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La retraite des ministres
Contrairement à une idée reçue, les ministres ainsi que les secrétaires d'Etat ne touchent pas de retraite à vie après leur départ du gouvernement. Une règle qui s'applique également au Premier ministre. Mais celui-ci, grâce à son statut, conserve toutefois quelques privilèges : voiture avec chauffeur, officier de sécurité et secrétaire.
On se souvient qu'en septembre 2016, Arnaud Montebourg avait déjà tordu le cou à la rumeur en déclarant sur France Inter : "Je n'ai pas de retraite à vie. On croit souvent que les ministres ont des retraites à vie. Heureusement que non. Ils ont le droit à trois mois de traitement après avoir quitté leur poste." En effet, les ministres continuent de toucher leur salaire lié à leur fonction, mais seulement les trois premiers mois suivants leur départ du gouvernement.
Les pouvoirs du président
"En France, le président de la République a tous les pouvoirs" : la phrase est à moitié juste. Car s'il est vrai que le président français a beaucoup de pouvoirs - sans doute plus qu'aucun autre président des grandes démocraties mondiales - ceux-ci sont bien souvent limités par des contre-pouvoirs ou dans le temps.
Ainsi, aussi surprenant que cela puisse être, le président ne peut pas se défaire de son Premier ministre comme cela. Car d'après l'article 8 de la Constitution, si le président nomme le Premier ministre, "il met fin à ses fonctions sur la présentation par celui-ci de la démission du Gouvernement." Autrement dit, si le Premier ministre ne veut pas démissionner (et avec lui son gouvernement), le chef de l'Etat ne peut pas le démettre. En pratique toutefois, les Premiers ministres démissionnent toujours, soit pour marquer leur opposition (cf. Jacques Chirac sous Mitterrand), soit à la demande du président (Cf. Jean-Marc Ayrault sous Hollande).
Le président de la Ve République a le pouvoir de dissoudre l'Assemblée nationale, mais il ne peut le faire qu'une fois par an. Et parfois, ce pouvoir peut se retourner contre son instigateur. Ainsi de Jacques Chirac qui, après une dissolution en 1997, s'est retrouvé en cohabitation avec Lionel Jospin après que l'Assemblée eut passé à gauche.
Le président ne déclenche pas lui-même le feu nucléaire
En plus de son droit de grâce - qui depuis 2008 ne peut plus être collective -, le président peut procéder à une amnistie collective, comme lui autorise la Constitution. Toutefois, celle-ci doit faire l'objet de lois votées par le Parlement, "soit ponctuellement, souvent dans un but d'apaisement après des événements politiques (troubles en Nouvelle-Calédonie, aux Antilles, en Corse, manifestations, etc.), soit, de façon traditionnelle", après l'élection présidentielle, indique le site du Sénat.
En matière de feu nucléaire, le président n'est pas le seul à décider. En tant que chef des armées, il est bien sûr le seul détenteur du pouvoir nucléaire, mais ce n'est pas lui qui au final déclenche la frappe. Dans un sous-marin, après avoir reçu l'accord (via les codes cryptés) du président, "le commandant et son adjoint déclenchent simultanément et séparément le tir. Dans les avions biplaces des FAS (Forces aériennes stratégiques, ndlr), le co-pilote reçoit le code et déverrouille les armes, et le pilote peut alors tirer", explique un article du Télégramme. Qui précise que "quand l'ordre est délivré, aucun retour en arrière n'est possible."
La malette nucléaire
C'est un objet qui suit une poignée de présidents dans le monde et qui suscite toujours autant de fantasmes : la mallette nucléaire. Chaque président français, de même que ses homologues états-unien et russe, est toujours accompagné d'un aide de camp dont la principale tâche est de transporter la fameuse mallette (ou valise) nucléaire. Mais contrairement aux rumeurs, dans cet attaché-case ne se trouve aucun bouton permettant de déclencher une frappe nucléaire. Il s'agit en réalité d'un terminal portable activé à l'aide des codes de tirs et qui permet de déclencher à distance une attaque nucléaire sur une cible prédéterminée.
D'après un article du Point, les présidents américains ont la fâcheuse manie d'égarer le "biscuit", le petit nom de la carte sur laquelle sont inscrits les codes. Mais en France, on se souvient de l'anecdote à propos du président Mitterrand, qui aurait glissé les codes le jour de son investiture dans la poche de son costume avant de l'envoyer au pressing.
A France Inter, le 14 mai dernier, Peer de Jong, aide de camp de Mitterrand puis de Chirac (1994-1997), en disait un peu plus sur le système de mise à feu : "Le système doit être fonctionnel h24. Je ne peux vous dire où il est. Les gens qui ont inventé cela sont des génies. C’est un système incroyable : fonctionnel et éternel. On ne peut pas le percer. Si moi et le chef de l’Etat étions devenus fous, nous n’aurions pas pu le déclencher. Tous les paramètres ont été pris en compte pour interdire une action intempestive. L’aide de camp est aussi un des maillons de la chaîne qui garantit que le président est en capacité de pouvoir déclencher le feu nucléaire s’il voulait le faire."
Les lois votées pendant les vacances
Souvent, le gouvernement est accusé de faire passer des lois "en douce" pendant que les Français sont en vacances. C'est peut-être vrai, mais il faut savoir que c'est légal : la machine législative ne s'arrêtant presque jamais. Comme l'indique cet article de Libération, "les parlementaires fréquentent le Palais-Bourbon du premier jour ouvrable d’octobre au dernier jour ouvrable de juin". Toutefois, le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, a indiqué que les députés devraient siéger jusqu'au 4 août. Pour préparer le projet de loi sur la moralisation de la vie publique, une session extraordinaire pourrait être convoquée pendant l'été, et prolongée jusqu'au 18 août, selon Libération.
Si vous voulez savoir ce qui a été voté pendant que vous vous doriez la pilule, il faut consulter le Journal Officiel ou attendre que Le Monde publie un résumé des lois estivales comme chaque année.
Les jeunes ne s'intéressent pas à la politique
Souvent, on entend dans la bouche des personnes mûres la phrase : "Les jeunes ne s'intéressent pas (ou plus) à la politique", avec un air de désolation. Mais cette antienne est-elle vraie ? Si l'on regarde les derniers chiffres de l'abstention, force est de constater que les jeunes n'ont pas été nombreux à aller voter aux législatives. A peine plus de 35 % des moins de 35 ans sont allés voter en juin dernier. Un chiffre historiquement bas. A la présidentielle, ce sont les jeunes qui se sont le plus abstenus au second tour, encore plus qu'au premier. L'abstention a atteint 34 % chez les 18-24 ans, et est montée jusqu'à 40 % chez les 25-34 ans.
Mais s'ils votent moins que leurs aînés, est-ce à dire que les jeunes s'intéressent moins à la politique ? Selon une étude parue en 2014 dans Le Monde, c'est plutôt un sentiment de "dégoût" qui amènerait à ne plus voter. Une majorité des 18-25 ans (53 %) imputent l'abstention aux politiques plutôt qu'aux abstentionnistes eux-mêmes (18 %). Ils citent comme principales causes les mensonges des politiques (71 %), le fait que les campagnes ignorent les préoccupations réelles de la population (45 %), puis la malhonnêteté des hommes politiques. Leur frustration en amène certains à envisager des solutions radicales, comme voter aux extrêmes (43 %) ou participer à une manifestation violente (25 %). Comme l'écrit Le Monde, "les jeunes refusent d'adhérer en bloc aux idéologies existantes, de remettre un chèque en blanc aux partis."