Elle passe 43 ans derrière les barreaux pour un crime qu'elle n'a pas commis : la justice ordonne sa libérationIstock
Une femme de 63 ans a passé de longues années en prison pour un crime qu'elle n'a pas commis. Ce vendredi 14 juin, le justice du Missouri a annulé sa peine et ordonné sa libération.
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Une grave erreur judiciaire. Dans l’état du Missouri aux Etats-Unis, une femme a été libérée de prison après avoir passé 43 ans derrnière les barreaux pour un crime qu’elle n’a pas commis

Sandra Hemme avait été incarcérée en 1985 pour homicide involontaire. Jugée à tort, elle a finalement été libérée après une décision du tribunal ce vendredi 14 juin. D’après la Cour, les preuves accablent un policier corrompu.

La peine le plus longue injustifiée dont a écopée une femme aux Etats-Unis

Sandra Hemme a été incarcérée pour le meurtre de Patricia Jeschke, une bibliothécaire de 31 ans. Sandra Hemme finit par avouer le crime sous la pression et la menace d’une peine de mort, d’après ses avocats. 

“La seule preuve liant Sandra Hemme au meurtre en 1980 de Patricia Jeschke, employée de la bibliothèque Saint-Joseph, sont les déclarations “extrêmement contradictoires” et “factuellement impossibles” qu'elle a faites aux détectives alors qu'elle était patiente dans un hôpital psychiatrique, disent ses avocats”, indique AP News. D’après eux, il s’agit de la peine de prison injustifiée la plus longue dont a écopé une femme dans l’histoire des États-Unis.

Au cours de l’audience, ses avocats ont déposé une requête de 147 pages exposant leurs allégations au juge. Ce vendredi 14 juin, le juge Ryan Horsman a statué en annulant le jugement prononcé en 1985 et ordonné sa libération d’ici trente jours.

Une première audition sous sédatif

Défendu par les avocats d’une ONG New Yorkaise nommée Innocence Project, qui défendent des personnes condamnées par erreur, ils pointent du doigt les conditions défavorables de la première audition de Sandra. A l’époque, cette dernière était une patiente psychiatrique, elle avait été interrogée alors qu’elle était sous sédatif et entravée par des menottes. Presque inconsciente, “elle ne pouvait pas tenir sa tête droite” ou “articuler autre chose que des réponses monosyllabiques”.

Au sein de leur pétition, l’ONG affirme que les autorités en charge de l’enquête avaient ignoré les déclarations “extrêmement contradictoires” de Sandra au moment de son audition.

Un policier corrompu coupable du meurtre

Les autorités en charge de l’enquête auraient également supprimé les preuves impliquant Michael Holman. Le policier avait tenté d'utiliser la carte bancaire de la victime le jour du crime.

Selon le juge, “aucune preuve, en dehors des déclarations peu fiables de Mme Hemme, ne la relie au crime”. “En revanche, cette Cour estime que les preuves relient directement Holman à ce crime et à la scène de crime”.

Autre élément, selon la Cour, ce dernier avait la même camionnette que celle aperçue près de la scène de crime. Les boucles d’oreilles de Patricia Jeschke ont également été découvertes dans son appartement.