De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
La question peut sembler incongrue, mais elle reflète bien une terrible éventualité : que se passe t-il si une personne meurt dans l'avion ? Comme pour de nombreuses situations en matière d'aviation, il existe bien un protocole, fixé en général par les compagnies, à suivre en cas de décès à bord.
Fort heureusement, la situation est rare. Ce qui arrive plus souvent, en revanche, c’est que l’avion soit dérouté pour soigner en urgence un voyageur.
“Si une personne est malade, il y a tout d’abord l’appel médecin : si un médecin à bord se présente, nous lui demandons son certificat, bien sûr", nous explique Jean, pilote de ligne et commandant de bord pour une compagnie aérienne française.
L’appareil est par ailleurs équipé, dans une certaine mesure, pour secourir les passagers qui s’y trouvent mal. “Il y a une trousse de premier secours, et une trousse d’urgence (avec des médicaments administrés sur avis médical seulement) à bord, ainsi qu’un défibrillateur", précise le pilote de 60 ans.
Si l’état du passager s’aggrave, le personnel prend contact avec le SAMU d’un hôpital parisien, spécifiquement formé à ces questions, qui rend son verdict. “S’ils estiment que la situation est grave, on prend la décision de se dérouter sur un terrain proche où le malade est susceptible d’être soigné, et l’hôpital, dans ce sens, nous conseille”.
Décès dans l’avion : où va le corps ?
Mais parfois, la mort arrive plus vite que les secours. “C’est très rare, mais il arrive que des passagers décèdent en plein vol sans qu’on ait eu le temps de détourner l’avion. Par exemple, il arrive que des “mules”, des personnes qui transportent de la drogue dans leurs intestins, meurent presque sur le coup car la substance a explosé”, explique Jean.
Que se passe-t-il dans un tel cas de figure ? Tout d’abord, seul un médecin à bord peut prononcer le décès du passager, que le SAMU de l’hôpital au sol doit ensuite confirmer. Le personnel naviguant, quant à lui, note l’heure.
Et après ? “Il faut être très discrets, détaille le pilote. Il y a un linceul dans la trousse d’urgence de l’avion, dans lequel on va transférer la personne, que l’on dépose ensuite à l’écart des passagers."
Si l’avion n’est pas plein, les hôtesses et stewards peuvent déplacer quelques personnes pour libérer une rangée, dans le fond de l’appareil, et y entreposer la dépouille. “Sinon, il peut être mis dans un galley, mais de façon à ne pas être visible par les autres passagers. La situation peut être très traumatisante pour eux, mais aussi et surtout pour l’équipage qui s’est occupé du défunt”, assure Jean.
Si la victime voyage accompagnée, un espace “privé” peut être aménagé pour ses proches, qui sont soutenus tout le restant du vol par le personnel navigant.
Une fois que l’appareil se pose à destination, “on déclare le décès aux autorités compétentes”, poursuit le commandant de bord. Le chef d’escale, prévenu en amont, aura de son côté organisé l’évacuation de la dépouille.
Sur place, le personnel naviguant est ensuite pris en charge par une cellule psychologique.
Décès dans l’avion : quid des odeurs ?
Si un cadavre se décompose en général au bout de deux jours, certaines odeurs peuvent intervenir quelques heures seulement après le décès. “Le linceul bloque en général les odeurs. Après, si le décès intervient au début d’un vol long courrier, le problème peut éventuellement se poser. Mais on ne peut pas déposer la dépouille en soute, car nous n’y avons pas accès”, assure Jean.
Au cours de sa carrière, ce naviguant de 60 ans n’a jamais connu un décès à bord. “Heureusement. Mais au cas où, il est important de connaître la procédure”, conclut le navigant.