De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
L’âge légal de départ à la retraite sera-t-il repoussé ? Cette question ne cesse de faire débat depuis le lancement de la réforme des retraites. Si Emmanuel Macron, alors candidat, assurait dans son programme ne pas reporter l’âge légal fixé à 62 ans, il a ensuite toutefois évoqué, la "nécessité de travailler davantage", afin de rétablir l’équilibre du régime d’ici 2025. Cela afin de mettre en place le système universel par points visant à fusionner les 42 régimes existants. L’exécutif hésite ainsi encore entre un âge pivot, fixé à 64 ans en 2025, avec un mécanisme de décote, ou à l’inverse, de surcote de la pension de retraite, et un allongement de la durée de cotisation.
Alors que la grogne sociale ne cesse d’amplifier et que les grèves se multiplient, à moins de 20 jours du bras de fer syndical annoncé, le rapport du Conseil d'orientation des retraites (COR) risque de mettre le feu aux poudres. Pour faire face à un besoin de financement estimé entre 7,9 et 17,2 milliards d’euros d’ici à 2025, le COR émet des conclusions drastiques.
Retraite : l’âge légal de départ sur la sellette
Les intentions du gouvernement semblent claires. Une autre réforme des retraites est en préparation : la réforme "comptable". Elle doit être rendue officiellement ce vendredi aux partenaires sociaux. "Cela fait des mois que le gouvernement s'y prépare", dévoile un proche de l'exécutif.
Le recul de l’âge de départ à la retraite revient donc sur la table. Ce sujet épineux avait déjà, au printemps dernier, provoqué la colère de Français et partenaires sociaux. Il était alors question d’une augmentation de la durée de cotisation pour financer notamment la dépendance.
À la rentrée en septembre, l'hôte de Matignon avait donc commandé ce rapport afin de l’aider à prendre les décisions qui s'imposent, rapporte Le Parisien.
Les futurs retraités qui pensaient être épargnés, soit les générations nées entre 1959 et 1963, pourraient être finalement impactées par la réforme. Le COR, émet en effet l’idée de repousser "de 2,5 mois à 5,4 mois par génération l'âge d'ouverture des droits", précise le rapport. De fait, l'âge de départ à la retraite pourrait passer de 62 ans actuellement à 63 ans, "voir 64,3 ans pour la génération née en 1963", en fonction des scénarios retenus, d’ici 2025. Le calendrier de la réforme Touraine, qui prévoit un allongement progressif de la durée de cotisation (curseur qui conditionne le taux plein sans malus) jusqu'en 2035, pourrait aussi être accéléré. Le COR préconise de l’effectuer en seulement 5 ans (entre 2020 et 2025) : "la hausse de la durée d'assurance requise pour l'obtention du taux plein" actuellement de 42 ans devrait donc être augmentée "de l'ordre de 5 mois par génération" voire "jusqu'à 10 mois par génération". "À titre d'exemple, la durée légale d'assurance pour la génération de 1963 serait de 44,1 ans contre 42 ans dans le régime actuel", note le Conseil. Si d’autres pistes recommandées par le COR ont d’ores et déjà été écartées, les deux mesures drastiques proposées doivent encore être examinées, tout comme les différents scénarios du rapport, lors d'une séance plénière ce jeudi 21 novembre, avec les partenaires sociaux. "Il peut encore y avoir quelques changements", précise toutefois le COR. Cette perspective d'une nouvelle réforme "comptable" est par ailleurs d’ores et déjà décriée par les syndicats. Même l'un des seuls syndicalistes à soutenir le projet de réforme des retraites, pourrait s’y opposer. Selon Le Parisien, le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a menacé en juillet dernier de se mobiliser si des mesures paramétriques étaient adoptées d'ici 2025.Retraite : des mesures chocs
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