De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Départ anticipé — Après une vie passée à s’échiner, il apparaît légitime de vouloir finalement prendre sa retraite. Bien sûr, certains continuent parfois à travailler après avoir atteint l’âge légal de départ. D’autres - pour des raisons financières, parfois - envisagent même la reprise d’une activité professionnelle après la liquidation de leurs droits. On parle, dans ce cas, de cumul emploi-retraite. Il s’agit d’un dispositif déjà largement décrit dans nos colonnes permettant aux assurés de compléter leurs revenus et qui, à l’aide d’un PER, ne s’avère guère onéreux en matière d’impôts. Pour autant, ces situations ne couvrent pas l’intégralité des réalités que connaissent les Françaises et les Français.
Certains, en effet, ont commencé à travailler tôt. Et souhaitent donc partir à la retraite tôt. Autant que faire se peut, en tout cas. C’est possible en faisant appel au dispositif de retraite anticipée. Mais de quoi s’agit-il au juste ? Il s’agit d’un mécanisme, explique le site spécialisé Retraite.com, "qui permet, sous certaines conditions, de partir à la retraite avant l’âge légal". "Les conditions varient en fonction de votre année de naissance, de l’âge auquel vous avez commencé à travailler et de l’âge auquel vous souhaitez partir", poursuit l’administration française sur le site du service public.
Retraite anticipée pour carrière longue : qui sont ceux qui y ont droit ?
Trois facteurs sont déterminants pour pouvoir prétendre à une retraite anticipée pour carrière longue. Il faut :
- Avoir commencé à travailler avant 20 ans
- Être en mesure de justifier d’un nombre de trimestre d’assurance retraite cotisés minimum, quelque se soit le régime de base sur lequel s’appuie le calcul
- Être en mesure de justifier de l’acquisition d’un certain nombre de ces mêmes trimestres d’assurance retraite au début de sa carrière professionnelle
Le détail chiffré des trimestres dépend pour sa part de l’année de naissance, de l’âge à compter duquel le contribuable concerné a commencé à exercer et de l’âge auquel il entend partir à la retraite.
Départ à la retraite anticipée : le détail des trimestre nécessaires selon son année de naissance
Ainsi, peut-on lire sur le site du service public, les valeurs à connaître sont les suivantes :
- Un salarié né en 1959 et souhaitant prendre sa retraite à 57 ans et 8 mois, devra pouvoir justifier de 175 trimestres cotisés. 5 d’entre eux doivent avoir été acquis avant la fin de l’année de ses 16 ans (4, en cas de naissance entre octobre et décembre). S’il décide de partir à 60 ans, il lui faudra alors 167 trimestres et il aura jusqu’à ses 20 ans pour aligner les trimestres de début de carrière.
- Un salarié né en 1960 et souhaitant prendre sa retraite à 58 ans, devra pouvoir justifier de 175 trimestres cotisés. 5 d’entre eux doivent avoir été acquis avant la fin de l’année de ses 16 ans (4, en cas de naissance entre octobre et décembre). S’il décide de partir à 60 ans, il lui faudra alors 167 trimestres et il aura jusqu’à ses 20 ans pour aligner les trimestres de début de carrière.
- Un salarié né en 1961, 1962 ou 1963 et souhaitant prendre sa retraite à 58 ans, devra pouvoir justifier de 176 trimestres cotisés. 5 d’entre eux doivent avoir été acquis avant la fin de l’année de ses 16 ans (4, en cas de naissance entre octobre et décembre). S’il décide de partir à 60 ans, il lui faudra alors 168 trimestres et il aura jusqu’à ses 20 ans pour aligner les trimestres de début de carrière.
- Un salarié né en 1964, 1965 ou 1966 et souhaitant prendre sa retraite à 58 ans, devra pouvoir justifier de 177 trimestres cotisés. 5 d’entre eux doivent avoir été acquis avant la fin de l’année de ses 16 ans (4, en cas de naissance entre octobre et décembre). S’il décide de partir à 60 ans, il lui faudra alors 169 trimestres et il aura jusqu’à ses 20 ans pour aligner les trimestres de début de carrière.
- Un salarié né en 1967, 1968 ou 1969 et souhaitant prendre sa retraite à 58 ans, devra pouvoir justifier de 178 trimestres cotisés. 5 d’entre eux doivent avoir été acquis avant la fin de l’année de ses 16 ans (4, en cas de naissance entre octobre et décembre). S’il décide de partir à 60 ans, il lui faudra alors 170 trimestres et il aura jusqu’à ses 20 ans pour aligner les trimestres de début de carrière.
- Un salarié né en 1970, 1971 ou 1972 et souhaitant prendre sa retraite à 58 ans, devra pouvoir justifier de 179 trimestres cotisés. 5 d’entre eux doivent avoir été acquis avant la fin de l’année de ses 16 ans (4, en cas de naissance entre octobre et décembre). S’il décide de partir à 60 ans, il lui faudra alors 171 trimestres et il aura jusqu’à ses 20 ans pour aligner les trimestres de début de carrière.
- Un salarié né à partir de 1973 et souhaitant prendre sa retraite à 58 ans, devra pouvoir justifier de 180 trimestres cotisés. 5 d’entre eux doivent avoir été acquis avant la fin de l’année de ses 16 ans (4, en cas de naissance entre octobre et décembre). S’il décide de partir à 60 ans, il lui faudra alors 172 trimestres et il aura jusqu’à ses 20 ans pour aligner les trimestres de début de carrière.
Retraite anticipé pour carrière longue : faut-il craindre une baisse du niveau de pension ?
Demeurent cependant quelques questions : le départ anticipé à la retraite pour cause de carrière longue implique-t-il une baisse du niveau de la pension ? En théorie, non, répond le site du service public : c’est la forme de calcul habituelle qui s’applique et la condition d’assurance retraite cotisée préserve l’assuré de toute décote… Dans le régime général. Il demeure nécessaire de cotiser davantage auprès de l’Agirc-Arrco pour ne pas subir le malus.
Du reste, il importe de garder en mémoire quelles sont les périodes cotisées qui sont comptabilisées dans le cadre du calcul de la pension. Certains moments non travaillés peuvent se montrer rémunérateurs. En voici la liste :
- Les congés de maternité, s’ils ont donné lieu au paiement d’indemnités journalières
- Les e service national et le service civique, si l’un ou l’autre a été effectué en tant qu’objecteur de conscience
- Les trimestres de majoration de durée d’assurance retraite, quand ils sont attribués sur le compte professionnel de prévention C2P
- Les périodes de congé maladie et d’inaptitude temporaire, dans la limite de quatre trimestres ; ainsi que les périodes de perception de pension d’invalidité (maximum : deux trimestres)
Les périodes de chômage, quand celui-ci est indemnisé (maximum, 2 trimestres).