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La France, comme le monde, n’en a pas fini avec la crise.Inflation record, pénuries, flambée des prix de l’énergie… L’hiver s’annonce ardu, et le climat international est pour le moins tendu.
Dans ce contexte, l’OCDE ( l'Organisation de Coopération et de Développement Économiques), dont la mission est “de promouvoir les politiques qui amélioreront le bien-être économique et social partout dans le monde”, annonce le site de l'organisation et a publié lundi 26 septembre 2022 un rapport, au nom évocateur : “payer le prix de la guerre”.
Elle y fait état de ses prévisions, pessimistes, pour les mois à venir et pour l’année 2023.
Après huit mois de guerre en Ukraine, d’une flambée des prix en continu et de pénuries en série, la situation est loin d’être au beau fixe, et 2022 n’aura pas été une partie de plaisir pour les ménages et les entreprises.
L’OCDE prévoit ainsi une croissance mondiale à 3% pour l’année en cours, un chiffre largement réduit par rapport aux prévisions initiales.
La croissance à 0% de la France en 2023
“Le PIB mondial devrait, selon les projections actuelles, être inférieur d’au moins 2 800 milliards USD en 2023 aux prévisions de décembre 2021, avant la guerre en Ukraine. Les coûts liés à cette guerre sont très divers, mais ce montant donne une idée de son prix au niveau mondial en termes de production économique”, note par ailleurs le rapport de l’organisation.
En France, l’INSEE a révisé début septembre de 0,3 point sa prévision de croissance pour 2022 : elle s'établit désormais à 2,6%.
Et mauvaise nouvelle, selon l’OCDE : le cauchemar risque de durer. En 2023, l’organisation prévoit une croissance mondiale toujours en baisse, avec un PIB mondial en progression de 2,2% seulement, contre 2,8 % lors des prévisions de juin dernier… Et pour la France, les chiffres sont encore plus graves : la croissance du pays devrait s'élever, l’année prochaine, à tout juste 0,6%.
L’inflation généralisée “deux fois supérieure” aux objectifs
En France, l’inflation a atteint des sommets depuis le début de l’année. Et elle touche tous les secteurs avec plus ou moins d”intensité : énergie, alimentation, transports, main-d'œuvre… A tel point que ménages et entreprises peinent aujourd’hui à s’en sortir.
Une conjoncture qui va bien au-delà des objectifs initials de l’OCDE.
“Plus de la moitié des produits composant l’indice des prix connaîtune inflation supérieure à 4 % au Royaume-Uni, aux États-Unis et dans la zone euro, soit une forte hausse par rapport à il y a un an avec un niveau plus de deux fois supérieur aux objectifs”, peut-on lire dans le rapport.
L’organisation pointe également du doigt une “situation tendue sur le marché du travail, avec des taux de chômage atteignant ou approchant leurs plus bas niveaux historiques depuis 20 ans”, et, en conséquence, un pouvoir d’achat d’autant plus en berne… Et qui n’est pas prêt d’augmenter, nulle part.
“L’inflation globale devrait culminer ce trimestre dans la plupart des grandes économies avant de refluer au dernier trimestre de 2022 et tout au long de 2023 dans la majorité des pays du G20. Cela dit, l’inflation annuelle restera nettement supérieure aux objectifs des banques centrales presque partout en 2023”, précise l’OCDE.
En 2023, au Royaume-Uni et en Allemagne, l’inflation pourrait dépasser les 8%.
En France, selon les prévisions des économistes de l’OCDE, la hausse des prix moyenne a déjà atteint un “pic” en 2022, à 5,9%, et devrait légèrement chuter en 2023 pour atteindre 5,77%.
Gaz : un risque élevé de “perturbations” menant à la récession
Dans son rapport, l’organisme prévient : “le recul des approvisionnements énergétique s de l’Union européenne en Russie pourrait finalement générer des perturbations bien plus fortes que prévu dans les projections”.
Et même si le gouvernement, pour l’heure, se veut rassurant, faut-il vraiment craindre des coupures de courant, ou encore une pénurie de gaz cet hiver ?
Selon les projections de l’OCDE, c’est à partir de décembre 2022 que la situation risque d’être compliquée si la consommation ne diminue pas de 10%, avec un “pic” de perturbations en mars 2023.
Des “chocs" qui “pourraient amputer la croissance dans les économies européennes" et faire basculer nombre de pays européens dans la récession en 2023”, entérine le rapport.
Pour passer l’hiver, il faudra donc se plier aux consignes de “sobriété énergétique" prônées par le gouvernement Borne ces derniers jours.
L’abondance semble, en effet, loin derrière nous…