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L’affaire Justine Vayrac, dont le corps a été retrouvé jeudi 27 octobre suite aux aveux de son meurtrier présumé, recèle encore quelques zones d’ombre… L’autopsie de la jeune femme a identifié l’étranglement comme cause de décès, alors que Lucas L. avait avoué lui avoir assené un coup de poing, qui se serait révélé fatal.
Les résultats du rapport de toxicologie, censé écarter ou confirmer l’hypothèse selon laquelle la mère de famille de 20 ans aurait été droguée durant la soirée précédant sa mort, ne sont toujours pas tombés. Les doutes planent sur cette dernière question : la jeune femme, qui se sentait très nauséeuse tout au long de la nuit, aurait répété plusieurs fois à son ami Théo qu’elle pensait avoir été droguée.
Affaire Justine Vayrac : une mise en examen pour séquestration, viol et meurtre
Le potentiel mobile du mis en examen pour séquestration, viol et meurtre reste également à définir. Les suspicions de viol, verbalisées dès la diffusion des paroles du témoin-clef de l’affaire et ami de Justine, Théo, n’ont pu être ni infirmées ni confirmées pour l’instant. Durant sa garde à vue, le suspect a d’abord avoué l’avoir violée sous les menaces d’un autre homme, avant de rétracter cette déclaration et d’affirmer avoir eu un rapport sexuel consenti avec sa victime avant de lui donner la mort.
Le déroulé de la soirée, de la nuit et du lendemain matin a pu être en partie reconstitué grâce aux témoignages des amis de Justine et des appels et messages reçus et envoyés à Lucas L. De nombreux indices indiquent que le jeune homme agissait avec un certain sang-froid : il aurait commencé très rapidement à se façonner un alibi.
Une plage horaire cruciale reste dans l’ombre. En effet, on ignore encore tout des allées et venues de Lucas L. entre 8h30 et 11h20 du matin, comme le rapporte BFMTV.
Meurtre de Justine : que s'est-il passé avant 8 heures du matin ?
En soirée en boîte de nuit à Brive-la-Gaillarde samedi soir, Théo perd de vue son amie Justine à 4h, la laissant en compagnie de Lucas L., qu’il contacte aussitôt s’être rendu compte qu’elle n’était plus là où il l’avait laissée 40 minutes plus tôt. Mais celui-ci ne donne pas suite aux requêtes de Théo, qui demande son adresse et se fait rembarrer sous prétexte que Lucas serait en compagnie d'une autre femme.
D’après le témoignage de la principale intéressée, le jeune homme aurait ensuite retrouvé vers 6h40 une autre femme, avec qui il aurait passé le restant de la nuit chez lui, à son domicile. A 8h30, la jeune femme s’endort à ses côtés. Lorsqu’elle se réveille à 10h30, Lucas n’est plus là.
Il rentrera à 11h20, prétextant qu’il avait "quelque chose à faire". On se retrouve donc avec un trou de 2h30 dans l’emploi du temps du principal suspect le lendemain du meurtre présumé… Mais que s’est-il passé après ?
Meurtre de Justine Vayrac : que s'est-il passé après 11 heures ?
Une fois revenu à son domicile et après avoir retrouvé sa compagne d’un soir, il la ramène chez elle dans sa voiture. C’est alors qu’un téléphone non-identifié se met à sonner dans le véhicule. Suite aux questions de sa copilote, il prétexte avoir un téléphone professionnel.
Le suspect aurait par ailleurs envoyé un message sur Instagram à la victime alors décédée, lui écrivant que ses amis s’inquiètent pour elle… Le restant de sa journée se passe de manière on ne peut plus normale. Lucas aurait déjeuné en famille, avant de se rendre à un match de foot entre amis.
Quelles nouvelles questions soulèvent ces heures passées sous le radar, ainsi que son attitude le lendemain des faits ?
Affaire Justine : trois heures qui interrogent
Où se trouvait Lucas durant ces 3 heures ? Que s’employait-il à faire ? Serait-ce à ce moment-là qu’il aurait enterré sa victime dans la forêt la plus proche à l’aide d’un engin agricole, comme il l’a relaté en garde à vue jeudi 27 octobre ?
Que signifie la présence du téléphone dans sa voiture après son retour ? S’il s’agissait du téléphone de la victime, et qu’il y avait déjà été dans la nuit, n’aurait-il pas déjà sonné à répétition lorsque Lucas ramenait son amie chez lui ?
Tant de questions qui restent pour l’instant sans réponses, tout comme l’enjeu crucial d’un potentiel mobile pour ce meurtre, sur lequel les hypothèses foisonnent mais les conclusions définitives manquent.
Pour rappel, le suspect bénéficie encore de la présomption d'innocence à ce stade.