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une étude réalisée par un groupe de chercheurs français de l’Ifremer, de l’IRD et d’Agrocampus-Ouest, qui affirme que nous ne sommes, finalement, pas si redoutables que nous nous plaisons à l’imaginer. Bien au contraire : il semblerait même que notre dangerosité ne rapproche plus de celle de l’anchois, de la vache ou du cochon que de celle d’un orque ou d’un ours polaire, monstres trônant en maîtres incontestés sur les cimes de la chaîne alimentaire.
La légende urbaine a toujours conçu l’Homme comme le super-prédateur ultime, celui craint de toutes les espèces auquel aucune ne résiste. Cette croyance vient d’être mise à mal parL’Homme, herbivore en puissance ?
Pour ce faire, les scientifiques ont établi ce qui se nomme le "niveau trophique" de l’espèce humaine, qui, par l’évaluation du "nombre d’intermédiaires entre les producteurs et leur prédateur", expliquent l’Ifremer et l’IRD, détermine la place d’une espèce au sein de la chaîne alimentaire. Ce quotient n’avait jusqu’ici jamais été établi pour l’Homme.
Le niveau trophique se divise en trois grandes catégories de comportements alimentaires : les producteurs (herbivores et proies en puissance), les consommateurs (carnivores et prédateurs) et les décomposeurs (charognards et bactéries consommant les déchets organiques). Celui-ci s’exprime de façon numérale, allant de 1 pour les espèces les plus inoffensives à plus de 5 pour les plus redoutables. En exploitant les données recueillies auprès de la FAO – l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentaire et l’agriculture –, les chercheurs ont pu déterminer que le quotient trophique de l’Homme n’est que de 2,2, juste au dessus de la vache et au même niveau que l’anchois. Nous ne serions donc, en vue de nos habitudes alimentaires, que majoritairement herbivores. Loin, très loin, de l’orque, qui surplombe le classement d’un inquiétant 5,5.
L’environnement : le véritable danger de l’Homme
Tandis que le Burundi remporte le prix du plus petit niveau trophique avec 2,04, l’Islande est en revanche le pays le plus carnivore avec un quotient de 2,54, en raison notamment de sa très forte consommation de poisson. Deux chiffres épars qui s’expliquent par des régimes alimentaires variant selon les cultures.
Mais le véritable danger de l’Homme réside principalement dans sa capacité à influer sur son environnement. L’étude souligne en effet une augmentation de 3% de notre niveau trophique au cours des cinquante dernières années. "Cette augmentation montre que l’alimentation de l’homme a un impact sur son écosystème", notamment en raison des quantités monstrueuses produites et de la diversité des aliments consommés, affirme l’Ifremer. Les méthodes de production massive s’avèrent être un véritable danger pour l’écologie, et l’organisme souligne l’importance de cette étude dans la compréhension de "l’impact de notre alimentation sur notre capacité future à nourrir neuf milliards d’êtres humains en 2050." Ou plutôt neuf milliards d’anchois ?