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Un avenir assombri. Le rapport annuel du Conseil d’orientation des retraites (Cor), dévoilé ce jeudi 13 juin, n’est pas porteur de bonnes nouvelles pour les futurs retraités. Dans la synthèse de l’étude, que Capital a pu consulter, le COR alerte sur "l’augmentation des cotisations vieillesse alors que, dans le même temps, les pensions n’évoluent pas au même niveau."
Signification ? Les actifs seront contraints de faire des efforts : pour financer le système actuel des retraites et obtenir le même niveau de pension que leurs aînés, ils devront cotiser plus.
Retraite : 4 indicateurs passés au crible
Taux de prélèvement finançant les retraites, durée de carrière au cours de laquelle sont prélevées les cotisations, montant des pensions et durée de la retraite. Ces 4 indicateurs ont été étudiés par le Conseil d’orientation pour parvenir à cette conclusion.
Objectifs :
- évaluer l’effort consenti par les assurés en activité pour financer le système de retraite
- apprécier ce que le système apporte aux assurés une fois retraités
D’après les résultats obtenus, les efforts ne sont pas contestables :
“Par rapport aux générations qui partent actuellement à la retraite, nées au milieu des années 1950, les générations plus jeunes seraient pénalisées par des taux de cotisation plus élevés et un montant moyen de pension plus faible relativement au revenu d’activité moyen”, révèle le Cor.
A quoi cela est-il dû, comment l’expliquer ? Le Conseil d’orientation des retraites s’appuie sur un exemple afin d’illustrer cette situation.
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Des écarts importants. Pour la génération 1940, le taux de cotisation d’un non cadre du secteur privé était de 19,6%. Un chiffre bien en deçà de celui pratiqué pour la génération née dans les années 2000 entrant sur le marché du travail, puisqu’il atteint les 28,1%. Attention toutefois, car ce taux de cotisation, qui permet de financer le système des retraites peut être encore supérieur. Il ne comptabilise en effet pas les autres cotisations telle que la part de la Contribution sociale généralisée (CSG), affectée au système de retraite. Autre élément à prendre en compte pour obtenir une retraite à taux plein ? L’allongement de la durée de cotisation. Alors que la génération née en 1957 doit cotiser "seulement" 166 trimestres, ceux nés à partir de 1973 devront, quant à eux, en obtenir 172 : soit 6 de plus. Les efforts fournis par les actifs d’aujourd’hui risquent d’être vains, une fois la retraite venue. Afin d’estimer leur niveau de pension, le Cor se base sur le taux de remplacement (rapport entre le dernier revenu perçu et le niveau de la pension). Si un non-cadre du secteur privé, né en 1955 bénéficie d’un taux de remplacement de 75%, en ayant un taux plein, la situation des suivants se détériore. “Ce taux resterait supérieur à 66,6% pour les dix générations qui suivent celle de 1957”, précise le Cor. En revanche, ce taux oscillerait entre 53,8% et 63% pour les personnes nées dans les années 2000. Cette baisse s’explique par un double phénomène : d’un côté vous cotisez plus, de l’autre les pensions sont moindres. Depuis 1993, elles sont en effet revalorisées en fonction de l’inflation, qui évolue moins vite que les revenus. La baisse du rendement de la retraite complémentaire des salariés du privé Agirc-Arrco, est également en cause. D’ailleurs, pour obtenir un point Agirc-Arrco, est nécessaire de cotiser davantage. Le secteur public n’est pas épargné. La baisse du taux de remplacement touche également ces salariés. Pour le calcul de la pension d’un fonctionnaire de catégorie B par exemple, le Cor indique que les primes ne sont pas prises en compte. Pourtant, la part des primes dans la rémunération totale continue d’augmenter. Résultat ? Le taux de remplacement chute grandement. Cela pourrait toutefois évoluer en faveur de ces actifs avec la nouvelle réforme des retraites prévue en 2025, qui prévoit d’intégrer les primes dans le calcul de la pension.Retraite : des taux de cotisation bien différents
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“Avec une part des primes stable, son taux de remplacement net se stabiliserait autour de 65 % à partir des générations nées à la fin des années 1970. Il passerait de 63 % à 51 % entre la génération 1955 et celle née en 2000 si la part des primes continuait d’augmenter”, note le Conseil.