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Réforme des retraites : Emmanuel Macron s’est engagé à ne pas toucher à l’âge de départ
Le président de la République a été on ne peut plus clair sur le sujet : il s’est engagé à ne pas repousser l’âge légal de départ à la retraite, actuellement fixé à 62 ans. Pourtant le gouvernement a mis au point plusieurs stratégies susceptibles de l’aider à repousser l’âge de départ des assurés… Sans les y contraindre légalement.
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C’est pourquoi le Haut-commissaire à la réforme des retraites à assuré que "ceux qui veulent aller plus loin que l’âge légal" seraient "récompensés" aux micros de France Télévision. Jean-Paul Delevoye, qui rappelle que la notion de "durée de cotisation" et "d’âge à taux plein" va disparaître avec la réforme promet une plus grande "liberté de choix".
A ses yeux, toutes celles et ceux qui décideront de retarder leur cessation d’activité d’au moins un an, passé 62 ans, contribuent à "la solidité du système". Par conséquent… "On doit vous accompagner parce qu’on appelle des coefficients majorants, pour vous permettre de pouvoir optimiser votre choix", explique-t-il. Le principe même d’une surcote qui favorise un départ repoussé.
Cette ambition de la réforme est à peine masquée. "Le passage d’un système [sans] référence au taux plein pourrait conduire à ce que les assurés liquident leurs droits plus précocement, avec le risque que l’âge minimal des droits soit la nouvelle référence", alertait d’ailleurs le Conseil d’orientation des retraites (Cor) en novembre dernier.
Réforme des retraites : le risque d’une décote pour pousser les Français à travailler plus ?
C’est le choix qu’ont fait les acteurs de la retraite complémentaire. Pour assurer l’équilibre de son régime, l’Agirc-Arrco, dont les deux entités ont fusionné le 1er janvier 2019, n’ont pas seulement mis en place un système de bonus : un malus vient aussi pénaliser tous ceux qui cessent leur activité professionnelle de façon anticipée. En vérité, cette minoration de 10%, qui ne s’arrête qu’une fois atteint 67 ans, touche aussi les assurés qui décident de prendre leur retraite dès l’âge légal… Comme l’avait expliqué Planet, il devient nécessaire de partir à 63 ans au moins pour ne pas souffrir d’une décote.
Pendant un temps, le gouvernement avait envisagé la mise en place d’un dispositif d’âge-pivot similaire pour le régime général. Ce dernier devait être fixé à 63 ans. Et si l’idée n’a finalement pas été retenue, elle pourrait tout de même servir Emmanuel Macron. "En parlant d’âge-pivot à 63 ans, Emmanuel Macron lâche un chiffre rouge. Ce dernier lui permet d’ouvrir un débat pour, à terme, tenter d’allonger la durée de cotisation nécessaire", assure Philippe Crevel, économiste et directeur du Cercle de l’Epargne, dans les colonnes de notre journal.
Depuis, Jean-Paul Delevoye a indiqué qu’imposer une minoration n’entrait pas dans l’état d’esprit du gouvernement. Toutefois, il parle à la place d’imposer le départ à 62 ans minimum pour "éviter la paupérisation de celles et ceux qui voudraient partir plus tôt"…
Réforme des retraites : des dispositifs vraiment efficaces ?
Qu’il s’agisse du dispositif de surcote ou de décote, ces deux processus pourraient ne pas être très efficaces, rapporte le site d’information spécialisé Mieux vivre votre argent. "En 26 ans de carrière et de dossiers épluchés, je n’ai jamais connu de surcote ou de décote réellement incitative pour qui sait compter et réfléchit globalement", explique Dominique Prévert, associé chez Optimaretraite, un cabinet de conseils en retraite.
En cause ? Le peu d’avantages offerts par une majoration. "La décision de partir à la retraite relève en grande partie de la façon dont on conçoit sa vie, son rapport à l’argent, son plaisir ou non à travailler, sa vie de famille, son entourage, ses projets, son état de santé. Essayez donc de dire à quelqu’un qui a vu son oncle mourir d’un cancer juste après sa retraite, ou qui est cassé par le travail que s’il continue un an, il gonflera sa pension de 50 euros", poursuit-il…