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Il prétend être le jumeau de l’accusé et demande un test ADN
En janvier 2022, c’est la cinquième fois que Kevin et Sofiya se présentent devant une cour d’assises.
Après un premier procès, en décembre 2018, émaillé d’incidents et interrompu après un malaise de Sofyia, un second s’était ouvert en mai 2019. Mais il avait également dû être renvoyé, en l’absence du principal accusé, Kévin Rouxel. Le jeune homme de 27 ans était à l’époque hospitalisé après une tentative de suicide.
Un troisième procès était prévu en mars 2020, reporté à cause de la pandémie. Kevin Rouxel sera finalement condamné en novembre 2020 à 30 ans de réclusion criminelle pour assassinats, tandis que son ancienne épouse écope, elle, écopera de 20 ans d'emprisonnement pour complicité. Mais les accusés avaient fait appel de ce jugement. Leur procès en appel s’est donc ouvert mardi 25 janvier 2022, devant les assises des Landes, à Mont-de-Marsan.
Sauf qu’une fois de plus, rien ne s’est passé comme prévu. À l’ouverture des audiences, le principal accusé, Kevin Rouxel, annonce en préambule qu’il vient juste « pour un contrôle d’identité », avant de réclamer des vérifications ADN sur son identité. Car, il l’affirme, il n’est pas « Kevin Rouxel » mais « Mickaël Alpha Rouxel », le jumeau de ce dernier. Selon lui, Kevin se serait pendu en 2019 à la maison d’arrêt de Pau et il l’aurait simplement « substitué ».
Une situation ubuesque qui a contraint les magistrats à reporter le procès.
Retour sur le drame
Kevin Rouxel est accusé d'avoir abattu ses deux parents avec un revolver le soir du 20 février 2016, dans leur domicile de la Bastide-Clairence (Pyrénées-Atlantiques). Il est aussi suspecté d'avoir tenté de tuer son frère Yann, atteint du syndrome d'Asperger. Kevin affirme que c’est avec Sofiya, son épouse rencontrée sur Internet, qu’ils auraient fomenté ce projet d'assassinat à la suite de dispositions testamentaires prises par ses parents en faveur de Yann. Afin de récupérer un pactole estimé entre 1 et 1,5 millions d'euros, ils auraient ainsi décidé de tous les tuer. Mais Sofiya, de son côté, affirme elle qu'elle n'a en rien participé au double assassinat, et que Kevin affabule. Les deux amants « diaboliques », parents d’une petite fille de deux ans à l’époque des faits, avaient divorcé peu de temps après leur mise en cause.
Un profil déroutant
Dans cette affaire, le profil de Kevin est au cœur de l’intrigue. Le jeune homme, âgé de 23 ans au moment du drame, aurait nourri un vif ressentiment depuis l’enfance à l'égard de ses parents. Il se sentait délaissé par rapport à l’attention dont bénéficiait son frère, qui était atteint d’un syndrome d’autisme Asperger.
Surtout, lors d’une perquisition chez Kevin Rouxel, les enquêteurs avaient mis la main sur un élément glaçant… Une « checklist », sur laquelle le jeune homme avait noté scrupuleusement toutes les étapes de son crime. Meurtre, déplacement des corps, nettoyage de la maison… Et pour finir, une virée au McDo. Mis en examen et placé en détention provisoire pour double assassinat, Kevin n’a depuis cessé de se montrer nerveux, inconstant dans ses versions, et
Le 27 octobre dernier, le jeune homme a encore tenté de s’évader des urgences, où il avait été conduit après avoir mis le feu à un matelas dans sa cellule.
En 2016, lors de sa détention provisoire à la maison d'arrêt de Bayonne, Kevin avait également tenté de s'évader en prenant en otage une infirmière. Des faits pour lesquels il a écopé de cinq ans de prison supplémentaires.
Kévin Rouxel condamné à 30 ans de prison, son ex femme acquittée
Six ans après le tragique double parricide, le verdict est finalement tombé. Le samedi 22 octobre 2022, la cour d'assises d'appel des Landes a confirmé la peine de Kévin Rouxel : il est condamné à trente ans de réclusion criminelle.
Sofiya, qui avait écopé d'une peine de vingt ans de prison pour complicité, a été acquittée. Depuis le début de l'affaire, la femme de 29 ans niait fermement toute implication dans le sordide meurtre des parents de son ex compagnon.