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Ryanair. Low cost mais à quel prix ? C’est le titre qui barre la couverture de l’ouvrage de Christian Fletcher (qui a préféré utiliser un pseudonyme par crainte d’un licenciement), commandant de bord chez Ryanair. Dans cet ouvrage paru le 24 mai dernier, l’homme fait état d’une très situation difficile pour les employés de l’entreprise et critique le modèle économique basé sur la réduction maximale des coûts, qui s’effectue, estime-t-il, au détriment de la sécurité des passagers.
Un manque de sécurité
« Seriez-vous rassuré en tant que passager de savoir que le commandant de bord n’a dormi que 3 ou 4 heures la nuit précédente ? », interroge l’auteur, en référence aux plannings intensifs des équipages. Il ajoute que les conditions de travail sont « déplorables », agrémentées d’un stress permanant des équipages dont les escales font 25 minutes chrono. Le commandant de bord énumère ainsi une vingtaine d’incidents, la majorité due à un manque de fuel. Selon lui, la culture de l’entreprise Ryanair serait la suivante : « Il s’agit en permanence de faire régner la peur par des tactiques de menace, d’intimidation et de punition ».
Des économies, même sur le kérosène
La question financière semble dépasser, dans l’ordre des priorités, les questions de sécurité. L’auteur dépeint une compagnie motivée par la seule quête de l’argent, quitte à être à la limite de l’insécurité. Par exemple, de nombreux avions partent avec le strict nécessaire en kérosène. « La compagnie organise une compétition interne entre commandants de bord pour la consommation de carburant. Elle publie chaque mois (…) le classement du meilleur au moins bon ‘gestionnaire’ de fuel ».
Mais le kérosène n’est pas le seul poste de dépense sur lequel la compagnie cherche à faire des économies. La climatisation est distribuée a minima aux passagers et le freinage est volontairement « fort » pour « libérer la piste au plus vite et minimiser le temps de roulage ».
La publication de ce livre intervient seulement quelques jours avant le procès français de Ryanair, poursuivi pour infraction au droit du travail français. Et bien que Michael O’Leary, patron irlandais de la compagnie, aime faire parler de lui (notamment avec sa proposition de suppression des toilettes à bord ou de son projet d’avions où les passagers voyageraient debout), cet ouvrage n’est pas à son goût. La compagnie a déposé plainte et Robin Kiely, le directeur de la communication a ajouté « Nous ne commenterons pas davantage ».
© Pauls imaging/Flickr