De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Au nord-ouest de l’Ecosse, dans l’archipel des Hébrides, se dressent 7 petites îles de roche et de verdure, isolées, sauvages… et empreintes de mystère : les Iles Flannan.
L’unique trace de civilisation sur ces terres, c’est un phare blanc, construit en 1898 sur l’île d’Eilean Mòr, la plus grande, pour orienter les navires dans les eaux sombres et capricieuses de l’océan.
Les îles Flannan n’ont reçu que peu de visites au fil des années. On raconte que quelques bergers courageux aillaient y faire paitre leurs troupeaux, mais s’arrangeaient pour ne jamais y passer la nuit. On disait ces côtes maudites, voire le théâtre de curieux phénomènes paranormaux.
Sur l’un des îlots de roche trônent pourtant les vestiges d’une petite chapelle de pierre, construite au VIIème siècle par l’évêque Saint Flannan… Mais qui ne rassure personne.
Plus tard, qu XIXème siècle, de nombreux navires croisaient la route des îles Flannan pour se rendre en Islande, ou voguer vers l’Ecosse et les îles Féroé. Certains s’y sont même échoués. La mer, dans ce coin-là, est particulièrement dangereuse. Et les îles sont d'ailleurs exposées à tous les vents.
C’est pour endiguer cette vague de naufrages que l’Organisation de l’aide maritime des côtes de l’Ecosse décide en 1895 la construction d’un phare de 23 mètres, à l’ouest d’Eilean Mòr, la plus grande des îles de l’archipel.
Aucun moyen de quitter l’île
Quatre ans plus tard, le phare est enfin opérationnel pour éclairer les bateaux dans cette zone où le péril est grand. Il est décidé que quatre hommes s’occuperont de sa gestion, sur place.
Trois gardiens vivront de façon permanente sur l’île. Toutes les six semaines, l’un d’eux quittera le phare pour deux semaines de repos, et un quatrième arrivera d’Ecosse pour le remplacer.
Ces employés s’appellent Joseph Moore, Thomas Marshall, James Ducat et Donald MacArthur. Ils sont les premiers à s’établir sur cette terre sauvage et rustre, qui ne leur fera certainement pas de cadeaux.
Ils n’ont aucun moyen de quitter l’île : seul un navire de secours leur apporte des vivres de temps à autre.
Au cours de l’année suivant sa mise en fonction, le phare fonctionne à merveille. Plus aucun naufrage n’est à déplorer.
Mais le 15 décembre 1900, tout va basculer.
Où sont passés les trois gardiens du phare d’Eilean Mòr?
Ce jour-là, un navire qui vogue au large des Hébrides remarque, curieusement, que le phare des îles Flannan vient de s’éteindre brusquement.
Il prévient les autorités : à l’époque, il n’existe aucun moyen de communication permettant de joindre les gardiens sur l’île.
Durant les jours qui suivent, la lumière restera éteinte.
Pour l e quatrième gardien, Joseph Moore, qui est alors en congés, quelque chose cloche. Il décide d’aller faire un tour sur place, et monte à bord d’un navire. Le capitaine envoie une fusée, aux abords de l’île, pour signaler sa présence. Aucune réaction.
Joseph débarque sur Eilean Mòr. Inquiet, il court jusqu’au phare. La porte donnant sur la cuisine est ouverte. En pénétrant dans la bâtisse, Moore observe que la cheminée du salon n’a pas été utilisée depuis plusieurs jours. Les lieux sont vides. Aucune trace de ses comparses. Dans le vestibule, deux paires de bottes et deux cirés ont disparu. « Leurs lits avaient été laissés comme s’ils les avaient quittés le matin même », écrit le gardien dans un courrier à destination de ses supérieurs.
Où sont donc passés ses collègues, qui connaissaient parfaitement l’île (et les dangers de la mer) ?
Le lendemain, Joseph Moore fouille l’île de long en large, à l’aide d’un équipage. Sur le flanc est, « rien », décrit-il. Mais à l’ouest, il va faire une découverte troublante… Certaines cordes d’amarrage et de débarquement ont disparu, comme emportées par les flots. D’autres sont éparpillées sur les rochers.
Le capitaine du navire qui accompagne Joseph s’empresse d’écrire à l’Organisation de l’aide maritime des côtes de l’Ecosse : « Un terrible accident est arrivé aux Flannan ». Quelques jours plus tard, des enquêteurs sont dépêchés sur place.
Mais malgré leurs recherches, la disparition des trois hommes va demeurer un mystère, dont les locaux ne vont pas tarder à s’emparer.
Crime de sang créatures… Les théories sur la disparition des gardiens du phare
Au fil des mois, puis des années, la disparition des gardiens du phare d’Eilean Mòr a défrayé la chronique en Ecosse. Et les gens n’ont pas tarde à spéculer ce qui avait bien pu arriver aux trois hommes.
En 1997, explique Vice, l’historien irlandais Mike Dash a résumé l’ensemble des hypothèses dans un article.
« Ils ont peut-être été balayés par une vague immense, ou jetés à l’eau par un vent extrêmement violent », précise le spécialiste. Sauf que ce jour-là, dans les Hébrides, le temps était calme, relate par ailleurs l’article… Dans le carnet de bord du phare, Thomas Marshall note même, en date du 15 décembre : « Tempête terminée. Mer calme. Dieu est tout puissant. »
Deuxième théorie : l’un des gardiens est devenu « fou », et a poussé ses camarades par-delà une falaise avant de s’y jeter à son tour.
Les trois hommes auraient pu, également, avoir été « enlevés » par un navire de passage, ou encore sombrer en tentant d’aider un bateau en détresse.
D’autres thèses plus fantaisistes ont aussi fait le tour de la région depuis 1900 : enlèvement par des aliens ou des « oiseaux géants », sacrifices humains, légendes de « petites créatures féeriques » sur Eilean Mòr…
Pour Mike Dash, toutefois, « il est bien plus probable que ses disparitions soient le fait d’une météo difficile ». Le scénario qu’il privilégie ? Un soir, après dîner, deux des gardiens sont allés sécuriser la corde qui descend le long de la falaise, à l’ouest de l’île. Une tempête s’est déclarée, et une vague a emporté l’un des deux hommes. L’autre est parti chercher le troisième gardien, qui s’est précipité dehors sans prendre le temps de mettre un ciré. Mais ils ont, eux aussi, étaient emportés par le vent, puis la mer…
Le phare d’Eilean Mòr a été automatisé en 1971. Aujourd’hui, l’île « maudite » est à nouveau déserte.