De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Nouveau rebondissement dans l'affaire Xavier Dupont de Ligonnès. Selon nos confrères de l'Est Républicain, un signalement a récemment été fait concernant l'unique suspect de la tuerie de Nantes. Il y a quelques semaines, une femme a indiqué qu'elle pensait avoir aperçu le fugitif à Montferrand-le-Château (Doubs), lors d'un rassemblement religieux au sein de la communauté des soeurs de Béthanie.
"Elle n'est pas formelle mais pense l'avoir reconnu (...) Les enquêteurs ont retrouvé des personnes qui étaient présentes ce jour-là et ont procédé à de nombreuses auditions. Aucune autre personne n’est venue corroborer ce témoignage", a indiqué Étienne Manteaux, procureur de la République de Besançon.
Un gobelet prélevé
Ce témoignage a donné suite à des vérifications, notamment car cette communauté est un couvent qui accueille des femmes délinquantes à leur sortie de prison. "Ils ont retrouvé divers objets dont un gobelet. Il a été prélevé afin d’être analysé. Les gendarmes ont pris contact avec le juge d’instruction nantais, en charge du dossier, qui validera ou non les comparaisons ADN", poursuit le procureur. Avant de conclure : "À ce stade, on ne peut pas exclure formellement qu’il ne s’agisse pas de Dupont de Ligonnès. Mais rien d’autre ne vient corroborer cette piste".
Un signalement dans une abbaye en 2021
En mai 2021, le Journal du Dimanche nous apprenait qu'une nouvelle abbaye avait été fouillée par les enquêteurs, après le signalement d'un homme. Cet individu anonyme aurait signalé aux forces de l'ordre avoir aperçu le fugitif au domaine de Saint-Michel-en-Brenne, dans l'Indre. La police judiciaire de Nantes et l'Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP) se sont rendus sur les lieux, mais la perquisition s'est avérée infructueuse.
Si les recherches n'ont rien donné, elles ont remis à la lumière du jour une piste primordiale sur le mystère Dupont de Ligonnès. Cet homme, suspecté du meurtre de sa famille, s'est-il reclus dans un monastère pour échapper à la justice ? Pour Planet.fr, Béatrice Fonteneau et Jean-Michel Laurence ont accepté de revenir sur cette hypothèse spirituelle. Ces deux anciens journalistes sont les premiers auteurs à avoir publié un ouvrage d'enquête sur l'affaire en 2016 : Le mystère Dupont de Ligonnès puis Sans pitié pour le siens (Archipoche).
Xavier Dupont de Ligonnès : la religion, un élément central dans sa vie
Comme le souligne les deux auteurs, la religion avait une place centrale dans la vie du père de famille. "Il s'agit de la troisième perquisition qui se déroule au sein de monastères", expliquent-ils. Le 24 avril 2011, soit quelques jours après la disparition du père de famille, les policiers avaient fouillé l'abbaye Sainte-Madeleine du Barroux, dans le Vaucluse. Cet endroit avait été "un lieu de retraite spirituelle de Xavier Dupont de Ligonnès quand il était jeune dans les années 80", indiquent Béatrice Fonteneau et Jean-Michel Laurence.
Quelques années plus tard, en janvier 2018, c'est le monastère de Notre-Dame de Pitié Saint-Désert-des-Carmes à Roquebrune-sur-Argens qui a fait l'objet de recherches. Cette communauté religieuse se situe à cinq kilomètres de l'hôtel où le fugitif a été aperçu pour la dernière fois, le 15 avril 2011. "Les investigations au sein des institutions religieuses se multiplient, sans résultat à ce jour", poursuivent les anciens journalistes.
D'autres éléments de la vie de Xavier Dupont de Ligonnès amènent les enquêteurs à explorer sérieusement la piste de la retraite spirituelle...
Xavier Dupont de Ligonnès : les croyances de sa mère, "catholique à la marge"
Dès l'enfance, la religion a une place extrêmement importante dans la vie de Xavier Dupont de Ligonnès. "À 8 ans, il accompagne sa grand-mère à la messe avant d'aller à l école le matin. Enfant de choeur, il fait des retraites dans des abbayes, des pélérinages à Lourdes", racontent Béatrice Fonteneau et Jean-Michel Laurence. Les croyances de sa mère ont également joué un rôle important dans son éducation religieuse. Geneviève, "catholique à la marge", aurait initié le Message d’Amour et de Miséricorde (MAM), un groupe versaillais qui réunit des personnes croyant au retour du Messie. Xavier Dupont de Ligonnès, son fils, donc, l'intègre en 1977.
Dans les années 60, la mère du fugitif aurait également fondé un "groupe de prières (...) dénommé Philadelphie, ou 'Le Jardin', qualifié par certains, à tort ou à raison, de sectaire", continuent les deux auteurs. Ces derniers nous indiquent également que Geneviève croit aux miracles et aux apparitions. "Elle est convaincue que la société est en pleine décadence depuis le concile Vatican II (1962-1965), considéré comme trop progressiste", rapportent les ex journalistes.
Un autre élément de taille renforce cette thèse spirituelle...
Xavier Dupont de Ligonnès : comment vivrait-il, au sein d'un monastère ?
D'après les deux auteurs, l'argent pourrait être l'une des raisons qui appuie cette thèse de la retraite spirituelle. "Se refugier au sein de la 'cellule' d'un monastère n'engendre aucun moyen", constatent-ils. Ainsi, le fugitif pourrait s'être réfugié au sein d'un monastère, sous une nouvelle identité... et vivre "grâce à la solidarité de ses 'frères' et sans bourse délier".
D'autres éléments expliquent que les enquêteurs s'accrochent à cette thèse. "À ce sujet, ils disposent de plusieurs pièces à conviction : les écrits du père fugitif postés sur des forums catholiques, des lettres envoyées à ses soeurs, à Agnès, son épouse dans lesquelles il faisait part de ses doutes, de ses tourments liés à sa foi", listent Béatrice Fonteneau et Jean-Michel Laurence.
Les deux auteurs tiennent à rappeler que tant que le corps de Xavier Dupont de Ligonnès n'a pas été retrouvé, il "doit être considéré comme vivant". De la même façon, il ne peut pas être considéré comme coupable tant qu'il n'a pas été jugé.