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Après l’attente, les questions. De nombreuses zones d’ombre persistent, trois semaines après la découverte du corps de Victorine Dartois dans un ruisseau de Villefontaine (Isère). Il aura fallu quinze jours aux enquêteurs pour remonter la piste de Ludovic Bertin et procéder à son interpellation mardi 13 octobre. Le jeune homme de 25 ans a été mis en examen la semaine dernière pour enlèvement, séquestration et meurtre précédé d’une tentative de viol. Pour justifier cette dernière qualification, le procureur de la République de Grenoble a précisé que la jeune femme avait été découverte "le pantalon baissé". Ludovic Bertin a reconnu les faits mais continue de nier tout mobile sexuel.
Mort de Victorine : des doutes autour du mobile
Si Ludovic Bertin a reconnu être à l’origine de la mort de Victorine Dartois, ses explications n’ont pas convaincu le parquet ni la famille de la jeune fille. Trois détails doivent désormais être éclaircis, dans l’attente de nouvelles explications du mis en examen. Le premier concerne le mobile de Ludovic Bertin, qui affirme qu’il ne connaissait pas sa victime. S’ils ont grandi et vécu à proximité l’un de l’autre, Victorine et son meurtrier présumé avaient sept ans d’écart et ne se fréquentaient pas. L’une des sœurs de la jeune fille pense seulement avoir été en classe avec l’un des frères du suspect.
Pendant sa garde à vue, l’homme de 25 ans a affirmé avoir croisé la jeune fille "par hasard alors qu’il pratiquait un footing" et qu’une dispute aurait éclaté entre eux "à la suite d’une bousculade". Lors d’un point avec la presse, le procureur de la République de Grenoble a précisé qu’"il y aurait eu une dispute après une bousculade involontaire" et que Ludovic Bertin "aurait paniqué, lui aurait serré le cou et aurait ensuite déposé le corps inanimé dans le torrent".
Pour l’avocate de la famille Dartois, cette explication ne colle pas avec la personnalité de Victorine et un détail reste toujours inexpliqué. Pourquoi son pantalon a-t-il été retrouvé "baissé à ses pieds" ? Y a-t-il eu tentative de viol ? A-t-il été baissé après la mort de la jeune fille ? Pour obtenir des réponses, la justice devra fouiller dans la personnalité de Ludovic Bertin, elle aussi entourée de zones d’ombre.
Mort de Victorine : une personnalité qui pose question
Un homme, deux personnalités ? Le caractère de Ludovic Bertin se dévoile petit à petit depuis son interpellation la semaine dernière. S’il était connu des services de police pour une dizaine de délits de droit commun, l’homme de 25 ans est décrit dans plusieurs médias comme "normal" ou "plutôt calme" par des amis et des collègues. Marié et père d’un bébé de six mois, Ludovic Bertin avait-il une facette plus sombre ?
Interrogés par Le Progrès, d’anciens amis du suspect affirment que ce dernier pouvait se présenter comme un "séducteur" et qu’il "aimait accoster les filles". Pour d’autres, cités par LCI "c’était quelqu’un de gentil" qui "n’a jamais été violent", mais pour une voisine il y avait au sein de son coule "beaucoup de bagarres, beaucoup de cris, beaucoup d’insultes". "Quand les engueulades commençaient, ils ne savaient pas s’arrêter ni l’un ni l’autre", ajoute-t-elle.
Le suspect a-t-il été pris d’une violente colère ? Pour l’avocate de la famille Dartois, "tout laisse à penser que le mobile est sexuel" alors que ses déclarations sont jugées "parcellaires". La justice doit désormais comprendre ce qui a fait "paniquer" Ludovic Bertin. Etait-il sous l’emprise de stupéfiants samedi 26 septembre ?
Mort de Victorine : "Il venait de prendre de la cocaïne"
L’émotion est toujours forte à Villefontaine, où la peur a été remplacée par la colère et l’incompréhension. Dans le quartier où vivaient le suspect et la victime, les questions sont nombreuses. Interrogée par LCI, une habitante estime que "la version qu’il donne aux enquêteurs n’est pas crédible". Pour un autre, "on ne sait pas tout" et "il doit y avoir autre chose pour qu’il y ait eu un tel déchaînement de violences".
Ludovic Bertin a été dénoncé par un témoin auprès duquel il aurait confié son implication dans le meurtre de Victorine. Cités par LCI, des amis de ce témoin expliquent que le suspect a "raconté qu’il avait fait une connerie et qu’à ce moment-là, il venait de prendre de la cocaïne". Dès son arrestation, des connaissances du suspect affirmaient auprès du Parisien que ce dernier avait "pas mal changé en raison de sa consommation", notamment de cocaïne.