A l’approche des fêtes, de nombreux consommateurs passent par internet pour faire leurs achats. Attention, cette période est également propice à la fraude.
“Le but, c’est de pouvoir rire, car c’est aussi ce que font les résidents !” Simon Bonnefoy, 42 ans, peaufine les planches de sa prochaine bande dessinée. Cet album-là n’aura rien d’un récit picaresque au fin fond de l'Amazonie ou d’une épopée de pirates dans les caraïbes - quoi, que -, non, il se déroulera… dans un Ehpad !
Si cet ancien professionnel de l’horticulture, reconverti en 2019 a choisi ce décor surprenant comme toile de fond à son prochain opus, cela n’a rien d’un hasard. Lasse de voir les établissements d'accueil pour personnes âgées dépeint en des termes peu amènes et ne se “reconnaissant pas du tout” dans cette image, une proche, professionnelle travaillant dans un Ehpad a invité l'artiste afin qu’il croque à sa manière la vie dans un tel établissement. Après avoir rencontré celui-ci, vus ses premiers portraits et validé le scénario, la direction donne son accord et voilà l’illustrateur installé pour douze séances au sein du Bourg Joly à Saint-Mathurin-sur-Loire.
En immersion
“Dans un premier temps, je voulais réaliser des croquis, mais j'ai vite compris que ce serait pas possible. Il y avait tant d'informations à retenir”, explique l’illustrateur. Il pose donc - pour un temps - son crayon, prend des photos, observe, et prend beaucoup de notes.
De ce reportage en immersion, il tire une fiction reposant sur toutes les anecdotes glanées. Malheureusement, une personne qu’il avait rencontrée et qui devait incarner l’un des “fils conducteurs” de celle-ci disparaît. Le scénariste tient tout de même son histoire, et cela sera même “un hommage”.
“Dans tous les EHPAD y a beaucoup de vie, mais il y a aussi des décès, c’est la seule façon pour une personne d'arriver, il faut que quelqu'un laisse sa place”, raconte-t-il. Celle qui arrive, Michèle - le prénom de sa maman, mais cette inspiration s’arrête là - ne sait des Ehpad que ce qu’elle en a “entendu dire à la télévision, des ragots”. Autant dire qu’elle n’est pas rassurée. Et puis elle a un caractère bien trempé. “Elle n’a aucune envie d’y aller, mais peu à peu, elle découvre la réalité de la vie dans l’établissement, elle s’adapte”.
"La vie n'est pas toute rose"
A travers ce regard, et derrière lui celui de l’artiste, c’est un microcosme bien particulier qui sera ainsi mis en scène en 72 pages. Les dernières, prévoit Simon Bonnefoy, seront constituées d’un “cahier graphique”, un reportage dessiné permettant de mettre en avant le travail des soignants et certains de ses aspects peu connus tels que l’apport de méthodes inspirées par Maria Montessori.
Avec, en toile de fond, de l’humour donc. Mais pas seulement, car il n’est pas question non plus de se voiler la face. Il s’agit de montrer aussi des “aspects plus difficiles avec des résidents qui ne sont pas autonomes”, indique l’auteur. “La vie n’est pas toute rose” en Ehpad, pointe-t-il.
"Le miroir de notre avenir"
Entre ses pages, elle sera plutôt couleur pastel, de ces tons doux, parfois mornes, qui décorent les murs des Ehpad, et parce que “principal, cela reste le dessin”. Le dessin et ce que portent ses traits bien sûr : une image alternative, “plus humaine” d’un lieu attisant tant de fantasmes. “Chacun de nous ira peut-être dans un tel endroit un jour, c’est un peu le miroir de notre avenir”, conclut le dessinateur.