Une conductrice a saisi le Conseil d'État après avoir reçu une contravention pour stationnement. Et la juridiction lui a donné raison. Explications.
C’est une histoire hors norme, qui a touché de nombreux internautes. Elisa Pilarski est décédée le 16 novembre dernier dans la forêt de Retz alors qu’elle promenait son chien Curtis, un American Staffordshire de deux ans. Selon les résultats de l’autopsie, la mort de la jeune femme de 29 ans – qui était enceinte de six mois – "a pour origine une hémorragie consécutive à plusieurs morsures de chiens aux membres inférieurs et supérieurs ainsi qu’à la tête". Les soupçons se sont très vites tournés vers les chiens d’une chasse à courre qui se déroulait au même endroit ce jour-là. Des prélèvements génétiques ont été réalisés sur la soixantaine de chiens de l’équipage et sur les animaux de la victime, au nombre de cinq.
Mort d’Elisa Pilarski : le sort de Curtis au cœur des préoccupations
Le jour de son décès, Elisa Pilarski était accompagnée de son chien Curtis. Egalement blessé, il a été pris en charge par des vétérinaires et se trouve désormais à la fourrière de Beauvais, où il doit faire l’objet d’une évaluation comportementale. Touchés par le sort de ce chien, de nombreux internautes n’ont pas hésité à se mobiliser ces dernières semaines, au point de lancer des pétitions pour "sauver" ou "libérer" Curtis. Si ces dernières n’ont pas été approuvées par Christophe, le compagnon d’Elisa Pilarski, ce dernier a donné son accord pour l’ouverture d’une cagnotte afin de venir en aide au chien. Ouverte par ses amis, la cagnotte a rencontré un grand succès puisqu’elle a permis de récolter plus de 5 000 euros, bien plus que les 3 500 euros demandés pour payer les frais d’un avocat spécialiste du droit animalier. Avec cet argent, Christophe aimerait pouvoir transférer Curtis de la fourrière à un centre spécialisé dans la réadaptation des chiens traumatisés.
Pourtant, selon RMC, l’initiative serait mal venue pour la famille d’Elisa Pilarski. Cité par la radio, un proche de la victime explique : "Nous n’étions pas au courant de la création de cette cagnotte. La priorité, c’est l’enquête et non Curtis". De son côté, Christophe a expliqué sur Facebook que "la cagnotte qui a été créée pour l’avocat de Curtis a été faite par une amie avec mon accord, dans un but bienveillant à savoir : montrer le soutien porté à Curtis". Il affirme également que, si la cagnotte ne fera évidemment pas revenir sa femme et son fils, "cela aidera énormément Curtis, et je sais qu’elle l’aurait voulu". Depuis le drame, le compagnon d’Elisa Pilarski a tenu à donner des nouvelles de Curtis sur les réseaux sociaux et il ne se montre pas rassuré.
Christophe Ellul a fermement démenti les propos rapportés par RMC. Dans un message posté sur son compte Facebook, il explique "démentir les propos mensongers qui ont été relayés par plusieurs médias". "Je compte également vous informer qu'à partir d'aujourd'hui, tout médiatisation faite sans notre accord préalable ou celui de nos avocats sera poursuivie", ajoute le compagnon d'Elisa Pilarski.
Mort d’Elisa Pilarski : une procédure de chien mordeur contre Curtis
Dès la création de la cagnotte, Christophe a communiqué à ce sujet en partageant le lien sur son compte Facebook, dont la majorité des publications sont accessibles à tous. Dans un message posté le 26 décembre dernier, le compagnon d’Elisa Pilarski expliquait alors que le chien était "actuellement sous réquisition judiciaire à la fourrière de Beauvais". "On nous a parlé de quarantaine des suites de ses blessures mais, un incident indépendant du drame aurait entraîné une procédure de chien mordeur et il doit prochainement passer une évaluation comportementale". Selon RMC, évoquant le contexte de détention de Curtis, le chien aurait tenté de mordre un des employé de la fourrière.
"Nous ne recevons plus de nouvelles et nos doutes se portent sur l’état psychologique de Curtis, ayant perdu tous ses repères, vécu un lourd traumatisme, confiné en box entouré de chiens qui aboient toute la journée", explique Christophe sur Facebook. En appelant à la générosité des internautes, Christophe conclut : "Nous nous battons pour lui depuis le premier jour. Nous avons besoin de votre soutien et de votre bienveillance pour faire entendre la voix de Curtis". En attendant que les résultats des analyses génétiques soient connus, l’enquête continue d’avancer, petit à petit. Une piste a d’ores et déjà été écartée.
Mort d’Elisa Pilarski : où en est l’enquête ?
Près de deux mois après le décès d’Elisa Pilarski, de nombreuses questions restent sans réponse. Que s’est-il passé ce jour-là ? Qui sont les animaux responsables ? Après plusieurs semaines d’enquête, les forces de l’ordre sont parvenues à éliminer une première piste, celle d’un promeneur avec son chien de type malinois non tenu en laisse. Interrogée par BFMTV, l’avocate de la famille de la jeune femme a expliqué qu’"Elisa avait rencontré cet homme sur les plateaux, à un endroit où elle avait promené son premier chien. Ensuite, elle est partie dans la forêt pour ne pas avoir à le rencontrer de nouveau. On savait qu’il n’y avait pas de risque que ce soit ce chien malinois et son maître".
Cette première piste écartée, les enquêteurs peuvent désormais se concentrer sur d’autres éléments afin de pouvoir identifier les animaux impliqués. La société de vénerie a récemment expliqué que la présence des chiens de l’équipage dans cette forêt le jour du drame était une "coïncidence". Dès le départ, le compagnon de la jeune femme s’était dit persuadé que les animaux de la chasse à courre étaient impliqués, affirmant les avoir vus près du corps de la victime.