De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
C’est le Parisien qui révèle l’affaire invraisemblable.
Le 24 septembre 2018, Madame D., une femme d’une quarantaine d’années, croise un prétendu livreur alors qu’elle rentre chez elle, dans le Val-d’Oise. Il a le visage dissimulé par son casque, et porte plusieurs cartons à pizzas. Il semble chercher une adresse, et demande à la quadragénaire de l’aider. Avant même que celle-ci n’ait pu lui répondre, il lui assène plusieurs coups de poings au visage, et s’empare de son ordinateur portable, avant de prendre la fuite. Sous le choc, la victime porte plainte. L’affaire est rapidement classée : un banal vol à la tire, pensent les enquêteurs à l’époque, avec un coupable intraçable.
Mais en 2020, les enquêteurs de la brigade criminelle, qui enquêtent alors depuis peu sur une étrange cellule maçonnique, vont découvrir que l’agression serait, en réalité, commanditée par un certain Frédéric V., spécialiste de la sécurité privée, et son comparse Daniel B., ancien policier du renseignement. Tous deux font partie de la loge franc-maçonne « Athanor », située à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) et sont suspectés de diverses malversations.
Une « mission clandestine pour le compte de la DGSI »
A l’époque, ils auraient mandaté Sébastien L, leur « homme de main », pour tabasser la quadragénaire et lui soutirer des informations. Devant les enquêteurs, ce dernier explique qu’il pensait alors réaliser une mission « clandestine, pour le compte de la DGSI », révèle le Parisien. Mais pourquoi la quadragénaire a-t-elle été prise pour cible ?
Au fil de leurs recherches, les enquêteurs ont découvert que la victime gérait à l’époque un appel d’offres à plusieurs millions d’euros pour le compte de l’entreprise Mercedes. Sans toutefois établir un lien précis avec les commanditaires.
Francs-maçons tueurs : un pacte de sang et d’argent
Et la femme ne serait pas la seule victime de cette sombre organisation criminelle à plusieurs têtes, dans laquelle les membres auraient passé un « pacte de sang et d’argent ».
Entre 2019 et 2020, un chef d’entreprise et son compagnon, qui résident en Seine-et-Marne, vont vivre un véritable cauchemar. Ils reçoivent, dans un premier temps, des appels anonymes très menaçants, dévoile Le Parisien.
« Quand je vais t’attraper, tu vas pleurer. (…) Je vais vraiment t’enc****. (…) Aucun problème, moi je sais où tu déposes tes deux enfants (sic) »
Ils découvriront, par la suite, des rats empalés dans leur jardin, ou encore, leur voiture de sport, incendiée devant chez eux.
En janvier 2020, le chef d’entreprise vient de garer sa voiture aux abords de son domicile lorsqu’il est violemment agressé par un homme masqué et armé d’une matraque. Un second malfrat lui aurait ensuite asséné plusieurs coups de pied, avant que les deux hommes ne prennent la fuite.
La Brigade criminelle fait, une fois de plus, le lien avec la loge maçonnique. Dans l’ordinateur d’un ancien de la DGSI, mis en examen pour un autre « contrat », ils retrouvent des photos de surveillance du couple. Surtout, la voiture utilisée par les agresseurs ce jour-là, une Clio, sera retrouvée dans une autre affaire…
Francs-maçons tueurs : un délire de toute puissance
Quelques mois plus tard, alors que deux militaires de la DGSE sont arrêtés en flagrant délit : ils s’apprêtaient à tuer une nouvelle cible.
En juillet 2020, Marie-Hélène Dini, coach en entreprise et hypnotiseuse, réchappe de peu à une tentative d’assassinat devant chez elle. En sortant de chez elle, elle découvre une poignée de policiers s’affairant autour d’une Clio noire, dans laquelle se trouvent deux hommes. La quinquagénaire a un flash ; quelques mois plus tôt, elle a été agressée, devant chez elle, par deux hommes sortant d’une voiture similaire, qui l’ont frappée avant de lui dérober son ordinateur portable.
Dans la voiture se trouvent deux militaires. Ils assurent aux forces de l’ordre qu’ils agissent pour le compte de la DGSE. En réalité, le « contrat » a été passé avec Daniel B., pour une somme astronomique. Interpellé en janvier 2021, il va expliquer qu’il a lui-même reçu des ordres de.. Frédéric V, son « frère » de loge maçonnique, qui aurait un certain ascendant sur lui. Un autre « chef » est établi par l’enquête : Jean-Luc A.B, et une fois de plus, il s’agit d’un membre éminent de la loge « Athanor » de Neuilly-sur-Seine. Ce dernier est aussi, à l’époque, le collègue de Marie-Hélène Dini, avec qui il aurait eu « un différend ». La quinquagénaire en est persuadée : il a voulu régler ses comptes avec elle en projetant son assassinat.
« Cette affaire hallucinante mêle à peu près toutes les dérives d'institutions censées être irréprochables », confiait son avocat, Me Joseph Cohen-Sabban, au Parisien.
Pour Éric Lehnisch, réalisateur d’un documentaire édifiant sur l’affaire pour Complément d’enquête, « il semblerait qu'ils aient tous eu un délire de toute puissance pour régler leurs comptes. Certains sont manipulateurs, d'autres sont manipulés, on ne sait pas d'ailleurs qui est qui précisément. En tout cas, moi qui suis également scénariste, j'ai eu l'impression qu'il y avait quelque chose à creuser sur la manière dont un être humain peut ainsi déraper. Ce sont des gens que l'on n'aurait jamais pu soupçonner. », rapporte Europe 1.
« Pour de l'argent, des gros bras ont dévoyé une loge maçonnique pour commettre de basses œuvres dans une forme d'entraide mortifère. », souffle pour sa part une source policière au Parisien.
Francs-maçons tueurs : combien de victimes ?
Le plus inquiétant, dans cette affaire, c’est que l’organisation criminelle aurait déjà fait plusieurs autres victimes, bien avant que le scandale n’éclate au grand jour.
Daniel B. a en effet révélé, au cours de l’enquête dans laquelle il est également mis en cause, que son « grand frère » de la loge, Frédéric V, n’en était pas à son coup d’essai.
En 2018, il aurait demandé, déjà à Sébastien L, de s upprimer un pilote de rallye qui devait de grosses sommes à un homme de l’officine maçonnique. L’homme de main aurait alors envoyé, une photo de son cadavre enterré dans une forêt pour prouver que sa mission avait été menée à bien.
Or, ce pilote, Laurent Pasquali, a réellement disparu en novembre, et une enquête pour « homicide » avait même été ouverte, sans aboutir. Le corps avait finalement été retrouvé en septembre 2019, un an avant l’agression de Marie-Hélène Dini, qui a permis l’ouverture de l’enquête « Athanor ».
Daniel B. a aussi mentionné un autre contrat d’assassinat, visant un syndicaliste de l’Ain. Le projet n’aurait toutefois pas abouti.
Dans ce dossier tentaculaire, les investigations continuent. Pour l’heure, près de 16 suspects sont mis en examen.
Lire aussi :
Ces 10 dangereux suspects sont introuvables…