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Un feuilleton en trois épisodes. Les retraites sont décidément au coeur de la politique du gouvernement en cette folle semaine. Tout a commencé mardi 10 janvier avec la présentation du projet de loi d'Emmanuel Macron par la Première Elisabeth Borne, lors d'une conférence de presse. La locataire de Matignon a alors annoncé le recul de l'âge légal de départ à 64 ans et la hausse des cotisations, passant à 43 ans pour tous, sauf de rares exceptions.
Agirc-Arrco : quels étaient les changements prévus ?
Alors qu'il misait sur un nouveau départ à 65 ans, l'exécutif a finalement opté pour une année de moins. Une concession qui n'a pas été faite pour les Français, mais pour le président des Républicains Eric Ciotti, qui conditionnait le vote de son groupe à plusieurs changements, notamment celui-ci. Sans surprise, ce recul de deux ans n'est pas du goût des actifs concernés ni des syndicats, qui ont d'ores et déjà annoncé une importante journée de mobilisation jeudi 19 janvier.
Ce nouvel âge de départ à 64 ans n'est pas la seule concession faite par Emmanuel Macron au parti de droite, car une autre concerne directement vos pensions complémentaires. Souvenez-vous, les cotisations Agirc-Arrco des salariés du privée devaient connaître un vrai bouleversement cette année 2023 avec leur transfert vers les Urssaf. Le gouvernement avait gardé le cap malgré les différentes polémiques à cette mesure, reportée finalement à 2024... Puis à jamais.
Le ministre du Travail Olivier Dussopt a annoncé mardi 10 janvier que le gouvernement avait décidé de "ne pas poursuivre le transfert du recouvrement des cotisations", explique Capital. Il faut dire que, ces deux dernières années, l'inquiétude se faisait grandissante du côté des syndicats mais aussi du patronat, qui craignaient des erreurs dans le calcul des futurs droits à la retraite des salariés du privé. Les Républicains ont eux aussi demandé l'annulation de cette réforme, croit savoir le site d'informations économiques, de quoi convaincre le gouvernement une bonne fois pour toutes.
Cette annonce change-t-elle quelque chose pour vos pensions complémentaires en 2023 ?
Agirc-Arrco : une décision politique ?
Le transfert des cotisations Agirc-Arrco était-il impossible à mettre en place ? Cité par Capital, le ministère du Travail tempère, expliquant : "Cette décision n'est pas liée à un problème technique mais s'explique par des raisons politiques". Toujours auprès du site, l'entourage de la Première ministre : "C'était un irritant très fort pour les partenaires sociaux et les parlementaires. Le gouvernement a préféré prendre les devants en répondant à une attente des partenaires sociaux".
De son côté, un proche du dossier résume ainsi ce choix : "C'est un geste de l'exécutif, de reconnaissance du succès des partenaires sociaux dans le pilotage de l'Agirc-Arrco qui assure son équilibre depuis 75 ans sans un euro de dette". De la reconnaissance, mais pas seulement selon les syndicats, qui s'inquiétaient aussi d'une ingérence politique dans la retraite des Français...
Agirc-Arrco : pas de changement dans les prochains mois
Syndicats et patronat s'inquiétaient d'erreurs dans le calcul des pensions complémentaires, mais pas seulement. Comme l'explique Capital, un autre argument a commencé à faire son apparition, celui "de voir l'Etat mettre la main sur les ressources de l'Agirc-Arrco". Si ce changement avait du sens pour la création du régime universel, l'abandon du projet l'avait rendu obsolète aux yeux de la vice-présidente du régime de retraite. Interrogée par le magazine, elle s'inquiétait de "la captation et la spoliation des recettes de l'Agirc-Arrco et donc, à terme, la maîtrise du régime de retraite complémentaire des salariés du privé".
Pas de panique, il n'y aura donc aucun changement pour vos cotisations Agirc-Arrco et aucun risque d'erreur dans le calcul ou le versement dans les prochains mois. Alors que les retraites sont complètement remaniées par le gouvernement, ce point précis ne changera pas.