De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
L’emploi des seniors demeurent un enjeu de société majeur. Les actifs de plus de 55 ans sont en effet particulièrement touchés par le chômage de longue durée (plus d’un an). D’ailleurs, selon la Direction de la recherche, des études, des évaluations et des statistiques (Dress), en 2018, près de 4 nouveaux retraités sur dix étaient sans emploi l’année précédant leur départ à la retraite.
En cause, les difficultés rencontrées pour retrouver un emploi après un licenciement. Si certains n’y pensent pas de prime abord, les répercussions sur leur retraite peuvent être conséquentes. Pour les amortir, il existe toutefois des solutions. Il vous faudra néanmoins être un fin négociateur. Hormis la reconversion professionnelle, qui peut nécessiter d'effectuer un bilan de compétences et/ou une formation professionnelle pour une remise à niveau, voici ce que vous pouvez envisager de faire.
Chômage : pensez à vérifier votre éligibilité à la retraite anticipée
Saviez-vous que dans certaines situations, vous pouviez partir à la retraite avec un taux plein dès 60 ans au lieu de 62 ans ? C’est peut-être votre cas, si vous avez commencé à travailler avant 20 ans.
Toutefois, dans le cadre d’un licenciement, veillez à ne pas perdre le bénéfice de ce départ anticipé. En effet, si vous être remercié à 58 ans, vous bénéficierez d’une indemnisation chômage durant 2 ans, correspondant à 8 trimestres avant de pouvoir partir à la retraite à 60 ans. Toutefois, "pour valider ce départ anticipé, seuls 4 trimestres au titre du chômage indemnisé peuvent être retenus", notifie à Capital Valérie Batigne, dirigeante du cabinet expert de la retraite Sapiendo.
Chômage des seniors : tentez de négocier la date de votre licenciement
À partir de 55 ans, Pôle Emploi vous indemnise durant 3 ans, contre 2 ans à 2 ans et demi pour les chômeurs âgés de moins de 55 ans. Il est toutefois possible d’allonger cette période. Pour cela, vous devez être indemnisé depuis au moins 1 an à 62 ans, avoir été affilié durant 12 ans à l’assurance chômage et enfin avoir déjà validé au moins 100 trimestres validés à l’assurance vieillesse. "À vous de faire le calcul entre ce que vous touchez au chômage et le montant de votre retraite que vous pouvez percevoir si vous avez une décote. Cela dépend de votre situation personnelle mais, statistiquement, continuer à percevoir des allocations chômage est généralement plus intéressant", explique Valérie Batigne.
C’est la raison pour laquelle il peut être judicieux de négocier la date de votre licenciement de quelques mois, afin de prolonger vos droits au chômage.
Chômage partiel : demander en passer à la retraite progressive
À la place d’un licenciement, si votre entreprise est conciliante, vous pouvez tenter de négocier un passage à la retraite progressive. Cela vous permettra de percevoir une partie de votre pension et d’exercer dans le même temps votre activité à temps partiel (entre 40 et 80% du temps plein). Pour y être éligible, il convient toutefois d’avoir au moins 60 ans et de justifier déjà de 150 trimestres d’assurance.
Comme le précise l’experte,"il ne faut pas oublier que la mise en œuvre de ce dispositif suppose que vous effectuiez deux fois des démarches vis-à-vis des organismes de retraite : l’une pour obtenir une liquidation à titre provisoire de votre retraite et une autre quand vous partez définitivement à la retraite, car son montant doit être recalculé, en fonction des droits acquis pendant la période d’activité partielle".