Montpellier : il n’y aura pas de bus spécial pour les RomsAFP
L'annonce d'une navette pour les transporter à part en raison de leur "odeur insoutenable" avait fait scandale.

Depuis une semaine, la ville de Montpellier est sous les projecteurs pour une affaire dont elle se serait bien passée.

Point de départ de cette histoire, la publication dans la Gazette de Montpellier, le jeudi 2 avril, de paroles attribuées à Dominique Granier, délégué syndical FO à la TAM, la société de Transports de l’Agglomération de Montpellier. L’homme aurait déclaré, entre autres, que la présence de Roms dans la ligne 9, constituait "un danger sanitaire. Une véritable infection" et qu’il faudrait "créer une navette spécialement pour eux".

Une publication aussitôt repérée par la CGT de la TAM, qui dénonce, via sa page Facebook, ces paroles rapportées du syndicaliste : "Luttons contre la pauvreté, pas contre les pauvres.". "On ne va pas reproduire l’apartheid à Montpellier", renchérissait Bernard Gotis, délégué syndical CGT à la TAM, auprès de Libération. "Cette demande est scandaleuse", déplorait quant à lui dans le Figaro, Philippe Goossens, chargé par la Ligue des Droits de l’Homme de la défense des Roms. Enfin, pour Laurent El Gozhi, fondateur de Romeurope, qui publie une tribune dans l’Obs, "ces propos sont insoutenables".

Le syndicat FO parle d’un quiproquo

Une avalanche de critiques qui serait partie d’un quiproquo selon Gilbert Fouilhe, secrétaire général de FO dans le département de l’Hérault. Contacté par Planet.fr, celui déclare : "J’ai encore vu hier Dominique Granier, et il m’a confirmé qu’il n’avait jamais dit tout cela". "Ce n’est pas un spécialiste de la communication, il est chauffeur de bus, il a sans doute pu se laisser emporter parce qu’on l’avait poussé sur ce terrain-là, regrette-t-il. En tout cas, ce n’est pas lui qui a proposé cela (la navette spéciale)".

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Impossible de savoir donc comment a été lancée cette idée de créer une navette spéciale pour les Roms, qui sont nombreux, tous les jours, à emprunter la ligne 9 pour se rendre de leur bidonville au centre-ville. Pour clore le débat, dans un communiqué que la TAM a adressé à Planet.fr, l’entreprise de transports dément "formellement tout projet, en cours ou à venir, de ‘navette spécifique à destination de la population Roms’".

La TAM est au courant d’un problème sanitaire sur la ligne 9

Toutefois, la TAM confirme qu’elle a été "de nouveau saisie par les membres du Comité Hygiène Sécurité et Conditions de Travail (CHSCT)" d’un problème sanitaire sur la ligne 9.

Un contrôle spécifique a d’ailleurs été effectué à la mi-mars au cours duquel plusieurs bus ont été changés, selon Midi Libre, qui témoigne qu’ "à la montée dans le véhicule (…), les usagers cachent difficilement leur gêne devant les odeurs fortes qui imprègnent l’habitacle, et se masquent le visage." Enfin, selon la CGT, citée par Libération, des représentants du syndicat FO à la TAM ont fait rentrer plusieurs bus de la ligne 9 le mois dernier pour protester contre ces mauvaises odeurs.