes, et tente de les orienter vers ses fréquentations : "les blacks".
Son meilleur ami témoigne dans le même reportage : quelque chose ne tournait pas rond avec Claudine C. Il affirme qu'une fois arrivé sur place, cette dernière lui aurait demandé la carte bleue de la victime, qu'il lui a donné. "Et seulement 10 minutes après le départ d'Agnès pour l'hôpital, elle m'a réclamé le code. Mais je ne l'avais pas !"
La victime possédait huit assurances décès... malgré elle !
C'est au tour de Claudine C. de s'exprimer dans Sept à Huit, où elle tente de se défendre. Car la fille d'Agnès Lou avait constaté des mouvements suspects sur le compte bancaire de sa mère alors hospitalisée. Elle soupçonnait la fille de Claudine C., dont elle était proche, de lui avoir donné le code. Elle décide de porter plainte et cette dernière est placée en garde à vue.
Claudine C. reconnait en être à l'origine mais évoque un "arrangement" : "J'avais été interdite bancaire donc quand j'avais besoin d'un chèque, elle me le faisait, en contrepartie, je lui donnais des espèces."
Puis : "Je me suis servie de sa carte bleue, c'est vrai, parce que comme j'avais déposé de l'argent et qu'elle ne pouvait pas me faire de chèque, je n'allais pas lui demander à l'hôpital." Mais une déclaration a du mal à passer : "Elle croira ce qu'elle veut, moi, je sais que je ne lui ai pas fait de mal".
Les perquisitions qui ont eu lieu au domicile de l'accusée n'ont pas permis de découvrir la moindre trace du fameux pesticide mortel. En revanche, des documents bancaires appartenant à Agnès Lou ont été retrouvés, et les enquêteurs mettent à jour huit contrats d'assurance-décès à son nom... tous au bénéfice de Claudine C. ! Qui affirme n'en avoir aucune connaissance : "Il faudra voir avec elle (Agnès, ndlr). "
Un procédé machiavélique et d'autres victimes de Claudine C. ?
A l'époque, Claudine C. est incarcérée à la prison de Gradignan avant d'en ressortir. Nous verrons que ça n'est pas son premier séjour. Concernant les assurances décès, Agnès Lou dénonce tous les subterfuges utilisés à son insu : "On peut les souscrire à distance par internet, ils n'ont pas besoin de voir la personne si vous remontez tous les documents qu'ils demandent."
Une prise de sang est en revanche exigée. Claudine C. incite sa victime à réaliser un bilan sanguin, mais par son infirmière personnelle. "Elle récupère ce bilan et bingo, elle a tout, elle a tous les éléments et donc elle peut souscrire autant d'assurances qu'elle veut, et c'est parti comme ça en fait." En cas de décès d'Agnès, Claudine C. aurait touché de 50 000 à 400 000 euros pour chacun des huit contrats !
Mais revenons au passé de l'empoisonneuse présumée. Son incarcération en 2011 le met au grand jour : elle compte déjà 20 condamnations sur son casier. C'est tout simplement un "escroc multirécidiviste." Sa propre famille s'interroge : sur la mort de son mari Maurice, parti subitement trois ans auparavant à 61 ans avec les mêmes symptômes qu'Agnès. Claudine C. avait souscrit une assurance décès une semaine après, apprendra-ton plus tard, imitant sa signature. La compagnie d'assurance, suspectant une fraude, ne versera jamais l'argent.
Mais le doute plane aussi sur celles de sa propre mère (après un apéritif...) et sa dame de compagnie, quelques mois après. Le propre frère de Claudine C. apprenant la nouvelle de l'emprisonnement en 2011, porte plainte dans la foulée. Deux ans plus tôt, il avait été pris d'un malaise après une discussion avec sa soeur, portant sur un désaccord concernant la succession de leurs parents.
Quant à sa belle-soeur, qui l'accusait également à l'époque d'usurpation d'identité, lui laissant une dette de 150 000 euros, elle déclare aujourd'hui : "C'est une droguée de l'argent." Claudine C. sera condamnée à 2 ans de prison. Présumée innocente, elle encourt désormais la réclusion criminelle à perpétuité.