De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Douze ans se sont écoulés, mais les murs de la maison témoignent toujours de l’horreur qui s’est déroulée à l’intérieur. Nous sommes au début du mois d’avril 2011, le printemps a fait son apparition à Nantes (Loire-Atlantique) et la vie poursuit son cours dans les habitations du boulevard Robert Schuman, une large artère qui mélange écoles, commerces et maisons anciennes.
Maison "de l'horreur" : retour au 55 boulevard Schuman
C’est au numéro 55 que le drame se joue à partir du 3 avril, lorsque Xavier Dupont de Ligonnès décide de tuer sa femme Agnès et leurs quatre enfants, les abattant à bout portant après les avoir drogués. Depuis, la vieille bâtisse d’apparence bourgeoise ne cesse d’être au-devant de la scène médiatique et d’alimenter certaines conversations dans le quartier. Interrogée par Le Figaro, des habitants expliquent pourtant qu’"il ne faut pas réduire le boulevard Schuman à ce fait divers" car "ce quartier, c’est bien plus que ça".
Douze ans après, les voisins ne veulent plus en parler, sauf peut-être "pour faire la conversation", à huis clos, une fois la porte de leur logement refermée. Il est pourtant impossible d’oublier ce qu’il s’est passé, d’autant plus quand l’auteur supposé des cinq meurtres a disparu sans laisser de trace. Est-il encore vivant ? S’est-il suicidé dans le sud de la France ? Personne ne le sait et les pistes évoquées ne sont que des théories. Il y a pourtant une chose qui demeure et qui ne change pas : la maison du 55 boulevard Schuman. Après plusieurs années, elle est toujours habitée . Qui vit donc désormais dans celle que l’on surnomme "la maison de l’horreur" ?
Maison "de l'horreur" : deux ventes en dix ans
Vivre dans une maison où a été perpétré un quintuple meurtre ? Cités par Le Figaro, des habitants du boulevard Schuman ne comprennent pas : "Qui a pu vouloir racheter et habiter la maison de l’horreur ? Comment peut-on refaire une vie dans une maison pareille ?". Pourtant, la bâtisse du XIXe siècle a bien été vendue deux fois en douze ans, ce qui n’étonne pas un agent immobilier spécialiste du secteur. Interrogé par le quotidien, il rappelle qu’ "on ne peut pas habiter une maison du XIXe siècle en se disant qu’il n’y a pas eu d’histoires (…) On n’imagine pas le nombre de suicides qu’il peut y avoir dans un appartement et pourtant ils se vendent".
Il aura tout de même fallu attendre quatre ans pour que la maison soit vendue une première fois, à un couple qui, selon Ouest-France, l’aurait alors payée 260 000 euros, alors qu’elle en valait aux alentours des 450 000. Refaite à neuf à l’intérieur, la vieille bâtisse a ensuite été mise en vente en 2019 pour 479 000 euros. Qui l’a achetée cette année-là ?
Maison "de l'horreur" : qui y vit depuis 2019 ?
En 2019, de premiers acheteurs se sont manifestés, explique l’agent immobilier au Figaro, car "ça leur était égal qu’il y ait eu un crime dans cette maison". La vente n’a finalement pas été finalisée, car les enfants du couple auraient été scolarisés dans le même lycée que la fratrie Dupont de Ligonnès, ce qui aurait rendu plus difficile leur intégration auprès de leurs nouveaux camarades. Selon des voisins interrogés par le quotidien, "un couple avec un enfant" vit depuis plus d’un an dans la maison, après une vente très discrète. Selon l’une d’elles, "quand on a cru qu’on l’avait retrouvé en octobre 2019, ils ont fui de la maison avec leur gosse pendant la nuit, tellement il y avait de journalistes devant chez eux". L'ombre de Xavier Dupont de Ligonnès continue donc de planer, et pas seulement au-dessus du 55.