Variole du singe : l'OMS en alerte ?IllustrationIstock
La variole du singe est de retour et sévit depuis deux mois dans plusieurs pays d'Afrique. Si la maladie est généralement bénigne, elle est hautement contagieuse, transmissible par de multiples façons. L'OMS envisage ainsi de réunir un comité d'urgence pour décider de lancer ou non une alerte maximale de santé.
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La fameuse  variole du singe, renommée monkeypox, ou mpox, a fait son retour depuis juillet dans plusieurs pays d'Afrique après une dernière poussée en 2022 qui avait aussi gagné la France. L e Burundi, la Côte d'Ivoire, le Kenya, le Rwanda et l'Ouganda ont ainsi signalé des cas de contamination par cet orthopoxvirus, une zoonose, la République démocratique du Congo (RDC) rapportant plus de 11 000 cas, parmi eux 450 décès, nous apprennent France Info et l'AFP.

La variole du singe : un virus mondialisé

Originaire d'Afrique, le virus n'est désormais plus lié aux voyages ou au contact avec des personnes revenant du continent.

Mais, face à la recrudescence des cas qui y est constatée, Tedros Adhanom Ghebreyesus, le Directeur général de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), devenu célèbre durant les deux années de pic de Covid-19, envisage de convoquer un comité d'urgence pour décider si une nouvelle alerte maximale de santé doit être émise après celle de 2022. En attendant, les autorités médicales africaines et l'OMS redoublent d'efforts pour limiter la propagation de la maladie.

La variole du singe : les modes de transmission 

Si la variole du singe provient de l'animal lui-même, les animaux qui la transmettent à l'homme (par morsure, griffure, préparation de viande de brousse...) sont les lapins, les lièvres, les écureuils, les chiens de prairie ou le rat de Gambie nous apprend l'ANSES. Après le pic de 2022, 5 002 cas d’infection avaient été recensés en France, sans aucun mort à déplorer au 27 avril 2023 d'après le ministère de la Santé (l'alerte ayant pris fin en mai). Un chiffre important pour un pays loin de l'épicentre, preuve que la maladie a désormais franchi durablement les frontières africaines.

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Une fois qu'une personne est contaminée, la variole du singe peut être transmise, indique le ministère de la Santé, "par contact direct avec les lésions cutanées ou les muqueuses d’une personne malade, ainsi que par les gouttelettes (salive, éternuements, postillons…) et par contact indirect avec l’environnement du malade (literie, vêtements, vaisselles, linge de bain…)". C'est pourquoi elle est hautement contagieuse.

France Info rappelle qu'en 2022, l'épidémie devenue mondiale avait principalement touché les hommes homosexuels et bisexuels. Il est donc important de les inciter à avoir des rapports protégés.

La variole du singe : les symptômes

Après une période d'incubation qui va de 5 jours à 3 semaines, la variole du singe se signale le plus souvent par des éruptions cutanées : de petites vésicules remplies de liquide qui finissent par sécher, former des croûtes puis cicatriser.

Évidemment, elles s'accompagnent la plupart du temps de démangeaisons. Ces éruptions sont majoritairement localisées sur la figure, l'anus et les organes génitaux, les paumes des mains et plantes des pieds, voire sur le tronc, les bras et les jambes. Les muqueuses peuvent aussi être touchées, la bouche plus particulièrement.

L'éruption peut entraîner de la fièvre, de maux de tête, des courbatures et une fatigue anormale. "Les ganglions lymphatiques peuvent être enflés et douloureux, sous la mâchoire, au niveau du cou ou au pli de l’aine. Des maux de gorge sont également signalés", précise le ministère de la Santé. Si vous constatez les premiers symptômes, éruptions cutanées et fièvre, consultez votre médecin traitant et isolez-vous.

La variole du singe : une maladie généralement bénigne 

Il ne faut pas confondre la variole du singe avec la variole, ou petite vérole, aujourd'hui disparue grâce notamment aux travaux de Louis Pasteur, au très haut taux de mortalité. Ou même la variole d'Alaska, ou Alaskapox, récemment découverte. Détectée pour la première fois dans les années 70 en RDC, la Monkeypox guérit d'elle-même en deux à trois semaines, voire quatre.

Elle peut être mortelle chez les personnes à risque : "les femmes enceintes, les enfants et les personnes immunodéprimées, y compris les personnes atteintes d'une infection à VIH à un stade avancé et non traitée" avertit l'OMS.

Une ligne dédiée est disponible en France depuis juillet 2022 au 0 801 90 80 69, numéro gratuit et joignable de 8 à 23h 7 jours sur 7. Un site est aussi apparu pour informer et proposer un chat. Tout est confidentiel. 

Une vaccination préventive est aussi proposée aux personnes ayant été en contact avec une autre contaminée mais aussi : 

  • les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes rapportant des partenaires sexuels multiples ;
  • les personnes trans rapportant des partenaires sexuels multiples ;
  • les travailleurs-ses du sexe ;
  • les professionnels exerçant dans les lieux de consommation sexuelle.

La liste des centres de vaccination est consultable ici.