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Le plan de relance, mettant le cap sur l’emploi, se fera-t-il au détriment des retraités ? Le gouvernement, qui a présenté le dispositif pour "panser les plaies de la crise", et "préparer la France de 2030", ce jeudi 3 septembre 2020, fait en effet de l’emploi sa "priorité absolue". Sur les 100 milliards d'euros sur deux ans, ce volet constitue un investissement total de 15 milliards d'euros.
Réforme : "Nous n'avons pas l'intention de ne pas traiter le sujet des retraites"
Sur RTL, Jean Castex, le Premier ministre, a indiqué que "si nous prenons des mesures d'âge ou d'allongement des durées de cotisations dans le contexte actuel, il y a un consensus, même parmi les représentants d'employeurs, pour dire qu'il y aura des conséquences négatives sur l'emploi".
Depuis un certain temps déjà, l’exécutif assure également que les cotisations de retraite n’augmenteront pas. Pourtant, le chef du gouvernement a de nouveau affirmé ce jeudi 3 septembre sur la radio nationale que "la réforme systémique" du système des retraites, serait bel et bien menée à son terme :"Nous n'avons pas l'intention de ne pas traiter le sujet des retraites."
Sans augmentation de l’âge légal, des cotisations et de la durée de travail, quel levier pourrait alors permettre d’économiser sur le régime des retraites ? Certainement le niveau des pensions… C’est justement ce qui inquiète les retraités, et l’Union nationale des retraités et des personnes âgées (UNRPA). L’association, qui compte plus de 80 000 adhérents, dénonce "le mépris du gouvernement vis-à-vis des retraités", dans un communiqué publié le 3 septembre 2020.
Pensions de retraite : les inquiétudes des retraités
Partie de la population la plus affectée par la pandémie (plus grand nombre de décès), les 17 millions de retraités sont aussi grandement préoccupés par leurs finances. Comme le pointe Roger Perret, vice-président de l’UNRPA dans les colonnes de Capital, leurs pensions ne sont, en effet, que peu voire pas revalorisées depuis plusieurs années.
D’ailleurs, si "une revalorisation des pensions était prévue au 1ᵉʳ avril (entre 0.3 % et 1% selon le niveau de pension) celle-ci est passée discrètement à la trappe pour être éventuellement appliquée au 1ᵉʳ octobre", pointe l’association.
Une mesure, inscrite dans le projet de loi de finances 2021 de la sécurité sociale, pourrait par ailleurs affecter le pouvoir d’achat des retraités. Elle "envisage de sous revaloriser les pensions et une augmentation de la CSG pour les retraités".
Pour éviter cela, l’UNRPA lance un appel au gouvernement.
Retraite : les demandes l’UNRPA
L’association estime que "les retraités n'ont pas à payer la crise du COVID alors que les grandes sociétés ont vu leurs profits augmenter scandaleusement". Elle demande donc "que la revalorisation du 1ᵉʳ octobre soit effective et au même taux pour tous" et rejette "l'idée qu'une nouvelle baisse du montant net des pensions soit décidée par augmentation de la CSG ou par tout autre moyen".
"Nous demandons aussi de rattraper les précédentes revalorisations qui n’ont pas eu lieu. L’accent doit être mis sur le minimum vieillesse pour qu’il atteigne le même montant que le Smic, alors qu’aujourd’hui il est à 900 euros contre 1 200 euros pour le Smic", précise Roger Perret.