De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Après avoir débattu de la possibilité d’imposer une visite médicale pour l’obtention et le renouvellement du permis de conduire, le Parlement européen a rejeté ce mercredi 28 février cette option. Soutenue par l’eurodéputée écologiste française Karine Delli, présidente de la commission Transports, cette mesure voulait corréler la délivrance du permis de conduire à un examen médical, qui permettrait de vérifier la vue, l’ouïe, mais aussi les réflexes du conducteur. Cette visite aurait ainsi été à renouveler tous les quinze ans. Alors que le vote a été compliqué, quel est le réel impact des seniors dans les accidents de la route ? Conduisent-ils vraiment moins bien que les jeunes ?
Seniors au volant : sont-ils plus dangereux que les jeunes ?
Si la proposition de loi débattue au Parlement européen visait l’obtention du permis de conduire, elle s’intéressait tout particulièrement au cas des automobilistes plus âgés. Alors que plusieurs pays européens possèdent déjà ce dispositif d’examen obligatoire, l’objectif affiché était de faire baisser le nombre de morts sur la route. Les seniors se sentent, pourtant, directement concernés, notamment en raison du renouvellement de cette visite médicale tous les quinze ans avec la perspective, à un moment donné, de se voir retirer le permis de conduire.
Mais les seniors sont-ils réellement plus dangereux sur la route que les autres tranches d’âge ? Un premier élément de réponse est apporté grâce aux chiffres de l’Observatoire Nationale Interministériel de la Sécurité Routière (ONISR), qui estime que, lors d’un accident mortel de la route impliquant des personnes âgées de 75 ans et plus, ils seraient à 80% responsables. Leur taux de responsabilité se situe donc au même niveau que celui des 18-24 ans. Ce chiffre chute, pour la tranche des 25-74 ans, à 60%.
Seniors au volant : des statistiques à observer
Il demeure toutefois important de prendre plusieurs choses en considération, notamment un risque d’accident “deux fois moins élevé chez les 75 ans et plus”, comme l’évoquent nos collègues de Notre Temps. Ce chiffre s’explique en constatant que les seniors prennent moins la route que les jeunes et évitent les situations dangereuses.
Le taux de mortalité demeure toutefois plus élevé chez les seniors lorsqu’ils provoquent un accident de la routeen raison de leur fragilité. Ils représentent ainsi “27% des personnes tuées alors qu’ils ne sont que 21% de la population”. À titre de comparaison, rappelons qu’en 2022, les jeunes de 18-24 ans représentaient “17% des personnes tuées sur les routes [...] lorsqu’ils sont responsables de l’accident”.
Seniors au volant : quelles solutions durables ?
Pour remédier à cette situation, la porte-parole de l’association Prévention Routière, Anne Lavaud, recommande plutôt d’améliorer la mobilité des seniors afin qu’elle soit “plus adaptée au vieillissement” et propose d’allonger les trottoirs ou encore d’augmenter la durée des feux.
Concernant l’obligation d’une visite médicale tous les 15 ans, elle se montre sceptique et prend pour exemple les autres pays européens avec “un risque d’évitement lorsque c’est le médecin traitant qui effectue cette visite”. Elle préconise, dès lors, que ce soit un médecin agréé de la sécurité routière qui puisse se charger de cette visite médicale dans le cas où le débat serait relancé.