Une conductrice a saisi le Conseil d'État après avoir reçu une contravention pour stationnement. Et la juridiction lui a donné raison. Explications.
De très nombreux Français ont expérimenté récemment des soucis de paiements par carte bancaire. Que ça soit au moment de payer au supermarché, lors d'un achat en ligne ou d'un paiement au restaurant, l'expérience est désagréable, et constitue un manque à gagner conséquent pour les commerçants, confrontés à des clients qui ne possèdent bien souvent pas d’alternative de paiement . Le liquide ? De moins en moins présent dans les portefeuilles,( aujourd'hui, en France, seules 50 % des transactions se font en espèces). Les chèques ? De nombreux commerçants les refusent désormais, pour lutter contre l’insolvabilité.
Deux pannes géantes : exceptionnel ?
Moins de trois semaines après une première panne, les paiements par carte bancaire étaient de nouveau impossibles dans certains magasins tels que Monoprix, Darty ou encore Fnac mardi 7 novembre. La faute au géant du paiement en Europe, Worldline, confronté à une série de déboires techniques et financiers qui l’obligent à se séparer de certains clients alors que la fintech s’effondre en bourse. En octobre, le directeur général de Wordline a qualifié ce type de panne d’”absolument exceptionnelle”. “Il va de soi que nous sommes à 100 % mobilisés pour s’assurer que ça ne se reproduira jamais”, avait-il ajouté.
C’est raté, note Julian Defoulon, directeur marketing de Delupay, qui propose une alternative au paiement par carte bancaire. “Les pannes associées au paiement par carte bancaire ne sont pas si exceptionnelles que ça”, estime l’expert. La preuve : "trois semaines après la panne d’octobre, on a eu une nouvelle énorme panne, pour apparemment un autre problème technique que celui rencontré précédemment mais avec le même résultat : pendant plusieurs heures les paiement par carte étaient HS sur les terminaux Worldline”. Julian Defoulon pointe des dysfonctionnements qui semblent ”gagner en régularité et inquiètent les commerçants à la veille de grosses échéances comme le Black friday et Noël.”
Horreur : ce type de panne pourrait-il venir gâcher les achats de Noël, et ronger les chiffres d’une haute saison commerciale déjà gangrénée par l’inflation ? Julian Defoulon ne cache pas ses craintes : “A la question de savoir si ça va se reproduire la réponse est 'on sait pas' et comme ça s’est produit deux fois en trois semaines, rien n’interdit de penser que ça peut être de nouveau le cas.” La responsabilité de ces pannes à répétition incombe, selon le directeur marketing, à la chaîne de paiement, trop longue pour être efficace, trop divisée pour être fiable. “Le problème c’est que le paiement par CB fait intervenir beaucoup d’intermédiaires", estime-t-il. "On a d’abord le terminal de paiement, qui va faire passer le paiement sur le réseaux des cartes visa, mastercard etc, ensuite on va interroger la banque du client pour savoir s’il a le droit de faire ce paiement, puis l’information va revenir dans l’autre sens. Il y a énormément d’intermédiaires, donc il suffit qu’un maillon casse et tout s’effondre.” Il en est de même pour l’authentification forte, qui oblige les e-commerçants à demander une validation du paiement via l’application bancaire du client. De surcroît, lors d’une panne, chaque “maillon” doit interroger le suivant, ce qui ralentit encore le processus de résolution. P our le Black friday et Noël, les risques sont encore plus grands, au vu de la grosse charge que font subir ces évènements aux sites internet. Toutefois, estime Julian Defoulon “ça fait quelques années que l’authentification forte est en place, on est en droit d’espérer que ça fonctionne correctement”. L’entreprise Delupay propose, elle, un système de paiement qui se passe de carte bancaire, et privilégie les applications mobiles. “Quand une personne fait un paiement, il paye avec son appli mobile Delupay et nous à la fin de journée, ou du mois, on vient prélever le compte bancaire du payeur pour transférer le lendemain au commerçant”, résume Julian Defoulon. Dans le détail, il s’agit de valider chaque paiement chez un commerçant ayant adhéré à Delupay via un bouton dans l’application préalablement installée sur son téléphone portable. Une technique déjà largement répandue à travers le monde, insiste le directeur marketing. En France, Delupay a été pour l’instant été adopté par quelques mille commerçants, mais est appelé à élargir son prisme : plus de 6 500 installations sont en cours dans différents points de vente. Les sites internet Officiel Vegan Shop et Bûche à bûche proposent déjà cette solution. Vous pouvez retrouver les commerces adhérents près de chez vous dans l’application. Un cauchemar pour Noël ?
Bientôt la fin de la carte bancaire ?