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Que faire face à la défiance des Françaises et Français vis-à-vis du vaccin AstraZeneca ? C'est une question soulevée par Le Parisien, qui fait un triste constat. Le 17 avril 2021, seuls 58 professionnels prioritaires de plus de 55 ans se sont fait vaccinés au centre de Nice... Alors que 4 000 injections d'une dose AstraZeneca étaient possibles. Cela ne fait plus aucun doute : le vaccin britannique inquiète particulièrement.
Toujours selon le quotidien francilien, 71% des Français se méfient du vaccin AstraZeneca, tandis que le vaccin Pfizer est sollicité à 70%, et 65% pour Moderna. Une perte de confiance qui s'explique entre autres par les nombreux cas de thromboses qu'AstraZeneca est suspecté d'avoir provoqué. Pour rappel, aucun lien n'a été officiellement établi entre l'apparition de ces caillots de sang et l'injection du vaccin controversé. En outre, les spécialistes s'accordent pour dire que les bénéfices liés à la vaccination sont supérieurs aux risques. L'objectif des médecins est donc de lever le voile sur les doutes des Français, et de s'en débarrasser pour pouvoir vacciner à plus large échelle.
Vaccin AstraZeneca : "Ce sont vraiment les médecins ou professionnels de santé de leur entourage qui pourront les convaincre"
Interrogé par Le Parisien, Antoine Bristielle, professeur en sciences sociales à Sciences-po Grenoble, espère voir naître une communication plus positive autour de la vaccination en général. La meilleure façon d'y arriver, selon lui, est de faire rêver les Français en leur montrant les images des pays qui déconfinent peu à peu, à l'image de l'Angleterre par exemple. "Leur dire, allez-y pour protéger les plus vieux, ça ne passera pas", estime l'expert. Jeremy Ward, chercheur au CNRS, lui, mise plutôt sur une vaccination de proximité qui met en confiance les potentiels vaccinés. En clair, il ne faut pas tout miser sur les vaccinodromes, qui vont difficilement convaincre ceux qui ont un doute sur la stratégie vaccinale. Il faut davantage miser sur les centres de proximité : "Ce sont vraiment les médecins ou professionnels de santé de leur entourage qui pourront les convaincre", insiste le chercheur.
En outre, l'objectif des médecins est de gommer l'image "low-cost" qui colle à la peau du fameux vaccin...
Vaccin AstraZeneca : "Taire l'idée que Pfizer serait le luxe et Astra le low-cost"
Henri Bergeron, spécialiste des politiques de santé, regrette davantage l'image que l'on associe à AstraZeneca. Il le désigne entre autres comme "le truc dont personne ne veut". Ainsi, les personnes qui sont concernées estiment être mal considérées. "Les vaccins, comme les médicaments, c'est stratifié socialement, pointe le sociologue de la santé. Certains ont l'impression que Pfizer est réservé à un statut. L'enjeu, démontrer la bioéquivalence parfaite entre les deux produits, pour taire l'idée que Pfizer serait le luxe et Astra le low-cost", explique le professionnel.
Enfin, une autre piste émerge...
Vaccin AstraZeneca : "Il faut aller chercher ceux qui souhaitent l'injection"
Coralie Chevallier, chercheuse en sciences cognitives à l'Inserm, a pour idée de se focaliser sur celles et ceux qui souhaitent se faire vacciner plutôt que sur ceux qui hésitent. "Dans ce cas, il faut aller chercher ceux qui souhaitent l'injection, y compris s'ils ne figurent pas dans les publics prioritaires. Nous sommes une espèce sociale : nos comportements sont influencés par ceux des autres. Quand quelqu'un est vacciné, il devrait prendre le rôle d'ambassadeur, en parler à ses proches. C'est la meilleure façon de rassurer", assure la spécialiste.