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Où trouver des fonds ? La perspective d’une contribution financière de l’Agirc-Arrco, réclamée par l’Etat, revient sur la table. Durant des échanges récents avec le Medef, la ministre du travail, Catherine Vautrin a expliqué, comme le notifient nos confrères ou consoeurs du Monde, que l’exécutif entendait toujours “mettre à contribution l’Agirc-Arrco”, la caisse de retraite complémentaire cogérée par le patronat et les syndicats. Une relance du projet, qui fait grincer des dents. Les pensions des assurés seront-elles bientôt ponctionnées ?
Retraite Agirc-Arrco : le régime bientôt prélevé ?
Si la menace a, un temps, semblé être écartée, la mise à contribution de l’Agirc-Arrco et l’utilisation de ses réserves par le gouvernement pourrait bel et bien avoir lieu. Tandis que les syndicats ont, pour l’heure, affirmé qu’aucune confirmation n’avait été émise par l’exécutif, les bruits de couloir continuent à enfler. Une source proche du dossier a ainsi expliqué à Capital qu’une menace réelle n'était pas présente mais que “des conseillers de Matignon et du ministère du Travail ont prévenu l’Agirc-Arrco que le gouvernement était toujours en attente d’un retour sur les bénéfices de la réforme des retraites”.
Rappelons que l’année passée, l’ancien ministre du Travail, Olivier Dussopt, avait argumenté en faveur de la hausse mécanique des cotisations par l’Agirc-Arrco, consécutive au report de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans. Face à l’amélioration des finances du régime de retraite complémentaire, le gain pourrait, dès lors, s’élever à 22 milliards d’euros d’ici à 2037. L’exécutif serait, dans ce cadre, partant afin que l’Agirc-Arrco redistribue une partie de cette somme pour financer la hausse des petites pensions promise dans la réforme.
Retraite Agirc-Arrco : une solution relancée
Le financement des petites retraites, promis durant la réforme, possède, par conséquent, un coût, estimé à près de 1,8 milliard d’euros par an à l’horizon 2030. Pour le soutenir, l’exécutif réclamerait à l’Agirc-Arrco un versement minimal de 1,2 milliard d’euros par an afin d'accompagner ce dispositif.
Cette possibilité avait suscité le débat à l’automne dernier et la colère des partenaires sociaux, qui affirmaient que “l’argent du régime doit revenir uniquement aux salariés du privé”. Face à cette controverse, le gouvernement avait finalement choisi de ne pas déposer un amendement au budget de la Sécurité sociale pour 2024, qui lui aurait permis d’effectuer ce prélèvement sur les cotisations perçues par l’Agirc-Arrco.
Retraite Agirc-Arrco : les pensions des assurés impactées ?
Depuis cette date, l’Etat observe un déficit plus élevé que prévu avec 5,5 points de PIB contre une prévision de 4,9 points et un écart important de 16 milliards d’euros. Parallèlement, l’Agirc-Arrco a enregistré, en 2023, un résultat favorable de plus de 4 milliards d’euros et accumulé plus de 78 milliards d’euros de réserves. Une somme que les partenaires sociaux ne définissent pas comme une cagnotte mais une sécurité pour faire face aux aléas économiques et démographiques.
Une éventuelle ponction des réserves de l’Agirc-Arrco pourrait avoir des conséquences majeures pour les retraités. Selon un expert, elle “constituerait une double peine pour les salariés du privé” avec une réforme qui “les oblige déjà à travailler plus longtemps” tandis qu’une “ponction de l’Etat les priverait en plus du supplément de retraite pour lequel ils auront cotisé à l’Agirc-Arrco”. Si l’Etat venait à ponctionner le régime d’un milliard d’euros par an, les partenaires sociaux devraient ainsi décider d’une sous-revalorisation des pensions d’au minimum un point. Une possibilité qui dissocierait les pensions de l’inflation, sur laquelle les retraites complémentaires sont revalorisées chaque année en novembre.