Pierre Martinet en 2006Dargent Vincent/ABACA abacapress
Le fondateur de l'entreprise qui porte son nom n'a pas pu transmettre son groupe à sa fille, mais le cède à LDC, groupe français spécialiste du poulet. Retour sur le parcours d'un charcutier devenu entrepreneur à succès.
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Vous avez probablement déjà mangé l’un de ses produits. Taboulés, salades, carottes râpées mais aussi quiches ou pizzas… En voiture, en pique-nique ou sur le pouce, ses préparations sont devenues incontournables. Peut-être ignoriez-vous que derrière ces recettes bien connues se cache un entrepreneur et un groupe du même nom : Pierre Martinet. Ce dernier vient d’annoncer, à son grand regret, qu’il ne pourra pas transmettre l’entreprise familiale à sa fille. Comment a-t-il débuté et d’où vient ce surnom de “traiteur intraitable”? 

La charcuterie et le museau de boeuf

D’abord apprenti à 14 ans, puis charcutier à son compte à 21 ans, dans l’Ain, ce fils d’agriculteurs commence sa carrière d’entrepreneur dans les années 1960. Au début de la décennie suivante, il connaît son premier succès avec une recette : la salade de museau de bœu f, comme il le rapportait France 3 Régions dans un portrait qui lui était consacré en 2019. "J'ai voyagé à travers le monde pour trouver des museaux parce que je manquais de marchandise, il n'y en avait pas suffisamment en France”, raconte le principal intéressé au micro de la chaîne de télévision. 

Le succès du taboulé oriental

En 1980, il installe à Saint-Quentin-Fallavier (Isère), non loin de Lyon et lance son expansion internationale, avec des premiers produits vendus en Suisse et en Belgique en 1981. Il développera plus tard sa marque au Canada, au Brésil, en Espagne… 

C’est à la fin de cette décennie 1980 qu’il commence à commercialiser ce qui deviendra son grand “hit” : une recette de taboulé oriental. Et quelques années plus tard, en 1994, il apparaît dans une publicité télévisée, et adopte le fameux slogan de “traiteur intraitable”. Il en a tiré le titre d'une autobiographie publiée chez Plon en 2020 : L’Intraitable.  

Vidéo du jour

Dans les années 1990, il réalise par ailleurs un rêve de passionné en devenant président du Club Sportif Bourgoin-Jailleu rugby (dont il était déjà sponsor), poste qu’il occupe jusqu’en 2009.  

Les conseils de Guy Savoy

Désormais son groupe compte plus de 700 salariés et produit quelque 80 000 tonnes de produits par an. Quinoa, boulgour, lentilles… ses laboratoires se mettent à la page et proposent désormais toute une gamme de produits à base de graines et de légumes variés.

Il fait par ailleurs partie de ces producteurs distribués en grande surface qui se sont associé de grands noms de la gastronomie, en l’occurrence, celui du chef Guy Savoy

Fin d'une histoire familiale

Ce père de 5 enfants, qui travaillait jusqu’alors avec son épouse Nurdan a finalement décidé de prendre sa retraite. "Ça fait quelque chose (...) Je vais fêter mes 77 ans. Ma fille (âgée de 24 ans) n'est pas prête à prendre la suite", a-t-il confié à France Bleu Isère.  Il est entré en négociation exclusive avec le groupe LDC, Lambert Dodard Chancereul, un autre groupe familial français, spécialiste du poulet (Loué, Le Gaulois etc.) en mai 2024.