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Certes, la manœuvre est légale. Tout du moins à l’époque. Mais elle fait grincer des dents. Dans une longue enquête publiée ce mercredi 22 novembre, Capital révèle que, comme beaucoup d’autres avant lui, le président de La France insoumise est tout sauf insensible à la notion d’argent. Il ne s’en est, d’ailleurs, jamais caché puisqu’il a récemment déclaré un patrimoine proche du million d’euros et précisé qu’il préférait voyager en business afin de "ménager son dos".
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Un usage dévoyé en toute légalité
Seulement voilà, comme tout un chacun, Jean-Luc Mélenchon aime faire des économies. Peut-être un peu trop... Pour acheter sa permanence parlementaire située au 22 bis de la rue Gabriel-Péri à Massy en 1997 (une jolie maison de ville de plus de 200 mètres carrés construite sur 3 niveaux qu’il acquiert via une SCI), il passe par un procédé fréquemment utilisé mais particulièrement décrié qui consiste à mobiliser son IRFM. Comprenez : son indemnité représentative de frais de mandat qui s’élève à 6 109,89 euros versés mensuellement en plus de son salaire de sénateur.
Problème : cette enveloppe a pour but d’assumer les charges liées à sa fonction, y compris celles de sa permanence, et non d’investir dans la pierre, bien qu’aucun texte ne s’y oppose à l’époque, précise le magazine sur son site. En 2004, Jean-Luc Mélenchon ajoute à ce montage un prêt à taux préférentiel émanant du Sénat où il siège de nouveau suite à sa parenthèse ministérielle.
Combiner patrimoine privé et activité politique
De fait, si le leader de La France insoumise s’insurge aujourd’hui sur son blog et indique n’avoir jamais eu recourt à son IRFM pour financer cet investissement, une question demeure en suspens : pourquoi a-t-il pris le parti de mélanger patrimoine privé et activité politique pour acheter le 22 bis rue Gabriel Péri ?, s'interroge le mensuel.
Une camaraderie lucrative
Pour compléter ses fins de mois, Jean-Luc Mélenchon n’hésite pas à héberger, moyennant finance, des amis, continue le magazine. A commencer par Jérôme Guedj, l’un de ses protégés et Vice-président du Conseil Général de l’Essonne à l’époque, qui lui loue le rez-de-chaussée de 1999 à 2008 pour recevoir ses électeurs.
François Lamy, député socialiste de la 6e circonscription de l’Essonne, occupe également les lieux jusqu’à fin 2008. Tantôt les deux hommes évoquent des loyers versés, tantôt des cotisations de 1 000 francs. Ils tâtonnent, ils se ravisent… Au final, la gestion des lieux est alambiquée et les souvenirs des deux résidents pas particulièrement clairs.
S’ajoute à cela le fait que Jean-Luc Mélenchon avait également choisi d’héberger des années durant la section PS de Massy, son ancien microparti et deux titres de presse. De quoi alléger ses charges de manière significative.
Subventionnée par de l’argent public
Au moment de la revente de la permanence en 2010, le scénario ne manque, là encore, pas d’originalité, poursuit Capital, puisque le rachat est effectué par une association : la SNL, soit l’association "Solidarités nouvelles pour le logement". Si cette opération peut sembler louable de prime abord, ce rachat est en réalité subventionné grâce à de l’argent public puisque financé par le conseil général de l’Essonne, doublé d’une aide de l’Etat, de la région et de la ville.
Une "confortable plus-value"
Dans un entretien accordé à Capital toujours, le président de La France insoumise avoue avoir réalisé une "confortable plus-value" et investi 150 000 euros dans sa campagne présidentielle en partie grâce à la vente de sa permanence. Et il peut s’estimer chanceux !
Pour quelle raison ? Tout simplement parce que, dans un cas similaire, le montage immobilier effectué par un député PS de la Haute-Vienne avait été rejeté. Le député en question, Daniel Boisserie, avait lui aussi récupéré 20 000 euros de son IRFM. Depuis 2013, le législateur a inscrit cette interdiction dans le Code électoral.
En vidéo - Jean-Luc Mélenchon fait bonne figure : ça ne va pas fort pour le leader de la France insoumise !