De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
- 1 - Retraite complémentaire : à quelle revalorisation faut-il s’attendre ?
- 2 - Retraite complémentaire : l’assurance d’une revalorisation généreuse ?
- 3 - Retraite complémentaire : ce que l’on pourrait faire de tout l’argent excédentaire ?
- 4 - Revalorisation des retraites : qui sont les gagnants et les perdants ?
Ils sont généralement plus exposés à l’inflation que ne le sont les autres. Et pour cause ! Passée la cessation d’activité, il peut s’avérer très complexe d’adapter son revenu à la hausse des prix. Il n’est pas possible d’exiger de son (ancien) employeur la moindre augmentation et les personnes âgées peinent davantage à se faire embaucher, ce qui rend le cumul emploi-retraite difficile à mettre en œuvre. D’autant plus que, du fait d’effets de seuils, celui-ci peut parfois engendrer de désagréables hausses d’impôts, ainsi que l’expliquait Planet.
Dès lors, l’exécutif a fait de laprotection des retraités une réelle priorité, ainsi que le soulignait l’économiste Philippe Crevel dans nos colonnes. Les pensions ont été gonflées de 1,1% en janvier 2022, puis de nouveau de 4% à compter du 1er juillet de la même année. Selon Les Échos, qui se sont procuré le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2023, les retraites seront à nouveau revalorisées de 0,8 % en janvier 2023. Pour les allocations familiales et le RSA, la nouvelle revalorisation programmée serait toujours Les Échos valorisée de 1,7 % au 1er avril. Cela reste des estimations, le montant exact des hausses sera établi sur la base de l'inflation effectivement constatée.
Pas de quoi couvrir l’inflation, donc, mais le dispositif présente un visage robuste, estime le directeur du Cercle de l’Epargne. Non sans rappeler, bien sûr, qu’il n’est pas nécessairement aussi avantageux pour les cadres qu’il ne peut l’être pour les employés. Cela s’explique assez simplement : la retraite complémentaire, qui n’était alors pas revalorisée, compte pour 60% environ du montant final de leur pension. Très concrètement, cela signifie donc que seul 40% de ce qu’ils perçoivent a été rehaussé pour tenir compte de l’inflation. Mais les choses pourraient changer… En effet, un débat sur une nouvelle anticipation des revalorisations pourrait se tenir au Parlement lors de l'examen du budget de la Sécurité sociale, prévu à partir de la mi-octobre à l'Assemblée nationale.
Retraite complémentaire : à quelle revalorisation faut-il s’attendre ?
L’Agirc-Arrco, en charge des retraites complémentaires des actifs du privé a fait savoir qu’une revalorisation des pensions était prévue pour le 1er novembre 2022. Son montant exact n’est pas encore connu, mais il devrait osciller entre 4,9% et 5,2%... ce qui serait, dès lors, plus généreux que n’a pu l’être l’État. Plusieurs signes laissent d’ailleurs à penser que la hausse des pensions sera conséquente. Récapitulatif.
Retraite complémentaire : l’assurance d’une revalorisation généreuse ?
L’un de ces signes parmi les plus évidents n’est autre que la bonne santé économique de l'Agirc-Arrco. Le régime est plus que dans le vert en 2022, puisqu ’il devrait à priori dégager un excédent de 3,7 milliards d’euros, d’après les dernières estimations internes, indique Sud-Ouest. Une situation relativement habituelle, puisque la caisse de retraite affichait déjà un solde excédentaire en 2021. A l’époque, le surplus était alors estimé à 2,6 milliards d"euros.
Ceci étant dit, il importe de rappeler que cet excédent ne sera probablement pas mis de côté ; ou en tout cas pas en intégralité. Une partie conséquente des sommes récupérées seront réinjectées dans le paiement des pensions. Un bond des dépenses de 4 milliards d’euros est attendu.
Retraite complémentaire : ce que l’on pourrait faire de tout l’argent excédentaire ?
D’aucuns, y compris et surtout à l’Agirc-Arrco, militent désormais pour une plus forte revalorisation des pensions de retraite. Toutefois, le régime a mis en place une série de règles strictes auxquelles il ne déroge normalement pas. Ainsi, la plus importantes de celles-ci n’est autre que la nécessité de disposer de fonds assez conséquents pour représenter six mois de réserves financières à horizon de quinze ans, rapporte TF1.
Pour éviter tout problème à ce niveau, la question sera alors abordée à l’occasion d’une "commission paritaire", prévue avant le conseil d'administration du mardi 6 octobre 2020.
Revalorisation des retraites : qui sont les gagnants et les perdants ?
Dans tous les cas, cette revalorisation ne profitera pas aux retraités de la même manière. Seules les pensions de retraite issues du régime principal ont bénéficié, pour l’heure, d’une revalorisation calculée sur la base de l’inflation, mais elle profite davantage aux salariés qu’aux cadres, rappelle le directeur du Cercle des Epargnants. En cause ? La valeur même de la pension de retraite revalorisée dans leur retraite. En pratique, la pension du régime général ne représente que 40% de ce que touchent les cadres, en moyenne. Pour les salariés non-cadres, c'est environ 70%, souligne Le Figaro.
Très concrètement, cela veut dire que les revenus des anciens actifs qui n’occupaient pas un poste de cadre sont proportionnellement plus revalorisés que les autres. Il faut compter sur une hausse du montant final d’environ 2,8% pour ces derniers, contre seulement 2% en moyenne pour les cadres. "Les régimes de retraite ne convergent pas mais ils vont encore plus diverger du fait de l'inflation. L'inflation va accentuer les différences entre les Français", juge d’ailleurs Valérie Batigne, présidente du cabinet spécialisé Sapiendo, que nos confrères ont interrogé sur la question.
Les fonctionnaires auraient même une revalorisation supérieure aux cadres. Selon Le Figaro, ce sont les fonctionnaires qui ressortent grands gagnants de cette seconde revalorisation (elle survient en effet après la hausse mécanique des pensions, appliquée le 1er janvier de chaque année). En cause, le fait que contrairement aux cadres qui ont travaillé dans le secteur privé tout au long de leur parcours professionnel, les agents de la fonction publique dépendent quasi exclusivement de la retraite issue du régime général. Elle représente 98% du montant total de leur pension, soulignent nos confrères. En clair, le gain estimé pour ces retraités est de 3,9%, soit nettement plus que le reste des travailleurs.