De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Vers la fin des inégalités ? Aujourd’hui, les femmes partent généralement plus tard que les hommes à la retraite et bénéficient d’une pension moindre. Le constat est indéniable : salaires moins élevés, interruptions de carrière dus à la maternité, temps partiel… Tout cela ne permet pas aux femmes d’obtenir un nombre de trimestres suffisants à 62 ans. Nombreuses sont alors celles qui décident de prolonger leur carrière, rapporte Capital.
Selon la version provisoire du rapport annuel du Conseil d’orientation des retraites (Cor), qui doit être présentée ce jeudi 13 juin, ce phénomène tend à évoluer.
Pour cette sixième édition, le conseil a procédé "à une actualisation des projections à court, moyen et long terme du système de retraite". Le rapport, qui consacre une partie "aux évolutions démographiques (fécondité, mortalité, etc.) et économiques (chômage, salaires, productivité etc.)", se base sur les observations du passé.
Objectif ? Déterminer les mutations à venir en fonction de différents scénarios.
Retraite : une situation inédite
Les femmes nées dans les années 30 ont cessé leur activité professionnelle vers 61,6 ans. Soit environ un an et demi après les hommes. L’écart s’est toutefois réduit à partir des générations nées en 1942 : il était inférieur à un an.
La tendance devrait en revanche s’inverser à partir des générations nées à la fin des années 70. Celles qui en font parties pourraient en effet partir à la retraite un ou deux mois avant les hommes en moyenne.
Comment expliquer ce changement ? Plusieurs facteurs le prédisent…
Vidéo sur le même thème : Retraite : ce que vont perdre les oubliés de l'Etat
Retraite : 3 éléments majeurs vont inverser la tendance
Premier facteur entrant en jeu, le taux d’activité féminin. Il se rapproche désormais du masculin. Bien qu’en raison notamment de la maternité le taux d’emploi demeure plus faible, on constate que les taux de chômage sont à présent similaires. Il y a quelques années encore, il était plus conséquent pour les femmes.
Autre paramètre ? La stabilité du temps partiel chez les femmes.
“Depuis la fin des années 90, le taux de temps partiel s’est stabilisé à environ 30 % pour les femmes et s’est légèrement accru pour les hommes pour se situer à 7,9 % en 2018”, précise le Cor.
Dernier élément, la durée de carrière des femmes. Pour la génération née en 1946, elle atteignait 90% de celle des hommes. Dorénavant, elle est plus proche. Selon les prévisions du Cor, la carrière des femmes nées entre 1970 et 2000 serait plus longue. Elle représenterait d’ailleurs 104% de celle des hommes en moyenne.
De fait, celles-ci cotiseront plus que leurs homologues masculins et devront partir plus tôt à la retraite.
Quid du niveau de pension ?
Retraite : des pensions toujours inégalitaires
Malgré ces évolutions majeures, certains éléments restent inchangés. Le niveau de pension des femmes demeure moins élevé que celui des hommes. Selon le Cor, le montant moyen des pensions des femmes représentait 70% de celui des hommes en 2005, et 75 % en 2017.
“En projection, ce rapport devrait continuer d’augmenter, atteignant 80 % vers 2024 pour globalement se stabiliser autour de 88 % à l’horizon 2070”.
Certes, les écarts se réduisent, mais sur ce sujet sensible, la tendance n’est pas encore prête de s’inverser.