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C’est le symbole français par excellence, la fierté de notre patrimoine gastronomique, maintes fois copié, jamais égalé : la sacro-sainte baguette. Longtemps, son prix a été un indicateur essentiel du coût de la vie… Jusqu’à créer des révolutions.
Pourtant, ces dernières années, nous assure Dominique Anract, président de la Confédération Nationale de la Boulangerie Pâtisserie Française, "la baguette n’a pris que 25 centimes en 20 ans".
Son prix n’est pas encadré : suivant qu’on se la procure en supermarché, dans une boulangerie artisanale, à Paris ou en province, il peut varier du simple au triple. En général, il tourne toutefois autour d’un euro… Auquel se sont ajoutés, dernièrement, quelques brouettes, conséquence inévitable de la crise des matières premières.
Pourtant, à l’échelle européenne, les boulangers de l’Hexagone sont ceux qui ont le moins fait grimper le prix du précieux sésame.
"C’est un produit symbolique, qui doit rester accessible, et dont les gens ont du mal à accepter l’augmentation", note Dominique Anract.
Mais les artisans boulangers ont de plus en plus de mal à équilibrer leurs comptes. "La farine a augmenté de 30%, la levure, de 70%, le beurre et les oeufs, de 20% à 50%... Donc ça coince ; surtout que de nouvelles hausses du coût de l’énergie arrivent", prévient le professionnel.
"Le pain n’est pas assez cher" : quel prix en 2023 pour la baguette ?
Pour lui, la hausse du prix de la baguette en 2023 est donc inéluctable. "Les boulangers prenaient sur leurs marges jusqu’ici. Mais là, ça devient difficile. Il faut accepter l’augmentation, qui ne sera de toute manière que de quelques centimes, pour les soutenir. Aujourd’hui, le pain n’est pas assez cher pour permettre à certaines boulangeries d’éviter la faillite", souligne t-il.
A quoi s’attendre pour le nouveau prix de la baguette ? Selon Dominique Anract, tout dépend de l’établissement; "Certains boulangers ont des contrats avantageux qui courrent toujours avec leur fournisseur, donc la hausse va être modérée, mais pour d’autres, la facture d’électricité va être multipliée par quatre : on peut donc s’attendre à une augmentation de 20% sur l’ensemble des produits".
"Les gens comprendront, sinon leur boulangerie va fermer"
Les professionnels regrettent par ailleurs que leurs commerces soient exclus, de fait, du bouclier gouvernemental qui plafonne la hausse du coût de l'électricité à 4% pour les PME.
"Nous ne sommes pas éligibles, car la puissance maximale retenue est 36 Kva, or les fours des boulangeries consomment plus", explique Dominique Anract.
En contrepartie, les boulangeries pourront bénéficier d’un autre dispositif : l’amortisseur d’électricité, une aide forfaitaire sur 25 % de la consommation. "Mais ça ne réduira pas tous les coûts", ajoute le président de la Confédération.
Cette nouvelle inflation du prix du pain pourrait-elle provoquer la gronde populaire ?
Pour Dominique Anract, les Français sont en mesure de la comprendre. "Les gens comprendront, sinon, leur boulangerie va fermer. Ce geste, ça n’est pas pour s’en mettre plein les poches. Les salaires, les matières premières, les charges dont l'électricité… Tout augmente, et nous devons faire face", ajoute t-il.