De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
La France est l’un des pays les plus généreux de l’UE
Le sujet fait grand bruit. Depuis l’annonce de la ministre des Solidarités Agnès Buzin, la question de l’âge de départ à la retraite fait débat. Elle a en effet déclaré ne "pas" être "hostile" à l'idée de retarder l'âge de départ en retraite, n'écartant pas de "proposer un allongement de la durée de travail", rapporte BFM. Elle a cependant rappelé, tout comme le Haut-commissaire à la réforme des retraites, Jean-Paul Delevoye, qu’"aucune modification de l'âge minimal de départ à la retraite n'est (ndlr pour le moment) envisagée".
D’ailleurs sur le plan légal, la France fait partie des pays les plus généreux de l'Union Européenne, selon les données du Centre des liaisons européennes et internationales de sécurité sociale (CLEISS).
Cela signifie-t-il toutefois que la future réforme visera à faire travailler les actifs plus longtemps ? Age minimal, âge pivot, décote, surcote… Le Conseil d'orientation des retraites (Cor) s’est réuni ce jeudi 21 mars pour en discuter.
Les autres pays européens en font-ils de même ?
La Suède en tête de liste
Le gouvernement suédois semble faire preuve de clémence. L’âge légal a en effet été maintenu à 61 ans. Suivent ensuite la France et la Norvège (62 ans), puis la Slovaquie (62 ans et 4 mois) et Malte (entre 62 et 63 ans).
La majorité des pays européens ont établi l’âge légal à 65 ans. C’est le cas de :
- l’Allemagne
- l’Autriche : à noter que l’âge légal pour les femmes est situé à 60 ans
- la Belgique
- Chypre
- la Croatie : (62 ans pour les femmes)
- Danemark
- l’Espagne
- Liechtenstein
- Luxembourg
- Pologne (60 ans pour les femmes)
- la Roumanie (60 ans et 9 mois pour les femmes)
- Royaume-Uni (64 ans pour les femmes)
- la Slovénie
- la Suisse ((64 ans pour les femmes)
Les âges légaux les plus élevés sont mis en place par le Portugal (66 ans et 4 mois), l’Italie (66 ans et 7 mois) et l’Islande (67 ans) !
Notons toutefois que l’âge légal ne correspond pas toujours à l’âge auquel partent réellement les actifs…
Des méthodes pour inciter à travailler plus
Si la Suède possède l’âge légal le plus bas, elle a semble-t-il trouvé un super dispositif pour encourager les départs plus tardifs : la retraite dite "flexible". Tout comme en Norvège, "il permet de prendre sa retraite dès l'âge de 61 ans (Suède) ou 62 ans (Norvège), à condition de remplir la condition de durée d'activité, mais le montant de la pension sera moins important qu'en cas de départ plus tardif", indique le Cleiss.
D’ailleurs, selon les données 2017 de l’OCDE, portant sur la moyenne observée depuis 2011, les Suédois sont ceux qui jouent le plus les prolongations…
Suédois, Roumains et Portugais partent beaucoup plus tard
Bien que l’âge légal en Suède soit fixé à 62 ans, la réalité est tout autre.
Selon les estimations de l’OCDE, en moyenne, les Suédois prennent leur retraite à 66 ans ! Soit cinq ans après l'âge légal.
Cela leur vaut d’être classés parmi les trois pays européens où les salariés prennent leur retraite le plus tard. Ils se situent juste derrière les Roumains (68 ans) et les Portugais (69 ans).
Et en France ? En 2018, selon les données de la CNAV, l'âge moyen de départ effectif est passé à 62 et 8 mois. Soit 8 mois après l’âge légal.
Les Espagnols sont légèrement plus avantagés, puisqu’ils arrêtent leur carrière professionnelle à 62 ans. Les Grecs partent quant à eux à 61 ans.
Mais qui sont les plus chanceux ? Il semble que ce soit les Luxembourgeois. Dans ce pays, les hommes partent à la retraite en moyenne à l'âge de 59,7 ans et les femmes à 60,8 ans, d'après l'OCDE.