De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
L’interview que Manuel Valls a accordée à L’Obs a provoqué un véritable séisme à gauche. Appelant à "en finir avec la gauche passéiste" tout en réaffirmant sa ligne social-libérale, le Premier ministre s’est attiré les foudres de plusieurs ténors socialistes.
Sortie qualifiée de "faute" par Claude Bartolone, celle-ci comprenait, entre autres, la possibilité de changer de nom pour le PS. Une idée qui entérine le virage droitier du chef du gouvernement aussitôt balayée par le patron de Solférino, Jean-Christophe Cambadélis. Avec une la fragilisation croissante de sa majorité aggravée par l’érosion de sa popularité à gauche, Manuel Valls ne serait-il pas en train de s’isoler ?
"Très esseulé sur cette ligne"
Invité dimanche sur BFM TV, Benoît Hamon a (encore) critiqué les positions défendues par le Premier ministre. En effet, l'ancien ministre de l’Education nationale s’est demandé si Manuel Valls "se sent toujours chef" de la majorité. "La question est maintenant posée dès lors qu'il assume lui-même qu'il faudrait constituer un rassemblement qui pourrait aller jusqu'à gouverner avec François Bayrou - François Bayrou voulant gouverner avec Alain Juppé - et donc mettant à l'écart de ce rassemblement possible des composantes de sa propre formation politique" a-t-il poursuivi en ajoutant que le chef du gouvernement était "très esseulé sur cette ligne".
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D’un point de vue politique, les positions qu’il défend ont en effet de quoi froisser la gauche. Évoquant le contrat unique ou le regret de n’avoir pas tendu la main à François Bayrou, Manuel Valls a semble-t-il creusé le fossé qui l’oppose aux cadres socialistes dont Claude Bartolone qui lui a conseillé de se "concentrer sur (son) travail de Premier ministre".
Seul contre tous ?
Devant les caméras, les membres du gouvernement expriment leur soutien au Premier ministre, mais en privé cela paraît plus compliqué. Selon ses propos rapportés par Challenges, Ségolène Royal contesterait l’autorité du chef de Matignon qui cède trop facilement selon elle "à la bien-pensance et aux lobbys". En outre, elle considère que "le Premier ministre sait donner des coups de menton, mais il n’a pas de couilles (sic)". Des critiques qui font échos à celles formulées en aout dernier par Arnaud Montebourg et avec les conséquences que l’on sait.
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Quoiqu’il en soit, Manuel Valls semble bien livrer bataille à tous ceux qui se mettent sur son chemin. En effet, suite aux critiques de Claude Bartolone, le Premier ministre aurait confié à la journaliste d’Europe 1 Caroline Roux à propos du président de l’Assemblée nationale : "Bartolone veut la place (Matignon ndlr), mais je ne lui laisserai pas". Déterminé, il a rajouté, sûr de lui : "la bataille des idées, je l’ai gagnée".
Ce faisant, s’il est isolé, Manuel Valls ne paraît pas touché pour autant.
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