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Profiter pleinement de ses vieux jours sans se priver, une fois la retraite venue, est le rêve de nombreux Français. Dans la réalité, leur pouvoir d’achat ne cesse de diminuer. Depuis le début des années 90, les incertitudes concernant l’avenir des retraites par répartition sont d’ailleurs connues. Les inquiétudes ne cessent aujourd’hui de grandir avec la crise sanitaire et la future entrée en vigueur de la réforme des retraites.
Afin de se préparer à la fin de la vie active, de multiples Français ont choisi de se tourner vers l’épargne. Et ce, de plus en plus jeunes : livrets, assurance-vie, PER, immobilier… Ils entendent ainsi s’assurer un complément de revenus et compenser une future pension retraite estimée insuffisante.
Le système par répartition, à bout de souffle, incite ainsi les Français à se créer, sans vraiment y prêter attention, leur propre système par capitalisation.
Retraite : la capitalisation en passe de devenir la norme ?
"C’est une tendance de fond que l’on voit dans tous les pays occidentaux. Au vu de l’affaiblissement du système de santé, scolaire, et de retraite, on se tourne davantage vers des services privatisés", nous confiait en février 2020 Manuel Ravier, fondateur associé d’investissement-locatif.com.
Et d’ajouter : "Sans le savoir, les Français, qui sont de gros épargnants, sont passés dans un système de capitalisation. Beaucoup investissent en effet dans la pierre, qui offre plus de maîtrise que le marché boursier par exemple, en vue de leurs vieux jours."
Le gouvernement a, de son côté, largement contribué à ce phénomène, ces vingt dernières années. Revenons sur les mesures mises en place.
Retraite par capitalisation : un florilège de produits d’épargne
L’offre de placements permettant de préparer sa retraite a entièrement été renouvelée au cours des vingt dernières années, rapporte Le Monde. Livrets bancaires, épargne salariale, assurance-vie, SCPI, crowdfunding immobilier… Un large choix est désormais proposé aux Français.
La première révolution a eu lieu en 2003, avec la création du plan d’épargne-retraite populaire (PERP), dans le cadre de la loi Fillon sur les retraites. À l’instar du contrat Madelin, il permet de bénéficier d’une déduction fiscale à l’entrée. Toutefois, l’épargne y est bloquée jusqu’à la retraite et seul le versement d’une rente viagère est permis à la sortie. Ce produit n’a cependant pas connu un grand succès au vu de sa fiscalité, pas vraiment avantageuse pour la grande majorité des épargnants.
Fin 2019, les assureurs faisaient état de 2,3 millions de plans en cours, pour 20,6 milliards d’euros d’actifs. Soit, très loin de l’assurance-vie. Le PERP a d’ailleurs été remplacé par le PER, nouveau plan d’épargne retraite, en octobre 2020.
A qui est-il profitable ?
PER : il bénéficie aux "personnes imposées à 41%"
Entrée en vigueur dans le cadre de la loi Pacte (relative à la croissance et la transformation des entreprises du 22 mai 2019), le PER permet aux épargnants de retirer leur argent sous forme de capital.
"Nous recommandons principalement le PER à des personnes imposées à 41 %", indique au quotidien national Mariem Karoui, ingénieure patrimoniale au cabinet Haussmann Patrimoine
Établi cependant sur les mêmes bases fiscales, avec la même déduction fiscale à l’entrée que le PERP et la même imposition à la sortie, la liquidité offerte par ce produit d'épargne reste ici une contrainte.