De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
A l’approche de la retraite, la question revient souvent : comment réduire son impôt ? Fort heureusement, cette interrogation fait partie de celles auxquelles il est possible de répondre ; puisque divers dispositifs permettent en effet de préparer sa cessation d’activité tout en limitant le montant de son assiette fiscale. D’aucuns envisagent ainsi le Plan d’épargne retraite (PER) nouvelle génération, mis en place dans le cadre de la loi Pacte et que recommande désormais le site spécialisé Le Revenu. Ce produit d’épargne présente de nombreux avantages et permet notamment la déduction des sommes consacrées à son alimentation du revenu imposable de l’épargnant. Dès lors, le simple fait de verser des cotisations devient une porte ouverte vers la défiscalisation…
Dans certains cas, le PER peut même constituer un atout pour un assuré ayant d’ores et déjà liquidé ses droits ; en témoigne en effet les cas de cumul emploi-retraite donnant lieu à l’ouverture - ou la réouverture - d’un plan d’épargne retraite. Ce dernier, précise Capital, peut alors être utilisé pour soustraire à l’impôt les salaires perçus après la reprise d’une activité professionnelle, dans le but de mieux contrôler leur sortie ensuite. Mais une telle astuce est-elle uniquement réservée aux Françaises et aux Français qui sont prêts à se relancer dans le bain ?
Faut-il garder son PER ouvert après son départ à la retraite ?
Pas nécessairement affirme l’avocat fiscaliste Thomas Carbonnier pour qui, dépendamment des profils et des objectifs, le PER peut effectivement s’avérer pertinent à la retraite. Mais n’espérez pas en ouvrir un second après avoir liquidé le premier au moment de demander vos droits ! "Les Françaises et les Français qui ne travaillent pas ne peuvent pas ouvrir de plan d’épargne retraite. Il faut donc le faire en situation de cumul emploi-retraite ou avant la cessation d’activité", observe l’associé du cabinet Equity Avocats.
"Un retraité dont le taux marginal d’imposition est de 30% et qui bénéficie encore de son PER a des raisons légitimes de se demander s’il vaut mieux le garder ou récupérer l’argent. La réponse dépendra alors de ses objectifs de s’il estime qu’il vaut mieux économiser de l’impôt ou s’il est préférable de valoriser son capital. D’une façon générale, quand les sommes placées ne sont pas indispensables, conserver son PER peut s’avérer pertinent", poursuit l’avocat au barreau de Paris.
En outre, d’autres types de cotisation permettent la défiscalisation. Explications.
Cotisations et baisse d’impôt : les autres méthodes à ne pas perdre de vue
Si efficace soit-il, le Plan d’épargne retraite n’est pas pensé pour tous les épargnants. Il n’est de toute façon pas le seul à permettre la réduction de son assiette fiscale… tout en assurant la préparation de sa cessation d’activité. "Celles et ceux qui le peuvent ont tout intérêt à se rapprocher de la Préfon. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, cela n’est pas réservé aux seuls fonctionnaires et, en matière de défiscalisation au moins, c’est une opportunité intéressante", indique Maître Carbonnier, non sans évoquer des rendements pouvant aller jusqu’à 5% à l’année. "Pour y souscrire, il faut simplement avoir travaillé au moins un mois pour la fonction publique, mais cela peut-être le cas en tant que contractuel. C’est un placement très intéressant", indique encore le fiscaliste.
Autres pistes éventuelles : le PEE, ou Plan d’épargne d’entreprise, et le rachat de trimestres de cotisation. "Il est possible d’abonder le premier des sommes que l’on souhaite, y compris après le départ à la retraite, et cela revient à jouer franchement la carte de la défiscalisation puisque les rendements proposés sont généralement très faibles. En revanche, il n’est possible de récupérer les montants investis que six ans après les avoir placés", souligne l’avocat.
Le rachat de trimestres, pour sa part, est déduit des revenus après paiement.
Cotisations et baisse d’impôts : les faiblesses du PER
Ce n’est pas parce qu’il est parfois pertinent de conserver un PER après son départ à la retraite que celui-ci constitue un placement infaillible, bien au contraire. Celui-ci montre un certain nombre de limites, y compris dans le cadre d’une utilisation plus traditionnelle.
"N’oublions pas que les sommes placées sur un PER ne sont pas définitivement soustraites à l’impôt : elles sont refiscalisées à la sortie. Il faut donc être sûr que l’on paiera moins d’impôts au moment de récupérer l’argent que ce que l’on aurait payé au moment de le placer, sans quoi le PER n’a pas de sens", rappelle d’entrée de jeu Thomas Carbonnier. "Le problème vient du fait que l’on connaît la fiscalité d’aujourd’hui. En revanche, il est impossible de dire qu’elle sera celle de demain, celle en vigueur au moment de la sortie de votre capital".
D’autres questions liées à la rentabilité même du produit - laquelle descend parfois aux alentours de 1%, une fois prélevés les frais de gestions et pour un support fonds euros - peuvent être soulevées, selon le conseil. "Chacun voit midi à sa porte. Certains préfèreront le fonds euro, qui ne rapporte presque rien mais ne peut pas se targuer d’être un produit risque 0 - il n’y en a tout simplement pas - quand d’autres voudront se diriger vers des supports OPCVM. Il faut avoir conscience de son objectif, du temps qu’on est prêt à envisager pour l’immobilisation de son capital… et se montrer attentif", précise l’avocat.