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- 1 - Crédits à la consommation : des chiffres affolants ?
- 2 - Crédits à la consommation : des risques de surendettement ?
- 3 - Crédits à la consommation : quelle responsabilité portent vraiment les banques ?
- 4 - Crédits à la consommation : sortir de la précarité ou mieux vivre ?
- 5 - Crédits à la consommation : les conseils pour sortir du surendettement
Crédits à la consommation : des chiffres affolants ?
Selon le rapport publié cette année par l’Observatoire des crédits aux ménages, (O.C.M) le nombre de ménages avec crédits a considérablement augmenté par rapport à 2013. Il s’était pourtant stabilisé à 46,5% de 2014 à 2016. En 2018, la part des ménages détenant des crédits s’élève à 47,8%. 22,2% d'entre eux sont des retraités.
"Ce sont des ménages qui, pour une partie d'entre eux, terminent de rembourser des prêts immobiliers contractés par le passé. Pour le reste, ce sont des crédits qui servent à acquérir des équipements électroménagers (télévision, cuisine) ou un véhicule", indique Michel Mouillart, économiste et directeur scientifique de l'O.C.M.
Un constat partagé par Philippe Crevel, économiste et directeur du Cercle de l'Épargne. Selon lui, "les retraités ont tendance à souscrire un prêt pour faire plaisir à leurs proches ou se faire plaisir à eux même". Par ailleurs ils suivent "la tendance à acheter", indique-t-il.
En conséquence, de plus en plus de retraités accumulent les crédits et s'endettent.
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Crédits à la consommation : des risques de surendettement ?
"Sur les millions de retraités que comptent la France, seuls 180 000 ménages sont surendettés. Une part minime de la population donc," rappelle Michel Mouillart. D'après le Baromètre 2018 de la Banque de France, 13% de seniors sont endettés.
"La probabilité de surendettement quand une personne emprunte demeure assez faible. Toutefois, le risque zéro n'existe pas. Chaque crédit peut entraîner des désordres dans vos finances", ajoute-t-il.
C’est souvent au passage entre la fin de la vie active et le début de la retraite que les écarts se font sentir, car les revenus baissent de manière significative. "Ils peuvent baisser de 20, 30 voire 40%", détaille Philippe Crevel.
Raison de plus pour les retraités de prêter une attention toute particulière à leurs dépenses. "Voyager à crédit, pourquoi pas, mais cela ne doit pas devenir un mode de vie. Beaucoup de seniors manquent de vigilance concernant leurs achats. Certains abusent du crédit", poursuit le directeur du Cercle de l'Épargne.
Les retraités en situation de surendettement ne sont pourtant pas les seuls responsables de cet état de fait. Les banques jouent également un rôle prépondérant dans cette problématique...
Crédits à la consommation : quelle responsabilité portent vraiment les banques ?
Les seniors constituent une cible de choix pour les banques. Ces dernières préfèrent en effet prêter de l’argent aux retraités plutôt qu’à des jeunes faisant leur entrée dans la vie active
"Aux yeux des banques, un retraité jouit d'un certain sérieux", explique Philippe Crevel. "Il représente un bon risque dans la mesure où il dispose généralement d'un patrimoine conséquent. En outre, il y a peu de chance qu'il décède avant d'avoir remboursé son crédit, celui-ce ne durant que quelques mois", souligne-t-il. Ce sont également ces raisons qui poussent les retraités à davantage emprunter.
Problème : les banques n’hésitent pas à "profiter de la naiveté des emprunteurs et donc des seniors", insiste le directeur du Cercle de l'Épargne. "Le risque est d'autant plus grand avec les nouvelles technologies dorévant omniprésentes dans les transactions bancaires" précise-t-il.
Des pratiques que l'on ne retrouve pas seulement chez les banques. En effet, comme l’explique le site La finance pour tous, certains magasins fournissent des cartes de "fidélité" qui ne sont autres que des cartes de crédit à la consommation, utilisables dans le magasin concerné.
Des associations de consommateurs cherchent d'ailleurs à obtenir de nouvelles mesures de protection de l'emprunteur. Selon elles, il est nécessaire de revoir la loi Lagarde de 2010, portant sur ce sujet.
Crédits à la consommation : sortir de la précarité ou mieux vivre ?
D’après un sondage Ipsos / Secours Populaire France mené en 2017, les demandes d’aide au sein de l’association ont bondi de 50% depuis 2010. Ce sont les femmes de plus de 60 ans qui sont le plus en détresse. En 2017, 49% des seniors ont dit être sur le point de connaître la précarité. Les plus de 50 ans ont des difficultés à payer leurs courses et, pour 39% d’entre eux, les soins ne sont pas remboursés par la Sécurité Sociale.
Mais la précarité et les mois difficiles ne seraient pas les raisons principales qui poussent les seniors à souscrire un crédit. Selon une étude du Crédit foncier datant de 2014, les besoins de nos aînés ont radicalement changé : les plus de 50 ans sont désormais attirés par le "bien vivre", c’est-à-dire les voyages et le sport. Nos deux spécialistes s’accordent sur ce point.
"Les crédits facilitent la réalisation de projets", précise Michel Mouillart. "82% des crédits sont utilisés pour mener à bien un projet", conclut-il.
Crédits à la consommation : les conseils pour sortir du surendettement
Premier conseil : rester très vigilant quant aux sommes empruntées. "Il faut y aller avec beaucoup de prudence et prendre en compte le crédit dans l’ensemble de ses dépenses et voir l’ensemble de son budget", explique Philippe Crevel. Il invite les retraités à "ne pas tomber dans l'addiction au crédit à la consommation".
Si vous êtes frappé par le surendettement, des solutions existent. N'importe quel foyer peut chercher assistance auprès de la Commission de surendettement des particuliers. Pour cela, il vous faudra remplir et déposer un dossier. "Si un effacement des dettes est très rare, la Commission est d’une grande aide pour soutenir les gens dans leur remboursement", assure le directeur du Cercle de l'Épargne.
Dans l'éventualité où vous ne seriez pas en mesure de rembourser dans les délais, vous risquez la saisie de vos biens (contractés grâce à votre crédit, mais aussi immobiliers) par un huissier de justice.
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