Pendant la période des fêtes de fin d’année, une nouvelle méthode de fraude particulièrement sournoise émerge : des faux conseillers bancaires qui utilisent WhatsApp pour tromper les Français.
- 1 - Planet : Pourquoi les Français sont-ils, selon vous, si déterminés à l’idée de devenir propriétaires ?
- 2 - Planet : Certaines études font état du fait qu’être propriétaire implique des coûts de mobilité relativement élevés et que ça n’est pas sans conséquences, notamment lorsque l’on recherche un emploi. Que répondez-vous à cela ?
- 3 - Planet : Un autre économiste, Etienne Wasmer, explique, de son côté, qu’il peut se révéler "dangereux de rendre des ménages modestes prisonniers d'un achat immobilier". Quel regard portez-vous sur ce raisonnement ?
- 4 - Planet : A quel âge ou tranche d’âge vous semble-t-il pertinent d’envisager l’investissement immobilier ?
- 5 - Planet : Si le but d’être propriétaire à 50 ans consiste à s’assurer, une fois à la retraite, une belle qualité de vie, quelle stratégie d’investissement vous semble-t-il intéressant de déployer avant cette échéance ? Le fait d’acheter un parking ou une cave est-il toujours rentable selon vous ?
En 2009, le célèbre publicitaire Jacques Séguéla osait, sur le plateau de l’émission "Télé-matin", cette formule choc : "Si à 50 ans, on n'a pas une Rolex on a quand même raté sa vie !" Une tournure que le président de la filiale hexagonale du groupe immobilier Century 21, Laurent Vimont, a repris à son compte il y a quelques années de cela, mais appliqué, pour le coup, à un tout autre sujet, secteur tout du moins... Celui de l’immobilier.
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Son ambition ? Indiquer qu’une grande partie de la population française considère aujourd’hui que le fait de ne pas être propriétaire de son logement quel que soit l’âge et, notamment, lorsque l’on atteint la cinquantaine, peut potentiellement se révéler dangereux. Pour Planet, il revient sur ce phénomène et partage sa vision de l’investissement à l’échelle hexagonale. Préconisations à l’appui.
Planet : Pourquoi les Français sont-ils, selon vous, si déterminés à l’idée de devenir propriétaires ?
Laurent Vimont : Une partie de la population française a, il est vrai, le sentiment que le fait de ne pas être propriétaire à 50 ans implique que l’on a raté sa vie. Mais il convient de rappeler une chose. A savoir que les Français naissent et sont éduqués avec cette conviction qu’être propriétaire constitue, au final, une décision de bon père de famille. Il s’agit d’un acte courageux, engageant sur 15 à 20 années.
L’objectif ? Mettre leur famille à l’abri parce que le logement représente le temple de la famille justement. C’est là qu’ils vont pouvoir construire leur histoire. Cette volonté se révèle presque irrationnelle tant elle apparait telle une obsession selon laquelle il importe de ne plus avoir de crédit à rembourser lorsque l’on atteint l’âge de 55, 60 ans. Un fardeau en moins en quelques sortes.
Planet : Certaines études font état du fait qu’être propriétaire implique des coûts de mobilité relativement élevés et que ça n’est pas sans conséquences, notamment lorsque l’on recherche un emploi. Que répondez-vous à cela ?
Laurent Vimont : Il n’y a pas plus de problématiques de mobilité pour les locataires que pour les propriétaires. Je ne l’ai pas constaté en tous cas. Aujourd’hui en France, on dénombre 58 % de propriétaires. Par conséquent : 42 % sont locataires. Bien sûr que certains vous indiqueront que le fait d’être propriétaire aujourd’hui génère quantité de maux. Mais il faut bien admettre que les économistes qui tiennent ce type de discours révisent sans cesse leurs théories.
Ils peuvent parfaitement décider qu’un jour tel mal est à l’origine de tel sujet. Mais je demeure extrêmement réservé sur cette question.
