De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Deux mois après la mort d’Elisa Pilarski, dont le corps a été retrouvé mordu par des chiens dans une forêt de l’Aisne, les chiens impliqués n’ont toujours pas été retrouvés. Une chasse à courre avait lieu dans la forêt de Retz au moment de la mort de la jeune femme, qui était enceinte de six mois. Très vite, les soupçons se sont tournés vers les chiens de l’équipage, dont une vingtaine participaient à la chasse ce jour-là. Pourtant, les chasseurs sont formels : leurs animaux ne peuvent pas être impliqués. Selon les résultats de l’autopsie, Elisa Pilarski a été tuée entre 13 heures et 13h30 et son décès "a pour origine une hémorragie consécutive à plusieurs morsures de chiens aux membres supérieurs et inférieurs ainsi qu’à la tête". Fin novembre, le procureur de la République de Soissons précisait que ces blessures étaient à la fois "ante-mortem" et "post-mortem".
Mort d’Elisa Pilarski : pour les chasseurs, "l’horaire ne correspond pas"
Ce laps de temps d’une demi-heure est une donnée essentielle de l’enquête, sur laquelle se penchent les forces de l’ordre. Très vite, les membres de la chasse à courre ont affirmé que la chasse avait été lancée à 13h30 mais, selon BFMTV, des témoins ont expliqué aux forces de l’ordre avoir assisté à un premier lâché de chiens à 13 heures. Une information que dément Jean-Michel Camus, membre du Rallye La Passion. Interrogé par Planet, il explique que les membres de la chasse à courre sont "tous arrivés entre 13 heures et 13h30" sur les lieux : "Une photo a été remise aux enquêteurs : on voit que les chiens sortent du camion à 13h28". Le chasseur est formel, "l’horaire ne correspond pas", entre les résultats de l’autopsie et le début de la chasse à courre. "À 13h28, les chiens sortent du camion, elle ne peut pas avoir été tuée en quelques instants".
Le jour de la chasse, décalée au samedi 16 novembre à cause de la Saint-Hubert, les chiens ont été bénis vers 11h30 par le prêtre de Faverolles (Aisne), où se trouve le siège du Rallye La Passion. Le camion transportant les 21 chiens est ensuite reparti au chenil, "pour aller attacher la remorque avec deux chevaux", nous explique Jean-Michel Camus. Le convoi quitte le chenil pour se rendre au lieu de rendez-vous de la chasse à courre. D’après nos confrères de L’Union, les conducteurs auraient mis une vingtaine de minutes pour faire le trajet jusqu’à ce point de rendez-vous. Une estimation que dément Jean-Michel Camus : "L’Union dit que nous avons mis 20 minutes du chenil au lieu de rendez-vous, mais c’est une énorme erreur. Il s’agit d’une route de forêt, nous déplacions un camion avec 21 chiens et une remorque avec deux chevaux. Mettre 20 minutes, c’est matériellement impossible".
La photo des 21 chiens, prise à 13h28 le 16 novembre, a été confiée aux enquêteurs. Deux mois après le drame et alors qu’ils sont pointés du doigt par de nombreuses personnes, les chasseurs se disent "sereins" et attendent les résultats des analyses génétiques. Ils disposent de plusieurs éléments pour prouver l’innocence de leurs chiens.
Mort d’Elisa Pilarski : les chasseurs sont "sereins"
Quelques jours après le drame, la Société de Vènerie, qui représente notamment l’équipage de chasse à courre, a publié un communiqué pour dédouaner les chiens présents à ce moment-là. Examinés par des vétérinaires, les animaux ne présentaient aucune trace de morsure, comme l’explique Jean-Michel Camus à Planet : "A aucun moment nous ne constatons la moindre trace sur nos chiens, aucun chien ne porte de trace, ils sont calmes et toujours à 21. Aucun ne s’est égaré".
Deux mois après la mort d’Elisa Pilarski, les chasseurs sont "impatients d’avoir les résultats des analyses pour discuter des éléments clefs". "Nous sommes sereins, c’est une question de timing et de comportement des chiens, ajoute Jean-Michel Camus. Les chiens de la chasse à courre ne s’acharnent pas à ce point-là sur un être humain. Ils peuvent mordre, comme un chien auquel on retire sa gamelle par exemple, mais je n’ai jamais vu de chiens dévorant ou tuant une personne". Pour ce membre du Rallye la Passion, le comportement des chiens est d’autant plus différent lorsqu’ils sont en pleine chasse à courre : "Ils sont indifférents à ce qu’il se passe autour d’eux quand ils chassent. Ce sont des chiens un peu craintifs".
Qu’a-t-il bien pu arriver à Elisa Pilarski ? En attendant que les résultats de l’enquête soient connus, les chiens de l’équipage de chasse à courre restent au chenil et n’ont participé à aucun événement depuis le drame.
Mort d’Elisa Pilarski : les chiens sont "confinés au chenil"
Depuis le drame, les 62 chiens de l’équipage n’ont pas quitté le chenil, confirme Jean-Michel Camus auprès de Planet : "Les chiens sont confinés au chenil, ils ne chassent pas. C’était d’abord une volonté de l’équipage, car c’était indécent de reprendre la chasse après le drame. Ensuite, la justice nous a dit qu’elle ne souhaitait pas qu’on reprenne la chasse, par précaution".
Peu de temps après le drame, certains chasseurs ont pointé du doigt la possible implication du chien de la victime, Curtis. Une thèse rejetée formellement par Christophe Ellul, le compagnon d’Elisa Pilarski, qui a souligné à plusieurs reprises la proximité entre Elisa Pilarski et son chien. Cet American Staffordshire de deux ans a été retrouvé blessé près du corps de la jeune femme et a été confié à des vétérinaires, avant d’être placé dans une fourrière. Le 16 novembre, Jean-Michel Camus a croisé Christophe Ellul qui cherchait sa femme, après un appel paniqué de cette dernière. "J’ai croisé Christophe Ellul, qui criait sur le chemin, et je lui ai parlé, explique-t-il à Planet. Il m’a dit que son chien était dangereux, il m’a dit ‘faites attention’. J’ai donc compris qu’il me disait : ‘Faites attention à vos chiens, il peut les attaquer’".
Dans une interview à nos confrères de L’Union, Christophe Ellul donnait une autre version de cette rencontre avec des cavaliers de la chasse à courre : "J’ai demandé à l’un d’eux de faire attention car ils avaient leur meute de chiens et je ne savais pas si le mien était attaché ou en liberté. Il m’a répondu : ‘Je m’inquièterais plus pour votre chien que pour les miens, avec un sourire narquois’". Dans l’attente des résultats des prélèvements génétiques, les proches d’Elisa Pilarski se mobilisent pour Curtis, qu’ils n’ont pas revu depuis le drame.