Programme Atout senior France TravailIllustrationIstock
France Travail, l'ex-Pôle Emploi, vient de mettre en place un nouveau programme pour ceux, qui, passé un certain âge, ont tant de mal à retrouver un poste : Atout senior. En partenariat avec l'Ifocop, spécialiste de la reconversion professionnelle, l'organisme public a déjà constaté des "résultats prometteurs". Comment ça marche ?
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Le dispositif "Atout senior", en phase de test depuis septembre en Ile-de-France pour une durée de un an, sera-t-il étendu à toute la France ? C'est ce qu'espère France Travail (ex-Pôle Emploi), qui l'a mis en place avec le concours de l'Ifocop, organisme spécialisé dans la formation et la reconversion professionnelle. D'après Capital, qui nous relate l'information, les premiers résultats seraient "prometteurs".

Un retour à l'emploi des seniors par la formation et l'immersion

Mais, comme le rappelle le magazine économique, "le taux d’emploi est de 77 % chez les 55-59 ans, il chute à 38,1% chez les 60-64 ans, selon une étude de la Dares". Aussi, Atout senior vise à les remettre dans le circuit grâce à la formation et l'immersion en entreprise. Ce dès 50 ans si besoin, c'est en tout cas l'objectif ambitieux de ce programme, pour une reconversion rapide quand c'est possible.

Il faut tout faire pour que ces statistiques remontent. L'Ifocop a pour cela imaginé un processus proche de l'alternance (75 % du programme est financé par l’entreprise et 25 % par le CPF, c'est donc entièrement gratuit) : le senior bénéficie d'une "formation théorique" de 4 mois, puis d'un "stage de mise en pratique" de la même durée.

Bertrand Lamour, son directeur, confie avec fierté à nos confrères que "sur l’année 2022-2023, le taux de retour à l’emploi de nos apprenants de 50 ans et plus était de 83 %." Mais attention au choc salarial, il peut être brutal comme nous allons le voir dans l'exemple donné par Capital.

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Salaire : attention au "sacrifice" financier

Geeta est une femme de 59 ans qui a entamé le programme l'année dernière, après une carrière florissante. En 2017, à 51 ans, elle se retrouve au chômage. Après diverses expériences professionnelles elle trouve un poste fixe en 2021 mais est arrêtée pour burn-out puis c'est le retour à la case Pôle Emploi (à l'époque) avec une allocation mensuelle de 1 600 euros net : elle en touchait 3 800.

Face à cette situation, elle choisit l'Ifocop en 2023. Elle effectue le parcours Atout senior  chez Emmaüs Alternatives qui la prend sous son aile, ne débourse rien donc, tout en continuant de toucher les mêmes indemnités chômage pendant 8 mois. Mais elle ne touchera plus 3 800 euros par mois. "J’avais déjà remboursé tous mes crédits, ce qui m’a permis de m’en sortir beaucoup plus facilement que quelqu’un qui paie son loyer ou un prêt immobilier." Elle parle d'un "sacrifice nécessaire pour réussir sa reconversion professionnelle."

La possibilité d'avoir des offres d'emploi

Geeta satisfait Emmaüs Alternatives qui souhaite l'embaucher pour 28 000 brut euros par an. Mais elle trouve chaussure à son pied ailleurs, grâce à Atout senior et l'Ifocop. Mais toujours sans retrouver ses 3 800 euros mensuels. "Je laisse de côté les 20 000 euros en moins par an en comparaison avec mon ancien poste bien volontiers. Ayant de l’épargne et une belle carrière, savoir que je cotise moins ne me pose pas de problème." 

Ce qu'elle souhaite en revanche rapporte Capital, c'est de "retrouver [son] statut cadre avant d’atteindre [ses] 60 ans" en 2026. Une histoire qui finit bien et en appelle d'autres. Pour ceux qui sont intéressés par Atout senior et sont en fin de droits, il est possible de toucher la Rémunération de formation France Travail (RFFT) jusqu'à la fin du parcours. Son montant varie entre 220 et 756 euros mais peut être complété par d'autres aides, à voir avec votre conseiller.