Ce d’autant plus que, lorsque je me rends dans l’une des agences du réseau et que je questionne des personnes sur le point d’acheter un logement, nombreuses sont celles, à l’instar d’un couple d’une vingtaine d’années avec lequel j’ai récemment eu l’occasion d’échanger, qui m’indiquent clairement qu’elles veulent être propriétaires pour la bonne et simple et raison qu’elles ont envie d’être chez elles. Elles ajoutent généralement que même si, à l’avenir, elles rencontraient des difficultés financières, elles auraient déjà, en partie, remboursé leur prêt.
Planet : Un autre économiste, Etienne Wasmer, explique, de son côté, qu’il peut se révéler "dangereux de rendre des ménages modestes prisonniers d'un achat immobilier". Quel regard portez-vous sur ce raisonnement ?
Laurent Vimont : Bien sûr que le fait de s’engager sur un crédit de 15 ou 20 ans n’est pas sans risques. Le fait est que, dans l’absolu, quoique l’on entreprenne, il y a toujours une prise de risques. Dans le cas d’un investissement immobilier cette prise de risques s’inscrit dans la durée. Sauf qu’avec le logement, les propriétaires remboursent un capital et peuvent bénéficier, au final, de plus-values.
Techniquement, il existe quantité de choses dangereuses dans notre environnement. Un accident par exemple. Mais dès lors qu’il est question d’effectuer un achat immobilier, vous disposez, en plus, de l’expertise de votre banquier qui apparait tel un juge de paix et qui vous accordera ou non votre crédit en fonction de vos capacités de remboursement.
Dans tous les cas, l’achat d’un logement constitue un projet de vie. Lequel projet doit être mûrement réfléchi.
Planet : A quel âge ou tranche d’âge vous semble-t-il pertinent d’envisager l’investissement immobilier ?
Laurent Vimont : Vouloir faire de l’immobilier à tous prix ne constitue en rien une bonne décision. La seule décision qui vaille à mon sens est celle qui consiste à acheter en vue de vivre dans le logement choisi. Ma recommandation phare lorsque vous achetez un bien ? Surtout, toujours faire en sorte de conserver des économies de côté pour pallier d’éventuels coups durs. Il faut vraiment penser à garder de l’argent afin d’anticiper de potentielles déconvenues.
Planet : Si le but d’être propriétaire à 50 ans consiste à s’assurer, une fois à la retraite, une belle qualité de vie, quelle stratégie d’investissement vous semble-t-il intéressant de déployer avant cette échéance ? Le fait d’acheter un parking ou une cave est-il toujours rentable selon vous ?
Laurent Vimont : Les parkings s’apparentent à un marché de niche en fin de compte qui requiert un faible investissement au départ. Pour ce qui est de l’achat immobilier en général, il implique, in fine, de financer un patrimoine en utilisant le crédit. En investissant dans l’immobilier, vous vous créez un patrimoine. Aucun placement financier ne vous le permettra. Il y a donc une réelle plus-value avec le logement.
Si vous investissez en vue de louer, les remboursements de crédits sont effectués grâce aux loyers de vos locataires. Mais avant d’en arriver là, quelques points essentiels doivent être observés. A commencer par le marché (est-il ou non tendu ?) ainsi que l’environnement du bien visé. Il faut, par ailleurs, vous poser quelques questions : l’achèteriez-vous pour vous-même ? Pourriez-vous y habiter ? Il est, en effet, primordial d’effectuer cette petite étude de marché avant tout achat.
Enfin, pour revenir aux cinquantenaires, il convient de prendre en considération le fait que nous vivons aujourd’hui bien plus longtemps et que ces personnes ont donc encore largement accès au crédit pour financer leur investissement immobilier. Si elles décident d'acheter un bien afin de le louer et que ledit bien, une fois l’heure de la retraite arrivée, est remboursé, cela constitue un complément financier non négligeable qui leur permettra, par la suite, d’arrondir leurs fins de mois.
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