De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
C’est une des affaires les plus mystérieuses du début du XXIe siècle. Deux mois après sa disparition, Delphine Jubillar n’a toujours pas été retrouvée et aucun suspect n’a été placé en garde à vue. Les enquêteurs maintiennent le secret autour de leurs investigations, même si on sait que de nombreuses pistes ont été remontées ces dernières semaines.
Disparition de Suzanne Viguier : une affaire non résolue
La disparition de la jeune femme, âgée de 33 ans et mère de deux enfants, est de celles qui marquent l’opinion publique et interrogent. Il y a tout juste 21 ans, c’est la disparition de Suzanne Viguier qui faisait la une des journaux. Cette femme, qui n’a plus donné signe de vie depuis le 27 février 2000 à Toulouse (Haute-Garonne), n’a jamais été retrouvée. Deux décennies plus tard, le mystère demeure alors que le principal suspect, son mari, a été acquitté en 2010.
Pour comprendre l’affaire Suzy Viguier, il faut remonter à ce mois d’hiver de l’année 2000, dans le sud de la France. Cette femme, née Blanch, a alors 38 ans et est l’épouse de Jacques Viguier, professeur de droit public à l’université Toulouse 1 Capitole, depuis douze ans. Ils se sont connus sur les bancs de l’enseignement supérieur alors qu’elle était son élève et elle est, depuis, devenue professeur de danse. Ensemble, ils ont eu trois enfants âgés de 11 et 8 ans au moment des faits. Pourtant tout n’est pas au beau fixe entre les deux époux : ils font chambre à part depuis de nombreuses années et la découverte des infidélités de Jacques Viguier par son épouse. Elle a aussi un amant depuis la fin des années 1990, mais son mari l’ignore…
Disparition de Suzanne Viguier : que s'est-il passé le 27 février ?
Le soir du samedi 26 février, Suzanne Viguier rejoint son amant Olivier Durandet, avec lequel elle entretient une liaison depuis 1998. Jacques Viguier n’a pas connaissance de la teneur de leur relation, il sait seulement que cet homme est un "confident" pour sa femme. Ce soir-là, les deux amants participent à un tournoi de tarot qui dure jusque dans la nuit, puisqu’elle rentre chez elle à 4h30 du matin, raccompagnée par son confident.
Dimanche 27 février, vers 10 heures, Jacques Viguier voit une silhouette allongée sur le canapé-lit de la chambre d’amis, où dort habituellement son épouse. Il présume qu’il s’agit bien de Suzanne, sans vérifier que c’est elle et pas leur fille aînée, Clémence. A cette heure-là, les trois enfants vont chez leurs grands-parents pour y passer la journée et sont rejoints un peu plus tard par leur père, mais sans leur mère. Elle avait programmé son réveil pour 13h45, heure à laquelle elle devait appeler son amant Olivier, ce qu’elle ne fera pas.
Ce n’est qu’en rentrant chez lui le dimanche soir que Jacques Viguier remarque que son épouse n’y est pas, mais ne s’en inquiète pas. Il ne prévient la police que le mercredi 1er mars, peu de temps avant que l’amant de Suzanne Viguier ne fasse la même chose. Il soupçonne alors Jacques Viguier d'avoir tué sa femme. Une enquête est ouverte pour "enlèvement et séquestration", mais tous les soupçons se portent rapidement sur l’époux de la disparue…
Disparition de Suzanne Viguier : sa personnalité au coeur des procès
Jacques Viguier fait figure de principal suspect dans l’enquête sur la disparition de sa femme. Le 10 mars 2000, des traces de sang sont découvertes dans plusieurs pièces de son domicile lors d’une perquisition menée par les forces de l’ordre. Alors qu’il avait affirmé que son épouse était partie avec son sac à main, ce dernier est retrouvé dans un placard. Le matelas du clic-clac sur lequel elle dormait a, lui, été emmené à la déchetterie… Les enquêteurs le soupçonnent d’avoir tué sa femme, après avoir appris qu’elle avait un amant. Il est placé en détention provisoire le 11 mai de la même année et libéré en février 2001, après neuf mois d’incarcération. Il est acquitté une première fois en janvier 2009 par la cour d’assises de la Haute-Garonne, puis une seconde fois en appel aux assises du Tarn en mars 2010. Interrogée en février 2019 par Centre Presse, la femme qui a partagé la vie de Jacques Viguier durant ces années-là affirme que "dans cette affaire, le juge d'instruction et la police n'ont exploré aucune autre piste que celle de Jacques". D'après elle, il n'y avait "strictement rien dans le dossier".
Suzanne Viguier a-t-elle été tuée ? S’est-elle suicidée ? A-t-elle décidé de refaire sa vie ailleurs, loin de Toulouse ? Les hypothèses sont nombreuses dans cette affaire, qui n’a jamais été résolue. La personnalité de la disparue a été au cœur du procès, certains décrivant une femme "extravertie", "lumineuse", "enjoueé", d’autres une épouse profondément meurtrie par l’adultère de son mari et désireuse de se "venger". Comme l’expliquait le magazine Elle au moment du procès en appel de Jacques Viguier, son mari aurait eu l’habitude, avant sa disparition, de la qualifier de "folle" auprès de sa famille et de certains de leurs amis. Leur couple battait de l'aile, elle aurait eu envie de divorcer, lui aurait refusé. A-t-elle mis en scène sa disparition pour refaire sa vie ? Qu'ils croient ou non à la culpabilité de Jacques Viguier, beaucoup des témoins interrogés lors des deux procès s’accordaient au moins sur un point : elle adorait ses enfants et ne les aurait jamais abandonnés volontairement.